jewisheritage

Danny Dolev (Israel)




Le professeur Danny Dolev, informaticien et ingénieur de renom de l’Université hébraïque de Jérusalem, fait partie des sept personnes récemment nommées par la Commission européenne pour siéger au Conseil scientifique – corps central du Conseil européen de Recherche. Il est le premier Israélien à siéger au Conseil scientifique, composé de 22 universitaires et chercheurs.
Les chercheurs de l’Université hébraïque sont systématiquement récompensés par le Conseil européen de Recherche, par le biais de bourses diverses, ainsi que ceux d’Oxford et de Cambridge en Grande-Bretagne.
Dolev dirige actuellement l’Autorité de l’Informatique, de la Communication et de l’Information à la faculté de Sciences de l’Université hébraïque. Il a également co-écrit, avec le député Michaël Eitan, un document sur le niveau de préparation d’Israël face à l’ère de l’information.
Le Conseil européen de Recherche est la première organisation de financement pan-européenne de son genre. Son objectif consiste à stimuler l’excellence scientifique en Europe, en encourageant la compétition des chercheurs qui cherchent des financements.
Israel valley

Fernando Patolsky (Israel)

Conception et développement d'un détecteur d'explosifs ultra-sensible à Tel-Aviv

En raison de leur perception des odeurs très développée, les chiens sont un compagnon essentiel dans la police, l'armée et différents services de sécurité à travers le monde. En particulier, il s'avère que les chiens renifleurs sont encore de nos jours le meilleur détecteur de bombes existant. Ils continuent d'être déployés de manière quotidienne dans les aéroports ou dans les zones de guerre de manière à détecter la présence de composants volatils qui s'échappent des explosifs.

A cause de leurs tailles, prix et difficulté d'utilisation il se trouve qu'il n'existe toujours pas de détecteurs d'explosifs électroniques qui soient capables de rivaliser avec les chiens renifleurs. Grâce au travail d'une équipe de chercheurs dirigée par le Pr. Fernando Patolsky au département de chimie de l'Université de Tel-Aviv, cette situation devrait bientôt changer. Les chercheurs viennent de proposer un nouveau type de détecteurs d'explosifs portables, fiables et d'une finesse de détection qui est enfin plus efficace que le museau des chiens renifleurs.

Le détecteur mis au point par l'équipe du Pr. Fernando Patolsky est basé sur le principe des transistors à effet de champs. Il s'agit d'un dispositif semi-conducteur utilisant des nano-fils de silicone enrobés par des molécules qui provoquent des variations de charges par transfert d'électrons en présence de composants chimiques volatils qui s'échappent des explosifs. La détection d'une bombe repose alors sur la mesure des variations de conductivités des nanofils en présence de substances habituellement présentes dans les explosifs tels que le TNT, RDX, HMX... De manière à optimiser les performances du détecteur, les chercheurs ont aussi muni le détecteur d'un ensemble de 200 nano-senseurs permettant d'identifier précisément la nature chimique des explosifs détectés.

Jusqu'ici le nouveau détecteur a un taux de réussite de 100%. Selon le Pr. Fernando Patolsky, son dispositif aurait été capable d'indiquer la présence des bombes dissimulées à l'intérieur de colis en provenance du Yemen vers les USA lors d'une tentative d'attentat en Octobre 2010.

Les résultats du Pr. Fernando Patolsky attirent beaucoup d'attention et la compagnie Américaine "Nanergy Inc." a déjà commencé à collaborer avec le Pr. Fernando Patolsky dans le but de développer un prototype commercial basé sur le dispositif inventé à l'Université de Tel-Aviv d'ici 1 ou 2 ans. Au-delà de ses applications dans le domaine militaire et de sécurité, le nouveau détecteur pourrait aussi être utile dans le domaine médical.

Emile Aron (France)


Le professeur Emile Aron est mort à l’âge de 103 ans



Emile Aron vient de mourir à l’âge de 103 ans. Très affaibli depuis plusieurs jours, le professeur Aron donnait des signes évidents de grande fatigue ces derniers jours. Il avait reçu le Prix régional du CRIF en décembre 2007 à l'âge de 100 ans.
Il s'est éteint ce week-end, tout doucement. Comme s'étiolent ces flammes qui n'ont plus une goutte d'huile pour les alimenter. A 103 ans, le Pr Émile Aron n'est plus. Une disparition que son entourage redoutait depuis plusieurs jours. Depuis qu'il avait montré d'évidents signes d'épuisement. En octobre dernier pourtant, alors qu'il recevait La Nouvelle République à son domicile, il faisait encore preuve d'une étonnante vivacité d'esprit et nous donnait sa recette de la longévité : « Pour vivre longtemps, il faut s'y préparer à l'avance. Il faut se préparer à vieillir dès l'enfance. » Sa préparation à lui consistait à stimuler sans cesse son esprit. « Il faut se cultiver ! », nous avait-il déclaré lors de son centenaire, en 2007. Et jusqu'au bout, ce grand homme a multiplié les occasions pour occuper son esprit et transmettre son savoir, en multipliant les conférences où il pouvait parler pendant des heures. En décembre 2009, devant une centaine de personnes, il se faisait le prosélyte de l'oxygénothérapie - une méthode pour raviver l'hémoglobine - aux côtés de son ami l'ingénieur René Jacquier, un « gamin » de 98 ans ! Émile Aron était aussi un ardent défenseur de son terroir, n'oubliant pas ses origines rurales. Homme de gauche, médaillé de la Résistance et de la Légion d'honneur, il ne mettait pas ses engagements dans sa poche. Proche d'Israël, il se disait « athée et libre penseur » mais ne ratait pas une occasion d'exprimer son point de vue, condamnant les guerres, les famines, le racisme, l'indifférence et la bêtise humaine. La Touraine lui rendra sans doute, dans les jours à venir, l'hommage qu'il mérite.
Selon ses voeux, Émile Aron sera inhumé dans les jours prochains dans la plus stricte intimité.
En 1933, Émile Aron soutient sa thèse de doctorat sur l'ulcère de l'estomac à la faculté de médecine de Strasbourg. Il est recruté à Tours par le Pr Guillaume Louis, puis nommé chef du service de médecine générale à l'hôpital de Tours. En 1937, à 30 ans, il est nommé titulaire de la chaire de physiologie. Après la guerre, Émile Aron devient en 1947 directeur de l'École de médecine de Tours. Directeur de laboratoire de recherche, chef de service hospitalier, et administrateur d'hôpital, il continue de donner des consultations à son cabinet.  En 1950, il fonde avec le Pr Robert Arnaud le centre régional de transfusion sanguine, puis la banque des yeux, la banque des os et le premier lactarium à l'hôpital Clocheville.  Soutenu par le pédiatre Robert Debré, il est à l'origine en 1955 de l'Institut régional de dépistage et de lutte contre le cancer qu'il confie ensuite à Paul Métadier sous forme de fondation. Il créera aussi à Tours l'Institut national de médecine agricole.  En 1962, il est élu doyen de la faculté de médecine qui vient d'être créée. Il y enseignera jusqu'en 1980. Admis à l'Académie de médecine en 1979, Émile Aron en était le doyen.

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