jewisheritage

Shmouel Galili (Israel)


Si le fallafel, qui est fait de pois chiches (houmous), est devenu le plat national d’Israël, le lait de pois chiches pourrait être le prochain grand succès. Les scientifiques du centre Volcani sont convaincus que ce nouveau produit pourrait remplacer le lait de vache. Le ministère de l’Agriculture, afin de promouvoir les cultivateurs de pois chiches israéliens, a compris qu’il y avait une limite à la quantité de houmous que pouvait manger un Israélien. Ils ont donc cherché d’autres aliments qui pourraient êtres faits à partir de ce légume. Le monde découvre déjà les avantages du houmous et on a même déjà commencé à faire de la farine à partir de celui-ci.
« Avec cette farine, vous pouvez faire des cookies, du bon pain. C’est casher pour Pessah et acceptable pour les personnes ayant le cœliaque, » a déclaré Shmouel Galili, de l’organisation de la recherche agricole, en expliquant pourquoi son équipe a décidé de se concentrer sur le pois chiche comme source de substitut au lait. La recette pour créer ce substitut est très simple : faire tremper les pois chiches dans l’eau pendant une nuit, les broyer dans un mélange avec de l’eau, les cuire, puis égoutter le mélange, et vous avez du lait de houmous.
« Le pois chiche, contrairement a d’autres aliments comme le soja, sont une culture israélienne locale, et nous voulons encourager les agriculteurs à accroître leur rendement, a déclaré Galili. « Nous ne sommes pas familiers avec un tel développement ailleurs dans le monde, et espérons que cela deviendra un vrai substitut au lait de soja. »
« Les personnes qui l’ont goûté ont dit qu’il a un meilleur goût. Le lait de soja a ses bénéfices pour la santé, mais il contient également un excès de composés de plantes appelés phytoestrogène, qui a un effet hormonal sur les gens, spécialement sur les femmes enceintes et les petits enfants. Le houmous a moins de phytoestrogène », explique Galili.
Quelle est la probabilité que nous trouvions du lait de houmous dans les présentoirs des supermarchés ? Galili a récemment complété le développement d’une méthodologie pour la production du lait de pois chiche. Désormais, son équipe est en train de convaincre les entreprises commerciales d’examiner ce qui en fait un produit commercialisable.
L’un des problèmes qu’ils auront à surmonter, outre la pénétration du produit sur le marché des consommateurs, est le coût de production élevé du lait de pois chiche par rapport au lait de soja.
Dans un test de saveur effectué par le journal israélien Yediot Aharonot, le produit a reçu un score assez raisonnable, recevant 3,5 pour le goût, 2,5 pour la texture et 3 pour son odeur, sur une échelle de 1 à 5, 1 étant le plus faible et 5 le plus élevé.—

Nathan Nelson (Israel)

                         De l’énergie solaire dans vos assiettes


L’énergie solaire est souvent  inefficace et difficile à exploiter dans les climats nuageux. Maintenant à l’Université de Tel-Aviv, un chercheur a proposé que la solution à ces difficultés réside dans votre assiette.

Une nano-machine a trouvé que l’on peut utiliser les pois communs  pour contrôler les changements de lumière en source d’énergie afin de fournir de l’électricité, selon le Professeur Nathan Nelson de l’Université de Tel-Aviv au Département de biochimie.

« Mes recherches aspirent à obtenir des plantes une production d’énergie quand il convertisse le soleil en sucre des feuilles vertes. », explique Nelson.

Le scientifique israélien et son équipe ont créé un dispositif d’énergie solaire à partir des structures protéiniques d’une plante. « En observant la plupart des structures des membranes compliquées qui se trouvent dans une plante, nous avons déchiffré une structure de protéine dans la membrane complexe qui est au centre de notre nouveau modèle proposé pour développer l’énergie verte », dit Nelson.

« Vous pouvez imaginer notre stupéfaction et notre joie quand, à partir de ces cristaux placés sur des plaques recouvertes d’or, nous avons été capables de générer une tension de 10 volts. Cela ne résout pas notre problème mondial d’énergie, mais il est possible de l’assembler à un interrupteur pour des besoins d’énergie solaire basse tension », conclut Nelson.  

Meital Ziberman (Israel)

Des chercheurs israéliens mettent au point un pansement antibiotique dissoluble





(Relaxnews) - Des chercheurs de l’université de Tel-Aviv ont mis au point un pansement qui diffuse des antibiotiques, puis se dissout quand la blessure est guérie. Ce nouveau type de pansement est tissé avec des fibres gorgées d’antibiotiques qui protègent la plaie avant de se désagréger, et de disparaître presque sans laisser de traces.
Les antibiotiques sont diffusés à un rythme contrôlé selon "le profil de diffusion souhaité des antibiotiques", jusqu’à ce qu’ils aient fait leur travail. Pendant ce temps, le pansement maintient le bon taux d’hydratation, pour que les liquides puissent quitter la zone abîmée et infectée, tout en protégeant la plaie, en tuant les bactéries et en empêchant l’infection de se développer. Le pansement pourrait également éviter le nettoyage constant de la plaie et la pose de nouveaux pansements, qui peuvent provoquer des infections.
Le pansement imite la façon dont la peau protège le corps. Il s’agit du premier pansement qui diffuse des antibiotiques et se "biodégrade" de façon contrôlée, selon le professeur Meital Zilberman, du département de technologie biomédicale de l’université de Tel-Aviv, qui a développé cette technologie.
"Cela apporte une solution aux limites mécaniques et physiques actuelles des techniques de pansement", estime Meital Zilberman.
Ce nouveau pansement limite la consommation de bandages, mais il pourrait surtout se révéler particulièrement efficace pour les victimes de brûlures sévères, dont 70% meurent d’infections bactériennes secondaires, qui se répandent dans le corps.

Edna Foa (Israel)


SRAEL PEOPLE : la seule israélienne présente dans la liste Time 100 est une psychologue qui a révolutionné le traitement des troubles de stress post-traumatiques. Sa méthode est utilisée massivement aux USA et en Israël. Le quotidien Time vient de publier sa fameuse liste Time 100, qui présente la liste des personnes les plus influentes de l’année. Cette année, aucun politique israélien n’est présent, mais on y découvre Edna Foa, une académique israélienne et une spécialiste de psychologie qui a développé une thérapie spéciale pour traiter les troubles de stress post-traumatiques (SSPT).
“Je me suis sentie insultée », aurait affirmé le professeur Foa au quotidien Ynet, après que certains médias israéliens aient déclaré l’”absence d’Israéliens" dans la liste cette année. Le fait qu’ Edna Foa soit présente dans cette liste reflète l’importance de ses travaux : c’est seulement la 2ème personne du monde de la psychologie a être présente dans ce classement. "Je comprends que ce soit généralement des politiciens, des responsables militaires et des personnalités culturelles qui soient plutôt choisis pour figurer dans la liste, mais je suis la deuxième personne du monde de la psychologie à y être inscrite », a-t-elle expliqué. Foa, qui enseigne à l’Université de Pennsylvanie, est diplômé de l’Université Bar-Ilan.
Après la la 2ème intifada en 2000, Foa décide de mettre de côté son travail sur les syndromes liés aux viols et décide de se consacrer au stress post-traumatique.
La méthode de traitement elle a développé, que l’on appelle exposition prolongée, consiste à identifier les pensées et les sentiments qui déclenchent le plus haut niveau de peur chez les patients, puis de les exposer à ces facteurs déclenchant. Ce traitement développé par Foa est très rapide et présente un taux de réussite particulièrement élevé.
Le magazine Time explique son choix : "L’armée américaine – qui n’est pas facilement impressionnée – utilise largement la méthode. " Aux États-Unis, il y a près d’un demi-million d’anciens combattants du Vietnam qui souffrent du SSPT, et 300.000 anciens combattants d’Irak et d’Afghanistan qui en souffrent également.
La méthode de Foa connaît un grand succès aux États-Unis et en Israël, et elle partage son temps entre les deux pays. "En Israël, je travaille avec les militaires et le ministère de la Défense, et je forme les psychothérapeutes à la façon de traiter nos soldats. Je fais des recherches en Israël, je travaille avec Université de Tel Aviv et l’Université hébraïque, et j’organise des séminaires deux ou trois fois par an. Plusieurs centaines de personnes travaillent déjà avec ma méthode de traitement en Israël ", a déclaré Foa à Ynet.
“Il s’agit d’un traitement à court terme dont l’efficacité a été démontrée”, a expliqué le professeur Foa. "Il s’agit d’un traitement réalisé entre 8 et 15 séances avec un taux de réussite de 80-85%. Les patients israéliens sont des soldats de la guerre de Kippour, de la première guerre du Liban, et des victimes du terrorisme. Il y avait des gens qui n’avaient pas réussi à se soigner pendant 30 ans et qui ont été guéri en seulement deux ou trois mois avec cette méthode. "
M.F

Rafi Haddad, Noam Sobel, David Harel, Rehan Khan (Israel)


L’odeur des amandes est-elle plus proche de celle des roses ou des bananes ? Des scientifiques de l’Institut Weizmann (Rafi Haddad, Prof. Noam Sobel, Prof. David Harel, et Rehan Khan), ont trouvé la réponse à cette question (c’est celle des roses) en montrant pour la première fois que des odeurs pouvaient être cartographiées et par conséquent la distance relative entre les odeurs calculée.
Leur découverte, parue récemment dans “Nature Methods”, peut aider les scientifiques à révéler les lois basiques qui régissent notre sens de l’odorat et aussi à autoriser également la numérisation d’odeurs sur ordinateur dans le futur.(Source BE)
Selon un article de Lisa-Marie Gervais dans ledevoir.com : "Si, en musique, le do et le ré sont séparés par un ton, combien de degrés différencient l’odeur de la banane et celle de la rose?
Une étude publiée dans Nature Methods révèle que des neurobiologistes et des mathématiciens du prestigieux Institut Weizmann, en Israël, ont trouvé une façon de cartographier les odeurs et de déterminer les distances qui les séparent".—

Zeev Hochberg (Israel)


Des chercheurs du Technion, du centre médical Rambam de Haïfa et de l’Université Goteborg en Suède ont identifié un mécanisme qui explique environ la moitié des cas de petite taille (pour lesquels il n’y avait, jusque maintenant, aucune explication).
C’est grâce à la théorie de l’évolution que le Pr Zeev Hochberg, de la faculté de médecine Rappaport de l’institut Technion, et Pr Kerstin Albertsson Wikland, de l’Académie de Sahlgrenska, ont démontré que la stature d’un adulte est déterminée durant la période de transition entre la petite enfance et l’enfance, c’est-à-dire entre six et douze mois. Cette transition est caractérisée par une accélération de la croissance. A chaque mois de retard dans cette transition correspond 0,9 cm de moins dans la stature de l’adulte.
D’après les chercheurs, ces retards sont responsables d’environ 50% des cas de petite taille chez l’enfant et l’adulte dans les pays développés et de beaucoup plus dans les pays en voie de développement. Dans un article publié dans le “Pediatric Research” les chercheurs expliquent que durant cette période de transition, l’être humain adapte sa taille à l’énergie disponible dans son environnement direct. Ainsi la malnutrition, une maladie ou une infection durant la période critique peuvent avoir des conséquences sur la taille à l’âge adulte de l’enfant. De plus, ces conséquences peuvent être héréditaires dans la mesure où le père est touché, cela engendrera une descendance de petite taille jusqu’à la troisième ou quatrième génération.—

Joseph Itskovitz-Eldor ,Binyamin Reubinodd ,Shoulamit Levenberg (Israel)


Les scientifiques israéliens qui travaillent dans la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines (hESC) sont parmi les meilleurs au monde dans ce domaine.
Le Professeur Joseph Itskovitz-Eldor du centre médical Rambam et du Technion à Haïfa, est l’un des meilleurs chercheurs israéliens sur les hESC.
D’après une étude réalisée en 2006 par la compagnie StemCells, spécialisée dans ces recherches, les chercheurs israéliens sont en deuxième place derrière leurs homologues américains en ce qui concerne le nombre d’articles publiés sur les cellules souches jusqu’à la fin de l’année 2005, largement devant le Royaume Uni, la Corée, la Chine, Singapour, l’Australie, la Suisse et le Canada.
Deux des quatre “meilleurs articles sur les hESC” publiés dans les journaux scientifiques ont été écrits par le Professeur Binyamin Reubinodd de l’Université du centre médical Hadassah de Jérusalem. Les deux autres ont été rédigés par le Professeur Itskovitz-Eldor et le Dr Shoulamit Levenberg du Technion.
Israël a réussi à occuper cette place de choix pendant des années car le gouvernement n’a émis aucune restriction sur la recherche, en dehors d’une interdiction de l’utiliser pour le clonage humain.
Cette politique a été permise par la Loi juive qui est très ouverte à ce sujet et encourage d’ailleurs de telles recherches qui ont le potentiel de sauver des vies. Pour le judaïsme, la vie ne commence pas au moment de la conception, surtout lorsqu’elle a lieu in vitro, mais seulement lorsque l’embryon a 40 jours et qu’il est à l’intérieur de l’utérus.
La cellule souche (ou cellule indifférenciée) est une cellule qui, d’une part, peut donner des cellules spécialisées par différenciation cellulaire et, d’autre part, peut virtuellement se renouveler indéfiniment. Les cellules souches font l’objet de beaucoup de recherches notamment en vue de régénérer des tissus, voire de créer de toute pièce des tissus et organes. Dans un futur proche, les cellules souches pourraient servir à soigner des maladies cérébrales telles que la maladie d’Alzheimer.—
par Yael Ancri de Aroutz 7

Omer Horesh (Israel)


Un chercheur israélien a réussi à élucider de quoi se compose la soie fabriquée par les araignées pour tisser leur toile, forgeant ainsi la voie à la production d’une colle biologique particulièrement résistante.
Le docteur Omer Horesh a découvert lors de recherches à l’université du Wyoming que cette soie est composée de deux protéines spécifiques et a même identifié le gène responsable de leur fabrication.
Si une telle colle était fabriquée à l’échelle industrielle, elle pourrait avoir des applications dans les domaines de le médecine et de la nanotechnologie. —

Erez Ribak et Amichai Labin (Israel)


Des chercheurs au Technion ont réussi à percer un mystère qui intrigue les scientifiques et les médecins depuis plus d’un siècle, concernant la manière dont la structure de la rétine contribue à l´amélioration de notre acuité visuelle. Dans un article scientifique qui sera publié dans le journal «Physical Review Letters», les chercheurs décrivent une maquette créée sur ordinateur reconstituant la rétine, à travers laquelle ils ont fait passer des rayons lumineux.
«Nos yeux ressemblent à un appareil de photos numérique», explique le Dr. Erez Ribak du département de physique, qui a résolu le problème en collaboration avec un étudiant en doctorat, Amichai Labin. «Le cristallin est situé en avant, et le détecteur – à savoir, la rétine – en arrière. Sur la partie éloignée de la rétine se trouvent les photorécepteurs, qui sont bizarrement recouverts de couches transparentes de neurones.
Ces neurones servent de câblage chargé de traiter et de transmettre les images détectées vers le cerveau; mais la présence de ce câblage a pour effet de déformer ces mêmes images. On ne comprend pas pourquoi ce câblage n´est pas situé derrière les photorécepteurs, ni pourquoi on retrouve cette même particularité chez tous les vertébrés. Cette question a rendu perplexe bien des chercheurs depuis la découverte des fonctions et de la structure interne de l´œil vers la fin du 19ème siècle.
Or, il y a à peine trois ans, des chercheurs ont découvert que les cellules gliales (dites cellules de Muller) qui traversent toutes les couches neuronales (ledit «câblage») de la rétine, sont capables de transmettre de la lumière. « Nous avons construit une maquette optique de la rétine puis nous y avons fait passer des rayons lumineux », explique le Dr. Erez Ribak.
« Nous avons constaté que seuls les rayons passant au centre de la pupille sont captés par les cellules gliales et guidés directement vers les photorécepteurs, tandis que les rayons lumineux provenant des cellules voisines ou ceux transmis de la périphérie, qui pourraient encombrer notre vision, sont rejetés et dispersés. Ce processus ne serait pas possible si les photorécepteurs étaient situés devant les couches neuronales».—

Hossam Haick (Israel)


Hossam Haick a été nommé ‘Chevalier des Palmes Académiques’ par Luc Chatel, Ministre de l’Education Nationale pour ‘la qualité de ses travaux de recherche, son engagement en faveur d’un monde plus fraternel et sa proximité avec la France’. Il sera décoré par l’Ambassadeur de France en Israël, Christophe Bigot lors d’une prochaine cérémonie à l’Ambassade de Tel-Aviv.
À l’origine, le «nez électronique» créé par le Dr Hossam Haick (faculté d’ingénierie chimique au Technion, institut Russel Berry de nanotechnologies au Technion) était conçu pour la détection précoce du cancer. Mais au cours de son développement il s’est avéré que ce dispositif pourrait également identifier des maladies rénales; cette découverte a été publiée dans le dernier numéro du journal scientifique «ACS Nano».
La détection précoce des maladies rénales est importante car, à terme, ces maladies induisent chez les patients une insuffisance rénale nécessitant la dialyse. Outre la souffrance des patients et les risques cardiovasculaires associés, cela entraîne aussi une charge économique importante. En Israël, le coût de traitement de chacun de ces patients s’élève à 300 000 shekels par an. Or, la détection précoce pourrait retarder la dialyse de plusieurs années, ce qui aurait pour effet non seulement d’améliorer spectaculairement la qualité de vie des patients, mais aussi permettrait d’économiser d’importantes sommes d’argent.
L’idée de tester le nez électronique aussi sur des maladies rénales est née lors d’une conversation entre le Dr Haick, le Prof. Zaid Abassi et le Prof. Farid Nakhoul de la faculté de médecine au Technion et du centre médical Rambam; le concept repose sur le fait que les patients souffrant de maladies rénales ont une mauvaise haleine très facilement reconnaissable, que les médecins utilisent comme signe diagnostique d’insuffisance rénale chronique. Au début de la recherche, le Prof. Abassi et son équipe de chercheurs ont provoqué l’insuffisance rénale avancée chez des rats, puis ils ont attaché le nez électronique à la trachée de ces rats. Les équipes du Dr Haick et du Prof. Abassi ont alors trouvé que les résultats des examens courants utilisés pour détecter ces maladies (en général il s’agit de prises de sang et d’urine) étaient identiques aux résultats obtenus avec le nez électronique. Les chercheurs ont aussi découvert la structure des substances émises, qui étaient caractéristiques des maladies rénales. Jusque là, deux substances seulement étaient connues, mais le Dr Haick et l’équipe du Technion en ont découvert quatre autres, renforçant ainsi la sensibilité de détection. 27 substances ont été découvertes qui n’existent que chez des rats atteints de maladies rénales, et non présentes chez des rats en bonne santé. Parmi ces 27 substances, les chercheurs ont isolé les cinq plus importantes qui signalent la présence de maladie rénale.
Brevetée par les chercheurs du Technion, cette découverte a suscité un vif intérêt dans la communauté médicale internationale. Le brevet porte sur la modification du nez électronique et son adaptation à la recherche dans le domaine des maladies rénales. Initialement, le nez électronique créé par le Dr Haick était conçu pour flairer et détecter des maladies. « Le patient souffle dans ce nez électronique, lequel est capable de diagnostiquer, en utilisant des détecteurs de taille nanométrique, le type de maladie dont souffre le patient et même son stade, explique le Dr Haick. Le diagnostic peut s’effectuer à un stade extrêmement précoce, avant même que la maladie ait commencé à progresser. Il est alors possible, grâce à un traitement médicamenteux et un simple régime, d’avoir un impact immédiat sur la maladie et de la ralentir dès le début. Même si la maladie est détectée à un stade avancé, il est quand même possible de la ralentir significativement avec un traitement adapté et d’épargner à ces malades la dégradation rapide vers une insuffisance rénale chronique terminale et vers la dialyse. On pourra ainsi leur épargner de multiples complications cardiovasculaires dangereuses, une grande souffrance mentale et physique, sans parler de dépenses faramineuses. »
«Nous avons réussi à démontrer dans nos études qu’il était possible, en utilisant des nano détecteurs, de reconnaître les patients malades, précise le Dr Haick. Le défi auquel nous faisons face à présent est de trouver le moyen de distinguer les différents types de maladies rénales ainsi que leur différents stades.» Le Prof Abassi ajoute : « Nous avons encore un long chemin à parcourir avant d’atteindre notre objectif – à savoir, un diagnostic extrêmement précoce de la maladie, à un stade où il est encore possible de la soigner et de l’arrêter. L’élaboration de détecteurs à haute sensibilité, capables de détecter les moindres signes d’insuffisance rénale, nous permettra non seulement de diagnostiquer la maladie mais aussi de suivre de près la réaction des patients au traitement. » Aujourd’hui, une étude clinique à grande échelle est effectuée, dans laquelle les chercheurs tentent de « flairer » des maladies rénales à l’aide d’échantillons respiratoires, en coopération avec le Prof Farid Nakhul – directeur de l’unité néphrologique ambulatoire à l’hôpital Rambam. Les chercheurs espèrent pouvoir classer les stades d’insuffisance rénale chronique pour pouvoir offrir un traitement précoce et efficace. Le Dr Haick a étudié et élaboré des instruments à base de détecteurs nanométriques à l’Institut Technologique de Californie (Caltech). Aujourd’hui il est directeur du laboratoire des instruments à base de nanomatériaux, laboratoire leader dans le domaine de la recherche pluridisciplinaire sur le diagnostic de maladies avec des systèmes olfactifs artificiels (nez électroniques) à base de nano-détecteur non-invasifs. Le Prof. Abassi, chercheur en sciences médicales, se focalise sur l’étude des maladies rénales et de l’hypertension artérielle à la faculté de médecine au Technion et à l’hôpital Rambam. Le Prof Nakhul étudie les complications rénales du diabète et, lors d’études cliniques, les causes et traitements de l’hypertension artérielle.—

Samuel A. Safran (Israel)


Un physicien israélien sera le premier lauréat du Prix Pierre-Gilles De Gennes. Ce prix est décerné par le périodique européen de recherche en physique « E ». Le Professeur Samuel A. Safran de l’Institut Weizmann de Rehovot se voit récompensé pour ses travaux sur la matière tendre – des recherches qui entre autres ont pour objet la séparation entre l’eau et le pétrole.
Alors que le Golfe du Mexique est frappé par une marée noire, on entrevoit les implications que de telles recherches peuvent avoir pour minimiser les conséquences de tels sinistres écologiques. Le Professeur Safran recevra le Prix mardi 6 juillet à Grenade en Espagne.
L’Institut Weizmann est une université de recherche mondialement renommée, située à Rehovot en Israël. L’université est spécialisée en études supérieures de 2e et 3e cycles et seulement dans le domaine scientifique. Créé en 1934 par Chaim Weizmann, l’établissement s’appelait initialement “Institut de recherches Daniel Sieff”. Il fut agrandi et renommé “Institut des Sciences Weizmann” le 2 novembre 1949.
L’institut compte aujourd’hui 2500 étudiants et propose des programmes en mathématiques, informatique, physique, chimie, et biologie, ainsi que de nombreux programmes interdisciplinaires. Deux de ses membres de la faculté de science informatique, Amir Pnueli et Adi Shamir (inventeur du célèbre algorithme RSA), ont obtenu le prix Turing (considéré comme l’équivalent du prix Nobel pour les sciences informatiques). Ada Yonath, Prix Nobel de chimie en 2009, y a fonder le premier laboratoire de cristallographie en 1970.

Smadar Cohen (Israel)

BEN GOURION. Un prix prestigieux pour le Professeur Smadar Cohen

Le prestigieux prix Rappaport pour Excellence dans la Recherche Biomédicale a été attribué au Professeur Smadar Cohen, titulaire de la chair Harold Oshry en biotechnologie, Directrice du Département d’Ingénierie de Biotechnologie de l’Université Ben Gourion. Une récompense de 100 000 $ est remise chaque année dans le domaine médical ou biomédical.
Le Professeur Cohen a été récompensée pour ses recherches ayant mené à la création d’un produit novateur utilisant des algues dans le domaine de la maladie cardiaque, empêchant des dégâts tissulaires cardiaques après un infarctus du myocarde.

L’hydrogel, appelé BL-1040, est un polymère liquide résorbable qui est administré via l’artère coronaire pendant la mise sous cathéter et coule dans le muscle cardiaque endommagé. Le BL-1040 subit une transition de phase de l’état liquide à l’état de gel dans le tissu cardiaque endommagé et forme un "échafaudage" protecteur qui renforce le muscle cardiaque pendant le rétablissement, empêchant ainsi un agrandissement pathologique du ventricule gauche après l’infarctus. Le BL-1040 est excrété naturellement de l’organisme dans les six semaines après l’injection, laissant derrière lui un muscle plus fort et plus stable. En août 2009, BioLineRx Ltd., la société d’exploitation israélienne des médicaments, a accordé une licence à une société américaine pour continuer à le développer dans des essais cliniques.

En recevant la nouvelle de cette récompense le professeur Cohen a déclaré : "Je remercie le comité qui m’a choisi pour recevoir ce prix prestigieux qui récompense le travail des chercheurs universitaires contribuant au bien-être de l’humanité. Les résultats de mes recherches ont été atteints grâce au support de l’Université Ben-Gurion du Néguev et à la coopération avec le professeur Jonathan Leor et de ses étudiants."

D’après Julien CHABE, Volontaire International Chercheur

Alice Schlesinger (Israel)


Une nouvelle distinction mondiale pour le sport israélien. La judoka israélienne Alice Schlesinger porte haut les couleurs du sport israélien. Elle vient de remporter  la médaille d’or dans le tournoi international en Estonie. Schlesinger, 22 ans, joue dans la catégorie  du poids mi-moyen (63 kg Femme).
En avril dernier,  c’était Arik Zeevi (d’origine tunisienne) qui  s’est octroyé une médaille de bronze dans la catégorie 100 kg ;  ce qui a fait de lui l’Israélien le plus titré et l’a  placé à la 4ème place européenne des judokas les plus médaillés de tous les temps.
Israël participe régulièrement aux compétions  internationales de judo.  Il a obtenu ses premières médailles olympiques au cours des Jeux de Barcelone en 1992 lorsque la judoka Yael Arad (catégorie féminine des moins de 61 kg) remporta une médaille d’argent et Oren Smadja (judo, catégorie masculine des moins de 78 kg) une médaille de bronze.
En 2998 à Lisbonne, elle avait gagnée la médaille de bronze
Tsahal (les Forces de défense d’Israël) entretient également des équipes sportives de judo, la forme physique étant considérée comme un élément essentiel de la préparation au combat. Plusieurs centaines de sportifs de talent (hommes et femmes) sont autorisés par Tsahal à servir dans des bases non combattantes situées à proximité de leur centre d’entraînement et reçoivent des permissions pour participer aux grandes compétitions organisées à l’étranger.
Les israéliens excellent en judo ; deux champions, Yael Arad et Oren Smadja, ont déjà remporté des médailles olympiques. Le succès sportif continue aujourd’hui avec la judoka Alice Schlesinger et son compatriote Arik Zeevi qui ont porté ensemble  haut les couleurs du sport national en Israël.
En 2009, la Fédération Internationale de Judo compte 189 pays membres.

Gili Haimovitz et Yaakov Toumarkin (Israel)


Le 14 août ont été lancés à Singapour les premiers Jeux olympiques de la jeunesse, manifestation sportive pour découvrir les talents de demain. Et déjà, les jeunes pousses israéliens se distinguent. Et deux en particulier : Gili Haimovitz dans les épreuves de taekwondo et Yaakov Toumarkin, 18 ans, en natation.
Le premier a permis à Israël de remporter, le 15 août, sa première médaille d’or en finale de taekwondo chez les moins de 48 kg. Son adversaire iranien a préféré déclarer forfait pour de prétendues « raisons politiques ». Le taekwondo est un art martial d’origine coréenne, dont le nom peut se traduire par La voie du pied et du poing. Le pratiquant de taekwondo est appelé un taekwondoïste. Le fondateur et principal promoteur du taekwondo est le Général Choi Hong Hi.
Le lendemain, Yaakov Toumarkin offrait une deuxième récompense à Israël. Il a obtenu la médaille d’argent dans le 100 mètres dos en 55.28 secondes, juste derrière le Chinois Jianbin He. A peine une heure plus tard, le nageur israélien arrivait 4ème sur le 200 m quatre-nages.
Cette première olympiade de la jeunesse à tout de la grande. En l’espace de 12 jours, 3600 athlètes, âgés de 14 à 18 ans et originaires de 204 pays, vont s’affronter dans 26 disciplines. Pour l’instant, la Russie et la Chine dominent le classement. Mais Israël pourrait jouer les trouble-fêtes.

Elon Lindenstrauss (Israel)

Le palmarès 2010 des mathématiciens




Le Congrès international des mathématiciens, à Hyderabad, en Inde, vient de décerner ses distinctions : quatre médailles Fields, le prix Nevanlinna, le prix Gauss et, nouveauté de cette année, la médaille Chern. Trois Français figurent parmi les lauréats.
Maurice Mashaal et Loïc Mangin
D autres grands prix a decouvrir !
Tous les quatre ans, le Congrès international des mathématiciens se réunit et annonce, à son ouverture, les prix attribués par l'Union mathématique internationale. Ces récompenses sont considérées comme les plus prestigieuses distinctions en mathématiques, à l'exception peut-être du prix Abel décerné annuellement depuis 2003 par l'Académie norvégienne.
Médailles Fields : Elon Lindenstrauss, Bao Châu Ngo, Stanislas Smirnov et Cédric Villani
Les médailles Fields, inaugurées en 1936 et dont le nombre va jusqu'à quatre depuis 1966, sont décernées à des mathématiciens de moins de 40 ans. Chacune consiste en une médaille en or et une somme de 15 000 dollars canadiens (environ 11 000 euros). Les lauréats de cette année sont l'Israélien Elon Lindenstrauss, de l'Université hébraïque de Jérusalem, le Franco-vietnamien Bao Châu Ngo, de l'Université de Paris-Sud (qui sera en poste dès la rentrée à l'Université de Chicago), le Russo-suédois Stanislas Smirnov, de l'Université de Genève, et le Français Cédric Villani, récemment nommé à la tête de l'Institut Henri Poincaré, à Paris.
Elon Lindenstrauss

Elon Lindenstrauss est récompensé pour « ses résultats sur la rigidité des mesures en théorie ergodique, et leurs applications à la théorie des nombres ». La théorie ergodique étudie les transformations qui laissent inchangées des mesures (par exemple les superficies ou les volumes) sur des espaces, ces derniers pouvant être de natures très diverses (l'espace physique, l'espace des variables qui décrivent la dynamique d'un système de plusieurs particules, etc.). Comme l'indique l'annonce du prix, E. Lindenstrauss et ses collaborateurs ont découvert de nombreuses applications des techniques de théorie ergodique à des questions de théorie des nombres. L'une d'elles porte sur la « conjecture de Littlewood », qui décrit l'approximation d'une paire de nombres réels par des paires de nombres rationnels ayant même dénominateur. Cette conjecture a ainsi été prouvée dans « presque tous les cas » (expression qui a un sens mathématique précis).
Bao Châu Ngô
Bao Châu Ngô, lui, s'est notamment illustré en démontrant de façon générale, en 2008, le « Lemme fondamental », une conjecture énoncée en 1987 et qui constitue un élément clef du « programme (ou correspondance) de Langlands » formulé à partir de 1967 par le mathématicien canadien Robert Langlands. Le programme de Langlands est un vaste ensemble de conjectures tissant des liens assez précis entre la théorie des nombres, la théorie des fonctions dites automorphes et la théorie de la représentation des groupes. La démonstration du célèbre théorème de Fermat, en 1994, a d'ailleurs été accomplie par l'Anglais Andrew Wiles en prouvant la conjecture de Shimura-Taniyama-Weil, qui faisait partie du programme de Langlands. On peut noter que la médaille Fields décernée en 2002 à Laurent Lafforgue, de l'Institut des hautes études scientifiques, à Bures-sur-Yvette près de Paris, concernait également la correspondance de Langlands.
Stanislas Smirnov

La médaille Fields de Stanislas Smirnov récompense « la démonstration de l'invariance conforme de la percolation et du modèle d'Ising bidimensionnel en physique statistique ». Dans les années 1990, les physiciens ont prédit plusieurs exposants ou dimensions caractérisant le comportement de modèles bidimensionnels sur réseau, avec l'idée sous-jacente que ces modèles jouissent de la symétrie conforme (invariance par rapport aux transformations conformes, c'est-à-dire par rapport aux transformations qui conservent localement les angles, mais pas forcément les distances) lorsque le pas du réseau tend vers 0. Mais les preuves rigoureuses manquaient jusqu'à ce que des mathématiciens, dont Wenderlin Werner (de l'Université de Paris-Sud et lauréat d'une médaille Fields en 2006), l'Israélien Oded Schramm (disparu dans un accident en 2008), S. Smirnov et d'autres, établissent des résultats mathématiquement exacts.
Notamment, S. Smirnov a démontré l'invariance conforme du modèle de percolation sur un réseau triangulaire de points. Dans ce modèle, chaque point est jaune ou bleu (par exemple) avec des probabilités p et 1 – p, et l'on s'intéresse aux amas bleus ou jaunes. Lorsque p dépasse une certaine valeur critique pc, il existe un amas jaune qui s'étend sur une infinité de points (il y a alors « percolation »). On peut s'intéresser par exemple à la probabilité que le point origine du réseau appartienne à l'amas de percolation, et l'on démontre qu'elle est proportionnelle à (p – pc)5/36 lorsque p s'approche de pc par valeurs supérieures. L'exposant 5/36 avait d'abord été prédit par des arguments de physique théorique.
S. Smirnov a également prouvé l'invariance conforme du modèle d'Ising bidimensionnel à sa température critique. Le modèle d'Ising, qui date des années 1920, est un modèle simple, mais très riche, de la physique statistique, qui permet d'étudier le magnétisme et d'autres propriétés de la matière. On suppose un réseau carré de points dotés d'une valeur +1 ou –1 et qui interagissent entre proches voisins ; cette interaction est telle que deux points voisins immédiats tendent à prendre la même valeur, mais cet ordre est contrecarré par l'agitation thermique. À l'équilibre thermodynamique et lorsque la température est inférieure à une certaine valeur critique, une majorité de points du réseau adoptent la même valeur, ce qui correspond dans le cas du magnétisme à l'émergence spontanée d'une aimantation.
Cédric Villani
Quant à Cédric Villani, une médaille Fields lui a été décernée « pour ses démonstrations de l'amortissement de Landau non linéaire et de la convergence vers l'équilibre de l'équation de Boltzmann. » Voyons de quoi il s'agit.
À la fin du XVIIe siècle, le physicien autrichien Ludwig Boltzmann (1844-1906) proposa d'étudier le comportement d'un gaz non plus en suivant chacune de ses particules, mais en examinant l'évolution de la probabilité qu'une particule occupe telle ou telle position et soit animée de telle ou telle vitesse. La physique statistique était née ! En 1872, il établit ainsi une équation qui décrit l'évolution d'un gaz peu dense hors de l'équilibre, et notamment sa relaxation (la convergence) vers un état d'équilibre global. En d'autres termes, le second principe de la thermodynamique (l'augmentation de l'entropie) devenait accessible à l'analyse mathématique.
Dans les années 1990, alors qu'il poursuivait sa thèse sous la direction de Pierre-Louis Lions, médaillé Fields en 1994, C. Villani s'est intéressé au cas d'un gaz où ont lieu des interactions à longue portée, par exemple quand les particules sont chargées électriquement. Parmi les divers résultats obtenus dans ce cadre, l'un d'eux, fruit d'une collaboration avec Laurent Desvillettes, de l'École normale supérieure de Cachan, concerne la vitesse de convergence vers l'équilibre lorsque le gaz en est initialement très éloigné.
En 1946, le physicien russe Lev Landau (1908-1968) s'est intéressé à la physique des plasmas et a défini, à partir des équations cinétiques de ces gaz ionisés, l'amortissement qui porte aujourd'hui son nom. Ce phénomène correspond à un transfert d'énergie des champs électromagnétiques créés par les particules chargées du plasma vers les électrons du plasma. Cet amortissement conduit le plasma à un état d'équilibre même en l'absence de collisions entre les particules, avait affirmé Landau. Et il l'avait prouvé sur une version linéaire et simplifiée de l'équation de Vlasov-Poisson, l'équivalent pour les plasmas de l'équation de Boltzmann. Depuis, peu de progrès ont été réalisés sur cette question de l'évolution vers l'équilibre d'un plasma... jusqu'à l'année dernière, quand C. Villani, en collaboration avec Clément Mouhot, aujourd'hui à Cambridge, ont réussi à prouver sur la version complète, non linéaire, de l'équation de Vlasov-Poisson que Landau avait raison.
Ces deux travaux récompensés ne constituent qu'une facette des domaines de recherche de C. Villani. Ainsi, il s'intéresse également à la théorie du transport optimal (comment transporter une masse d'un endroit à un autre en dépensant le moins d'énergie possible), inaugurée par Gaspard Monge en 1781. Passant d'un domaine à l'autre, C. Villani en a profité pour édifier de nouveaux ponts entre l'analyse et la géométrie.
Prix Nevanlinna : Daniel Spielman
Autre distinction attribuée par l'Union mathématique internationale : le prix Rolf Nevanlinna, créé en 1982. Consistant en une médaille en or et une somme de 10 000 dollars canadiens (environ 7 500 euros), ce prix est attribué à un chercheur de moins de 40 ans ayant fortement contribué aux aspects mathématiques de l'informatique. L'élu pour 2010 est l'Américain Daniel Spielman, de l'Université Yale, dont les travaux ont porté sur la « programmation linéaire » et la théorie du codage, deux domaines ayant un grand nombre d'applications, le premier en recherche opérationnelle, le second en télécommunications et en informatique.
La programmation linéaire consiste à trouver le maximum ou le minimum d'une fonction en présence de contraintes s'exprimant par des formules linéaires (en termes des variables de la fonction à optimiser). Pour ce faire, il existe un algorithme assez efficace, la « méthode du simplexe » inventée en 1947 ; mais son efficacité n'était pas comprise mathématiquement. D. Spielman et son collaborateur Shenhua Teng ont réussi à prouver que la méthode du simplexe s'applique en général, sauf dans des cas pathologiques, mais que moyennant de légères modifications d'un tel cas, on se retrouve devant un problème pour lequel la méthode du simplexe fonctionne.
Le codage, l'autre domaine sur lequel portent les recherches de D. Spielman, consiste à exprimer numériquement l'information de façon soit à la crypter, pour des besoins de confidentialité, soit à assurer qu'on puisse la reconstituer lorsque certains bits sont perdus lors des communications (incidents très fréquents). D. Spielman et ses collègues ont travaillé sur des codes utilisant des graphes très fortement connectés, appelés expanseurs, et ont développé à partir de là des techniques de codage et de décodage très efficaces.
Prix Gauss : Yves Meyer
Le prix Carl Friedrich Gauss, créé en 2006, récompense sans limite d'âge des mathématiciens dont l'œuvre a eu des répercussions dans d'autres domaines tels que la technologie, la finance voire la vie quotidienne. Cette année, Yves Meyer, professeur émérite à l'École normale supérieure de Cachan, recevra une médaille en or et 10 000 euros pour « ses contributions fondamentales en théorie des nombres, en théorie des opérateurs et en analyse harmonique, ainsi que pour son rôle central dans le développement des ondelettes et de l'analyse multirésolution ».
Dans les années 1970, Y. Meyer a développé des outils en théorie des nombres qui sont utiles à l'étude des quasi-cristaux (des cristaux à structure régulière et cependant non périodique). Plus tard, il a contribué au développement de la théorie des ondelettes, une classe de fonctions « élémentaires » en termes desquels on peut analyser des fonctions ou des signaux. Analogues à la transformée de Fourier, où la fonction considérée est décomposée en somme ou intégrale de fonctions sinusoïdales, les transformées en ondelettes sont cependant plus puissantes. Les ondelettes, dont l'idée initiale est due au géophysicien français Jean Morlet, sont notamment mieux adaptées que les fonctions sinusoïdales à l'analyse de fonctions à variations brutales, tels les sons musicaux ou les images (en raison des contours). Les ondelettes sont aujourd'hui au cœur de nombre d'applications de traitement et de compression d'images, notamment la norme JPEG 2000.
Enfin, Y. Meyer a récemment identifié des liens entre ses anciens travaux en théorie des nombres en liaison avec les quasicristaux et la « détection compressée », technique d'acquisition et de reconstruction d'un signal à partir d'informations éparses ou compressées. Cela lui a permis de développer un nouvel algorithme pour le traitement des images, dont une version est utilisée par l'Agence spatiale européenne sur la mission Herschel.
Médaille Chern : Louis Nirenberg
À partir de cette année, le Congrès international des mathématiciens attribue un prix en l'honneur de l'éminent mathématicien chinois Shiing-Shen Chern (1911-2004). Ce prix, financé par la Chern Medal Foundation, est destiné à récompenser un individu, sans limite d'âge, dont les contributions mathématiques ont été exceptionnelles. Il consiste en une médaille en or et une somme de 250 000 dollars américains (près de 200 000 euros), à quoi s'ajoute une autre somme de 250 000 dollars dont le lauréat pourra faire bénéficier un ou plusieurs organismes pour l'éducation ou la recherche en mathématiques.
Le premier lauréat de cette médaille Chern est Louis Nirenberg, d'origine canadienne, distingué « pour son rôle dans la formulation de la théorie moderne des équations aux dérivées partielles non linéaires de type elliptique et pour avoir été le mentor de nombreux étudiants et postdoctorants dans ce domaine ». L. Nirenberg, âgé aujourd'hui de 85 ans, a fait toute sa carrière à l'Institut Courant de sciences mathématiques de l'Université de New York, institut qui a joué un grand rôle dans le développement des mathématiques appliquées au XXe siècle. L. Nirenberg a fait partie des premiers membres de ce célèbre organisme, et ses travaux ont essentiellement porté sur les équations aux dérivées partielles, omniprésentes dans les mathématiques et leurs applications (un exemple parmi une multitude d'autres : les équations de Navier-Stokes, qui régissent l'écoulement d'un fluide de viscosité non nulle). Il s'est également illustré en géométrie différentielle, en analyse complexe et en topologie, des domaines souvent en liaison avec l'étude des équations aux dérivées partielles, et est reconnu pour la limpidité de ses exposés et de ses écrits.