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Leopold Weiss (Pakistan)

Sur ARTE

" Du judaïsme à l'islam, Leopold Weiss, devenu Muhammad Asad "

Du judaïsme à l'islam, Leopold Weiss, devenu Muhammad Asad, a suivi l'un des parcours personnels et intellectuels les plus singuliers de l'histoire du XXe siècle.

Né en 1900 aux confins de l'Empire austro-hongrois, petit-fils de rabbin en rupture avec l'orthodoxie juive, journaliste brillant, Leopold Weiss découvre à 22 ans la Palestine et le monde musulman. Cette rencontre le bouleverse tant qu'il reste au Proche-Orient, apprend l'arabe, se convertit à l'islam et prend le nom de Muhammad Asad. Revenant sur les lieux qu'il a visités et recueillant le témoignage de ceux qui l'ont connu, le film retrace l'itinéraire hors norme de cet homme mort en 1992. Après guerre, Muhammad Asad s'installe à Lahore où, aux côtés de Muhammad Ali Jinnah, il est l'un des pères fondateurs du Pakistan avant d'en devenir l'ambassadeur à l'ONU dans les années 1950. S'il prône à l'époque l'instauration de la charia, il prendra ensuite ses distances avec l'intégrisme, critiquant la révolution islamique iranienne et le port obligatoire du voile pour les femmes. Peut-être le résultat de sa longue fréquentation du Coran, dont il a fait une traduction en anglais
lepost

biographie

Eva Schloss (Angleterre)

La demi-sœur d'Anne Frank raconte sa propre histoire


"J'ai eu de la chance. J'étais jeune et en bonne santé, je voulais vivre", explique Eva Schloss quand on lui demande ce qui lui a permis de sortir vivante de l'enfer d'Auschwitz-Birkenau.


INTERVIEW - Survivante d'Auschwitz-Birkenau, Eva Schloss témoigne de son expérience de la barbarie nazie dans un livre publié pour la première fois en France. Après la guerre, sa mère épousa Otto Frank, le père de la petite adolescente juive.

Eva Schloss a 80 ans. L'âge qu'aurait eu Anne Frank aujourd'hui si elle avait survécu aux horreurs de la Seconde Guerre mondiale. Comme elle, Eva a vécu avec sa famille à Amsterdam où elle a immigré dans les premiers mois du conflit depuis son Autriche natale. Elle a même côtoyé la jeune juive dont le «Journal», publié en 1947, a connu un succès mondial. Le jour de ses 15 ans, elle est déportée car juive avec ses parents et son frère. Eva passera huit mois à Auschwitz-Birkenau. Elle en sortira vivante ainsi que sa mère. Cette dernière épousera quelques années plus tard Otto Frank, le père d'Anne, qui a aussi perdu sa femme et son autre fille dans les camps. Eva Schloss devient alors la demi-sœur posthume d'Anne Frank.

Au milieu des années 80, Eva décide de livrer son expérience de l'horreur nazie dans un livre autobiographique. Depuis, elle parcourt le monde pour témoigner notamment auprès des plus jeunes. Entretien.

lefigaro.fr. - Qu'est-ce qui vous a conduit à écrire ce livre ?
Eva SCHLOSS. - Quarante ans après la guerre, je croyais que les hommes avaient appris à ne plus haïr, ne plus avoir de préjugés. Il n'en était rien. En Angleterre, par exemple, les populations noires ou musulmanes étaient victimes d'attaques racistes. Je souhaitais changer ces comportements, montrer aux jeunes les conséquences tragiques que ceux-ci pouvaient entraîner. J'ai été amenée à prendre la parole en 1986 lors d'un colloque organisé sur Anne Frank à Londres. C'était la première fois que je racontais mon expérience en public. J'ai lâché tout ce que j'avais retenu depuis des années. Même en privé, j'en parlais très peu.

Vous revenez longuement sur votre expérience des camps. Qu'est-ce qui vous a permis d'en sortir vivante ?
J'ai eu de la chance. J'étais jeune et en bonne santé, je voulais vivre. Je n'ai jamais cessé d'espérer. Mais la chance est pour beaucoup. Tous les survivants des camps ont eu de la chance. Dans mon cas, c'est la rencontre de ma cousine, Minni. Elle m'a sauvé la vie. (Cette infirmière à Birkenau évitera à la mère d'Eva d'être exterminée et soutiendra les deux femmes pendant leur détention).

Dans la préface de votre livre, vous dites ne pas croire en la bonté humaine. C'est une phrase terrible …
J'ai vu des choses incroyables commises par les Allemands. Des gens bien éduqués, à qui nous n'avions fait aucun mal, et qui nous ont traité moins bien que des animaux. Ces gens-là pouvaient désobéir. Je continue aujourd'hui à penser qu'il y a des mauvaises personnes mais aussi beaucoup de bonnes personnes. J'ai donc un peu changé d'avis.

Vous avez côtoyé Anne Frank. Quelle image gardez-vous d'elle ?
Je l'ai connue quant elle avait entre 11 et 13 ans. C'était une petite fille normale, très vivante. Elle se croyait très importante, aimait être entourée. Mais surtout, elle parlait beaucoup. On la surnommait «Madame couac-couac» (elle imite le bec d'un canard). Elle avait un mois de moins que moi, mais semblait plus mûre. Anne aimait que les garçons la regardent. De mon côté, c'est l'expérience des camps qui m'a fait grandir, notamment lorsqu'il a fallu veiller sur sa mère. À 15 ans, j'étais une adulte.

Quelle a été la réaction d'Otto Frank, le père d'Anne, en apprenant l'existence du journal écrit par sa fille ?
Il a toujours su qu'elle écrivait mais ne savait pas que ce journal avait été conservé. Cet évènement l'a sauvé. Sans cela, il se serait laissé aller. Avec ce livre, sa petite fille était toujours avec lui.

Comment analysez-vous le succès de cet ouvrage ?
D'abord je n'ai pas compris car c'est le livre d'une petite fille. C'était le premier livre à propos de la Shoah. Mais ce n'était pas la Shoah, car il n'aborde pas les choses affreuses qui se sont passées dans les camps. Dans les années cinquante, le public voulait connaître un peu de cet épisode. Mais pas trop. Beaucoup de jeunes se sont aussi retrouvés dans ce récit : à travers l'évocation des conflits avec les parents, l'éveil à la sexualité …

Depuis 1986, vous témoignez de votre expérience à travers le monde, notamment auprès des enfants. Comment réagissent-ils ?
Ils comprennent les choses. Beaucoup sont originaires de pays qui ont connu la guerre (en Afrique ou en ex-Yougoslavie par exemple). Dans les années 40, on pouvait dire «cela n'existe pas», mais maintenant on voit tout au cinéma, à la télévision.

Que vous inspirent les déclarations de ceux qui remettent en cause l'existence du génocide juif ?
Je ne crois pas que ces personnes - souvent des intellectuels - croient vraiment à ce qu'ils disent. Beaucoup de preuves attestent de la réalité de la Shoah.

lefigaro

web site d'Eva Schloss

Elhanan Helpman (Israel)

Peut etre un second Prix Nobel 2009!

Nouvelle et dernière chance de Prix Nobel 2009 pour un chercheur israélien: le Prix Nobel d’Economie sera annoncé demain lundi 12 octobre. Dans les milieux universitaires internationaux, le nom du Professeur Elhanan Helpman figure parmi les favoris.

De nationalité israélienne, Elhanan Helpman, 63 ans, exerce aujourd’hui comme Professeur de Commerce International à l’Harvard University.

Après avoir obtenu une maîtrise d’économie à l’université de Tel Aviv (1971), le Prof. Elhanan Helpman a achevé un doctorat à l’université d’Harvard (1974).

Ces dernières années, sa carrière professionnelle se partage entre les universités de Tel Aviv (qui l’a nommé Professeur en 1981) et de Harvard (dont il est devenu Professeur en 1997).

Son CV révèle qu’il est l’auteur de 17 livres et de 136 articles, tous consacrés aux différents aspects du commerce international, de la croissance et de l’emploi, dans le cadre de l’économie globale.

Jacques Bendelac (Jérusalem) israelvalley

Elinor Ostrom (USA)

Elinor Ostrom, Prix Nobel de l'économie,(2009) défend la propriété collective

Elinor Ostrom, la première femme Prix Nobel de l'Economie,

 défend la propriété collective du plus grand nombre

 contre l'appropriation par un petit nombre des biens

 matériels et immatériels.


Le mois dernier nous publions un article sur deux Prix Nobel d'Economie, Paul Krugman et Joseph Stiglitz, qui mettaient durement en cause la luttte contre le piratage sur Internet, et plaidaient pour la liberté de l'accès aux oeuvres et au savoir. Aujourd'hui, c'est Elinor Ostrom qui devient la première femme de l'histoire à être récompensée par le prix Nobel d'économie. Elle aussi défend une vision assouplie de la propriété intellectuelle.
Professeur à l'université d'Indiana, Elinor Ostrom a, selon le comité Nobel, "démontré comment les co-propriétés peuvent être efficacement gérées par des associations d'usagers". Ses travaux portent essentiellement sur la gestion des communaux, et démontrent que le libre accès à des ressources communes peut avoir une efficacité économique plus forte que l'appropriation des biens par un petit nombre.

Ces dernières années, Ostrom s'est beaucoup intéressée au cas des "commons" dans l'accès à l'information, en particulier scientifique, à l'ère numérique. Ainsi, dans un article co-rédigé avec Charlotte Hess en 2001, Elinor Ostrom s'était inquiétée du fait que "des informations qui étaient autrefois 'librement accessibles' sont désormais de plus en plus privatisées, surveillées, chiffrées et restreintes".
"La fermeture est causée par les conflits et les contradictions entre les droits de propriété intellectuelle et les capacités étendues des nouvelles technologies", écrivait-elle.
En conclusion, l'article affirmait que "les gouvernements, les forces du marché, les éditeurs, et les bibliothèques universitaires traditionnelles peuvent avoir une influence, mais ne peuvent pas arrêter le mouvement international de l'information distribuée (...) Les caractéristiques physiques et virtuelles de l'information numérique distribuée ont créé un type d'artifact d'information totalement nouveau".
Jamais cependant Elinor Ostrom ne défend dans ses travaux la suppression de toute propriété, qui serait une hérésie économique. Elle met en avant une sorte de co-gestion au bénéfice du plus grand nombre. En somme, elle défend la co-propriété des biens communs lorsqu'ils peuvent bénéficier au plus grand nombre, mais prévient qu'une telle co-propriété a besoin pour être efficace de règlements de co-propriétaires qui soient respectés.
Ce qui est le rôle des licences libres de type Creative Commons ou GPL, que les tribunaux font désormais respecter.

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Yakir Aharonov (Israel)

Le professeur Yakir Aharonov n’a pas rejoint le club très prisé d’Alfred Nobel. Ce sont trois scientifiques américains qui ont travaillé sur la technologie de la photographie numérique qui se sont partagés le Prix Nobel 2009. Aharonov, 77 ans, spécialiste de physique quantique, est professeur émérite de l’université de Tel-Aviv et professeur de physique en Californie et en Caroline du Sud.

JPost : "Né à Haïfa, il est l’auteur d’une théorie révolutionnaire : l’effet Aharonov-Bohm, avec le professeur David Bohm ainsi que la Phase de Berry qui en découle, avec le professeur Michael Berry.

L’effet Aharonov-Bohm est considéré comme l’une des découvertes les plus importantes en physique quantique durant la seconde moitié du XXe siècle. Cette découverte démontre que des particules peuvent être sensibles à des forces éloignées géographiquement.

Primé ou non, l’université de Tel-Aviv a décidé d’organiser la semaine prochaine une conférence pour fêter les 50 ans de la découverte d’Aharonov.

Membre des académies des sciences israélienne et américaine, Aharonov s’est vu décerner de nombreuses récompenses tout au long de sa carrière, notamment le prix Weizmann, le prix Rothschild, le prix Israël de physique (1989), le prix de la fondation Wolf ou encore la médaille Elliot-Cresson de l’institut Franklin".
israelvalley

retrouver Yakir Aharonov et Ada Yonath sur jewish inventors

Ada Yonath (Israel)

Les Israeliens sont a l honneur en cette annee 2009

Apres avoir rate de peu le Nobel de Physique pour le Pr Aharonov qui etait grand favori c est Ada Yonath qui vient de recevoir le Prix Nobel de Chimie!



Prix Nobel de chimie 2009, Ada Yonath, 70 ans, la première Israélienne distinguée par l'Académie suédoise, s'est inspirée de Marie Curie pour étudier, dans des conditions modestes, et poursuivre ses recherches scientifiques au niveau le plus élevé. "Rien dans mon enfance ne laissait penser que j'atteindrais ce niveau, même si mes parents et ma famille ont toujours cru à la possibilité d'une reconnaissance", a déclaré Ada Yonath à la radio israélienne, en pleurant, après l'annonce de son prix.

Issue d'une famille juive pauvre en 1939 à Jérusalem, alors sous mandat britannique, Ada Yonath a choisi la science après avoir lu la vie de la physicienne Marie Curie, premier prix Nobel féminin de l'histoire. "Je n'étais qu'une petite fille née dans une famille très pauvre. Nous étions si démunis que nous n'avions même pas de livres", a-t-elle raconté dans une interview. Elle a eu la chance que ses parents tenaient absolument à ce qu'elle reçoive une bonne instruction. "Toute ma vie, j'ai fait des expériences. Par curiosité. Une fois, je me suis cassé le bras en tombant dans le jardin parce que j'essayais de mesurer la hauteur de notre balcon", expliquait-elle dans le même entretien.

Neuvième prix Nobel israélien (le troisième en ce qui concerne la chimie), elle a été félicitée par le président israélien Shimon Peres, prix Nobel de la paix en 1994. Ce prix Nobel de chimie, qu'elle partage avec les Américains Venkatraman Ramakrishnan et Thomas Steitz, récompense des travaux sur l'établissement de la carte détaillée du ribosome, "l'usine à protéines de la cellule", qui ouvre "une nouvelle piste pour de nouveaux antibiotiques", selon le comité Nobel. "Nos recherches ont duré des années et ont pris différentes directions. Chaque fois que je faisais face à une difficulté de la taille de l'Everest, c'était pour découvrir qu'il y avait un autre Everest derrière. Quand j'ai trouvé la structure du ribosome, j'étais vraiment, vraiment heureuse", a-t-elle confié à la radio.

Titulaire d'une maîtrise de biochimie de l'Université hébraïque de Jérusalem en 1964 et d'un doctorat de l'Institut Weizmann des sciences près de Tel-Aviv, en 1968, elle crée le premier laboratoire de cristallographie des protéines en Israël en 1970. Elle a également étudié à l'Institut de Technologie du Massachusetts (MIT) et à la Carnegie Mellon University. Son parcours est une suite de prix et de distinctions, parmi lesquels le prix L'Oréal-Unesco pour les Femmes et la Science. "Les femmes constituent la moitié de l'humanité. Celle-ci perd donc la moitié des capacités de son cerveau en n'encourageant pas les femmes à aller vers les sciences. Les femmes peuvent faire de grandes choses si on les y encourage", assure Ada Yonath, mère d'une fille.
lepoint

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Marek Edelman (Pologne)

Mort de Marek Edelman, commandant de l'insurrection du ghetto de Varsovie


Le dernier commandant de l'insurrection héroïque du ghetto juif de Varsovie contre les nazis en 1943, Marek Edelman, est mort à Varsovie à l'âge de 90 ans, annonce, vendredi 2 octobre soir, le quotidien Gazeta Wyborcza sur son site Internet.

La date exacte de sa naissance n'était pas connue. Mais ses papiers officiels ont retenu celle du 1er janvier 1919, considérée comme la plus probable. Né à Homl, une ville maintenant située au Bélarus, dans une famille de juifs engagés dans le parti socialiste juif Bund, le jeune Edelman est dès l'enfance imprégné de l'idéologie de ce parti ouvrier antisioniste de l'Europe de l'Est. Sa famille s'était installée à Varsovie quand il était tout petit. "Varsovie est ma ville. C'est ici que j'ai appris le polonais, le yiddish et l'allemand. C'est ici, qu'à l'école, j'ai appris qu'il faut toujours prendre soin des autres. C'est aussi ici que j'ai reçu pour la première fois un coup dans la figure seulement parce que j'étais juif", avait dit Edelman quand il fut fait citoyen d'honneur de Varsovie en 2001.

Quand éclate la seconde guerre mondiale, il se retrouve enfermé par les Allemands avec près d'un demi-million de juifs dans le ghetto de Varsovie. Coursier dans un hôpital, il publie des revues clandestines du Bund, dont il est devenu membre, comme ses parents.

SURVIVANT DU GHETTO DE VARSOVIE

En avril 1943, les Allemands décident de liquider le ghetto, où il ne reste plus que soixante mille juifs, la majorité ayant déjà été déportée vers le camp d'extermination de Treblinka. C'est alors que les organisations juives du ghetto décident d'attaquer les nazis dans un combat pour l'honneur. "On savait parfaitement qu'on ne pouvait en aucun cas gagner. Face à deux cent vingt garçons mal armés, il y avait une armée puissante", a par la suite expliqué Edelman. "Nous, nous n'avions pour nous tous qu'une seule mitrailleuse, des pistolets, des grenades, des bouteilles avec de l'essence et tout juste deux mines dont l'une n'a même pas explosé", a-t-il raconté.

L'insurrection a pourtant duré trois semaines. Lorsque Mordechaj Anielewicz, 24 ans, le commandant de l'insurrection, pris au piège, s'est suicidé, c'est Edelman qui a repris le commandement pour les derniers jours de combats. Pour venir à bout de l'insurrection, les Allemands ont décidé de brûler tout le ghetto, maison par maison. "Ce sont les flammes qui l'ont emporté sur nous, pas les Allemands", soulignait Marek Edelman.

Il a réussi avec quelques derniers combattants à sortir du ghetto le 10 mai par des égouts. Il a ensuite rejoint la Résistance polonaise. Plus d'un an après, il a participé en 1944 à l'insurrection de Varsovie, qui coûta la vie à deux cent mille Varsoviens, insurgés et civils, et se solda par la démolition quasi totale de la ville par les nazis.

MILITANT DE LA DÉMOCRATIE

Après la guerre, il fait des études de médecine et devient un cardiologue connu. Bien que la majorité des survivants juifs ait émigré en Israël, lui a décidé de rester en Pologne. "Il fallait bien que quelqu'un reste ici pour s'occuper de tous ceux qui y ont péri", répondait-il.

Il s'est engagé du côté de l'opposition anticommuniste dès les années 1970, puis dans Solidarité, ce qui lui a valu d'être interné lorsque le général Jaruzelski imposa la loi martiale en Pologne le 13 décembre 1981.

A la chute du communisme en 1989, il fut élu sénateur sur les listes de Solidarité puis de l'Union démocratique, parti fondé par le premier ministre Tadeusz Mazowiecki, dont il est resté un fidèle. De Lodz (centre) où il habitait, il n'a cessé jusqu'à sa mort de dénoncer le racisme et l'antisémitisme en Pologne et dans le monde.

lemonde


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Barbara Liskov (USA)

Prix Turing 2008

À 69 ans, la professeure Barbara Liskov du MIT remporte la plus prestigieuse des récompenses en informatique. Largement considéré comme équivalent à un prix Nobel, le prix Turing est décerné chaque année par l'Association for Computing Machinery à une ou plusieurs personnes dont les contributions à l'informatique sont particulièrement brillantes.

Comme beaucoup de chercheurs de premier plan, Barbara Liskov a contribué à plusieurs domaines de l'informatique, principalement :
les langages de programmation, en particulier avec le support de la programmation répartie ;
la théorie des types, où elle a défini une nouvelle notion de type dérivé (T est un type dérivé de S si toute propriété prouvable sur les objets de S est prouvable sur les objets de T) ;
les bases de données, en particulier orientées objet ;
l'algorithmique répartie avec tolérance aux défaillances, et en particulier les plus difficiles de toutes ces défaillances : les processus byzantins.



Sur ces quatre points, c'est sans doute le dernier qui est le moins connu. On parle d'algorithmique répartie lorsque l'on écrit un algorithme fonctionnant non pas sur une seule machine, mais sur plusieurs machines reliées par un réseau de communication. C'est déjà amusant à ce stade, mais là où le sujet prend tout son intérêt, c'est lorsque l'on permet aux machines de tomber en panne, comme dans la vraie vie.

On distingue plusieurs niveaux de défaillances :
les pannes par arrêt définitif (crash) : la machine s'arrête sans prévenir en plein milieu d'un calcul. Si le système est asynchrone, comme les réseaux informatiques (si on ne leur ajoute pas de dispositif pour contourner le problème), un joli théorème (Fischer, Lynch, Paterson 1985) nous indique qu'il n'est pas possible de résoudre dans ce cadre même un problème simple comme celui du consensus, dans lequel les machines doivent se mettre d'accord pour décider la même valeur ;
les pannes par arrêt et redémarrage ;
les défaillances transitoires : la mémoire des machines et le contenu des canaux du réseau peuvent être modifiés arbitrairement. Ceci modélise par exemple les modification de la mémoire par des phénomènes physiques dus, par exemple, aux rayons cosmiques ou à une température trop élevée. Les techniques habituellement utilisées dans ce cadre sont la redondance modulaire et l'autostabilisation ;
les défaillances byzantines. Introduites par Lamport, Pease et Shostak en 1982, elles modélisent la situation dans laquelle un processus (une machine) se comporte arbitrairement, sans tenir compte de son programme, comme un traître dans le système. Leur origine remonte à un problème posé par la NASA, qui voulait des algorithmes aussi fiables que possible pour piloter ses appareils volants. Les défaillances byzantines sont, bien entendu, particulièrement difficiles à tolérer. L'algorithme de consensus byzantin le plus connu est sans doute Paxos (Lamport 1998), utilisé entre autres dans les bases de données de Google.

C'est pour l'ensemble de son œuvre que Barbara Liskov a été récompensée. L'ACM note ses contributions fondamentales aux langages de programmation, aux techniques de mise au point de logiciels et à l'algorithmique répartie. Ces deux derniers points sont à la fête ces derniers temps, puisque l'année dernière le domaine mis en valeur était le model-checking. En tous cas, nul doute que c'est un grand jour pour le génie logiciel, à tous les sens du terme.

linuxfr

Page de Barbara Liskov