Disparition de Jo Amar, pionnier de la musique orientale
[Dimanche 06/28/2009 12:36]
Le chanteur Jo Amar, l’un des pionniers de la musique orientale en Israël, est décédé vendredi à l’âge de 79 ans. Il s’est éteint à Miami, aux Etats-Unis, où il s’était retiré pour être près de ses enfants. Amar est le premier à avoir interprété des chants liturgiques marocains pour le public israélien et à avoir importé des mélodies andalouses dans le pays.
Jo Amar est né dans la ville d’Oujda, au Maroc, et est monté en Israël en 1956 pour s’installer dans le Mochav de Yad Rambam. Il avait déjà acquis, au moment de sa alya, une grande expérience musicale et l’une de ses chansons, Yismah Moché, est vite devenue célèbre en Israël. Il était également connu pour son action contre l’establishment ashkénaze dans le pays.
Après avoir tenté en vain, à l’époque, d’introduire la musique orientale dans le répertoire musical israélien, Jo Amar a quitté Israël en 1970 pour s’établir à New York et ensuite à Los Angeles. Il a organisé de nombreux séminaires, aux USA et en Europe, et est devenu rapidement un chantre très demandé et très prisé, partageant son temps entre les deux continents. Il se rendait parfois en Israël pour donner des concerts et avait même été la vedette d’une publicité en 1987. Il s’est produit souvent avec l’orchestre andalou d’Israël.
Lorsque son épouse Raymonde est décédée, il y a neuf ans, Jo Amar a décidé de revenir vivre en Israël et il s’est installé à Yad Rambam. Malheureusement, il a été victime d’une hémorragie cérébrale à la suite de laquelle il ne se déplaçait plus qu’en chaise roulante. Il y a deux ans, il a subi une seconde attaque qui a aggravé son état de santé et la maladie de Parkinson dont il était atteint.
Jo Amar laisse cinq enfants et deux petits-enfants. Il sera inhumé dimanche après-midi, à 17 heures, au cimetière de Yad Rambam, aux côtés de son épouse.
Parmi les chanteurs qui s’inspirent aujourd’hui des chansons de Jo Amar, on peut citer notamment Eyal Golan, Yishaï Lévy et Oren Hen.
par Claire Dana-Picard
actu.co.il
Shahar Tzouberi (Israel)
Shahar Tzouberi rentre dans la légende de son sport. Le jeune homme de 22 ans est devenu, hier, le premier champion d’Europe israélien de planche à voile. La compétition se déroulait en Israël. Déjà médaillé de bronze au Jeux Olympiques de Pékin, l’été dernier, Tzouberi a confirmé son talent lors de cette compétition internationale. Il a su s’imposer lors de toutes les manches hormis la dernière où il a terminé troisième, suffisant pour remporter l’or européen.
« C’était très prenant et j’avais pas mal de pression sur les épaules, c’est l’une de mes plus belles victoires » déclare le jeune champion. Et d’ajouter : « Je suis heureux de remporter le titre ici, chez moi en Israël. C’est beaucoup d’émotion, cela équivaut à la médaille de bronze olympique. Maintenant, je peux aller faire la fête avec mes amis ».
Le natif d’Eilat n’entend pas s’arrêter en si bon chemin et déclare « qu’il en a encore sous le pied ». « J’avais fait de ce championnat un objectif, j’ai gagné, c’est très bien, mais je ne suis pas encore parvenu à 100% de mes capacités, je suis capable de plus ».
Le prochain objectif de Tzouberi est « les Jeux Olympiques de Londres en 2012 ». Et d’expliquer : « Je dois me remettre au travail, continuer à m’entrainer dur et qui sait, une belle surprise m’attend peut être dans trois ans à Londres ».
Les organisateurs de la compétition sont aux anges. Le président de la fédération de voile, Yehouda Mayan déclare « être dans un rêve. Organiser les championnats d’Europe en Israël, c’était déjà une victoire, voir un israélien gagner, il n’y a pas de mots pour décrire ce que je ressens ».
Tzouberi a empôché, en plus, de sa médaille d’or, un chèque de 60 000 shekels de la part du président du comité olympique, Tsvi Verishbak. Peu importe l’argent, Tzouberi rentre au panthéon des plus grands sportifs israéliens et l’un des plus doués dans sa spécialité.
par Jonathan Serero
actu.co.il
« C’était très prenant et j’avais pas mal de pression sur les épaules, c’est l’une de mes plus belles victoires » déclare le jeune champion. Et d’ajouter : « Je suis heureux de remporter le titre ici, chez moi en Israël. C’est beaucoup d’émotion, cela équivaut à la médaille de bronze olympique. Maintenant, je peux aller faire la fête avec mes amis ».
Le natif d’Eilat n’entend pas s’arrêter en si bon chemin et déclare « qu’il en a encore sous le pied ». « J’avais fait de ce championnat un objectif, j’ai gagné, c’est très bien, mais je ne suis pas encore parvenu à 100% de mes capacités, je suis capable de plus ».
Le prochain objectif de Tzouberi est « les Jeux Olympiques de Londres en 2012 ». Et d’expliquer : « Je dois me remettre au travail, continuer à m’entrainer dur et qui sait, une belle surprise m’attend peut être dans trois ans à Londres ».
Les organisateurs de la compétition sont aux anges. Le président de la fédération de voile, Yehouda Mayan déclare « être dans un rêve. Organiser les championnats d’Europe en Israël, c’était déjà une victoire, voir un israélien gagner, il n’y a pas de mots pour décrire ce que je ressens ».
Tzouberi a empôché, en plus, de sa médaille d’or, un chèque de 60 000 shekels de la part du président du comité olympique, Tsvi Verishbak. Peu importe l’argent, Tzouberi rentre au panthéon des plus grands sportifs israéliens et l’un des plus doués dans sa spécialité.
par Jonathan Serero
actu.co.il
Ephraïm Katzir (Israel)
Ephraïm Katzir, né Ephraïm Katchalsky le 16 mai 1916 à Kiev, Ukraine - 30 mai 2009) fut le quatrième président d'Israël de 1973 à 1978.
Ephraïm Katzir arrive en Palestine mandataire à l'âge de 9 ans en 1925. En 1933 il complète ses études secondaires au Lycée hébraïque Rehaviah de Jérusalem. Dans sa jeunesse, il entre dans les rangs de la Hagana, le principal mouvement juif de défense armée en Palestine. Ensuite il prend part à la Guerre d'Indépendance d'Israël comme commandant d'une unité de scientifiques. Il étudie la bactériologie, la botanique, la zoologie à l'Université hébraïque de Jérusalem . Il se consacra plus particulièrement à la biochimie et à la chimie organique. A partir de 1949, il est l’un des scientifiques fondateur de l'Institut Weizmann des sciences à Rehovot. Il y fut entre 1951-1973 le chef de la chaire de biophysique. Il se fit connaître internationalement pour ses recherches dans le domaine des polyaminoacides et des protéines.
En 1966, il est le premier Israélien à être reçu membre de la National Academy of Sciences des États-Unis. En 1977, il est aussi élu à la Société Royale de Londres. Entre 1966-1968, il est le conseiller scientifique du Ministre israélien de la Défense. Il est lauréat du Prix d'Israël (1959), du Prix Rothschild (1961), de la médaille d'or Linderstrom-Lang, du Prix du Japon (1985) pour ses recherches dans le domaine de la biotechnologie.
Il se trouvait à l'université d'Harvard aux Etats-Unis quand le Parti Travailliste, alors dirigé par Golda Meïr, lui propose de poser sa candidature pour la fonction de président de l'État. Il est élu par la Knesset, quatrième président d'Israël le 10 avril 1973 et prend ses fonctions le 24 mai suivant. Les événements majeurs qui ont eu lieu pendant sa présidence ont été la Guerre du Kippour en 1973, le Raid d'Entebbe en 1976, l'installation au pouvoir de la coalition nationaliste - libérale de Menahem Begin et la visite historique du président égyptien Anwar Sadat en Israël en novembre 1977. Il renonça à être réélu président de l'État à cause de la maladie de sa femme Nina .Newsletter de l'Ambassade d'Israël
Ephraïm Katzir arrive en Palestine mandataire à l'âge de 9 ans en 1925. En 1933 il complète ses études secondaires au Lycée hébraïque Rehaviah de Jérusalem. Dans sa jeunesse, il entre dans les rangs de la Hagana, le principal mouvement juif de défense armée en Palestine. Ensuite il prend part à la Guerre d'Indépendance d'Israël comme commandant d'une unité de scientifiques. Il étudie la bactériologie, la botanique, la zoologie à l'Université hébraïque de Jérusalem . Il se consacra plus particulièrement à la biochimie et à la chimie organique. A partir de 1949, il est l’un des scientifiques fondateur de l'Institut Weizmann des sciences à Rehovot. Il y fut entre 1951-1973 le chef de la chaire de biophysique. Il se fit connaître internationalement pour ses recherches dans le domaine des polyaminoacides et des protéines.
En 1966, il est le premier Israélien à être reçu membre de la National Academy of Sciences des États-Unis. En 1977, il est aussi élu à la Société Royale de Londres. Entre 1966-1968, il est le conseiller scientifique du Ministre israélien de la Défense. Il est lauréat du Prix d'Israël (1959), du Prix Rothschild (1961), de la médaille d'or Linderstrom-Lang, du Prix du Japon (1985) pour ses recherches dans le domaine de la biotechnologie.
Il se trouvait à l'université d'Harvard aux Etats-Unis quand le Parti Travailliste, alors dirigé par Golda Meïr, lui propose de poser sa candidature pour la fonction de président de l'État. Il est élu par la Knesset, quatrième président d'Israël le 10 avril 1973 et prend ses fonctions le 24 mai suivant. Les événements majeurs qui ont eu lieu pendant sa présidence ont été la Guerre du Kippour en 1973, le Raid d'Entebbe en 1976, l'installation au pouvoir de la coalition nationaliste - libérale de Menahem Begin et la visite historique du président égyptien Anwar Sadat en Israël en novembre 1977. Il renonça à être réélu président de l'État à cause de la maladie de sa femme Nina .Newsletter de l'Ambassade d'Israël
Daniel Carasso (Espagne)
La mort de "M. Danone"
Daniel Carasso, fils du fondateur de Danone, est mort ce dimanche à l'âge de 103 ans. Il y a cinq ans, Burno Abescat l'avait rencontré pour un grand entretien. Voici les paroles de cet «acteur clef», selon le mot de Félix Torres et Pierre Labasse, de l'histoire de la firme alimentaire. Cet Espagnol polyglotte avait accepté de recevoir en exclusivité L'Express à Barcelone, où il résidait - là même où son père, Isaac, avait lancé Danone en 1919 - et de raconter les origines de ce qui est devenu l'une des premières marques alimentaires du monde
Comment votre père a-t-il eu l'idée de faire des yoghourts?
Comme tous les juifs d'Espagne, ma famille a été expulsée en 1492. Elle s'est installée à Salonique, alors dans l'Empire turc, où elle a vécu quatre siècles en gardant la nationalité espagnole. Mon père, Isaac, y est né. Lorsqu'il est rentré à Barcelone, en 1912, il a d'abord repris son métier de négociant en huile d'olive. Ce n'est qu'après la Première Guerre mondiale qu'il s'est lancé dans la fabrication de yoghourts. A Salonique, c'était un produit courant que les commerçants vendaient au kilo dans les rues et dont mon père connaissait les vertus. Mais, pour lui, cette activité ne devait être qu'un hobby!
Quand commence l'histoire de Danone?
En 1919, calle Los Angeles, près des Ramblas, dans un petit atelier au rez-de-chaussée d'une maison dont nous occupions le dernier étage. Mon père a commencé seul, avec un neveu et deux employés. Mais c'était un esprit ouvert, curieux des progrès scientifiques. Sur les conseils de médecins, il a introduit dans ses yoghourts des ferments lactiques qu'il faisait venir de l'Institut Pasteur, à Paris. Son produit était sophistiqué, mais sa réalisation restait empirique: le lait était chauffé dans deux cuves en cuivre étamé - il n'y avait pas d'acier inoxydable - et remué à la main à l'aide de pelles en bois. Je me souviens qu'il faisait très chaud et humide. Puis le liquide, presque bouillant, était versé dans les pots à l'aide de brocs. Sans le savoir, mon père pasteurisait le lait et stérilisait les pots! Les premiers yoghourts, vendus à l'origine dans les pharmacies, devaient être livrés dès le lendemain matin. Pour cela, mon père a eu l'idée de faire appel à des employés de la poste et des tramways.
Il avait aussi le sens du marketing...
Il a tout de suite attaché de l'importance à la présentation et fait spécialement fabriquer des pots et des couvercles en porcelaine décorée qui étaient consignés. Et puis, il a trouvé la marque. Il me surnommait alors affectueusement «Danon» - «petit Daniel» en catalan. Comme il s'agissait d'un nom propre et qu'il ne pouvait pas l'enregistrer sous cette forme, il a ajouté un «e».
Daniel Carasso est l'aîné des trois enfants d'Isaac et son seul fils. Après des études de commerce à Marseille, un stage de bactériologie à l'Institut Pasteur à Paris, et une expérience professionnelle sans lendemain, le jeune homme décide de suivre les traces de son père, mais en France. Le 6 février 1929, la Société parisienne du yoghourt Danone débute son activité dans une boutique du XVIIIe arrondissement. Et la première usine ouvre en 1932, à Levallois-Perret.
Mon rêve était de compléter l'?uvre paternelle en lui donnant une dimension plus moderne et internationale. J'avais tous les culots. Au début, j'ai même osé mettre sur mes pots une petite étiquette: «Préparé selon les prescriptions du Pr Metchnikoff, de l'Institut Pasteur»... J'étais un peu inconscient!
Très vite, vous faites appel à la pub...
Pour moi, le yoghourt devait être un aliment de santé mais aussi de plaisir, afin de toucher une plus large clientèle. Je suis donc allé voir Etienne Damour, qui dirigeait à l'époque la plus grande agence de publicité de Paris. Je n'avais pas de rendez-vous, et c'est par un coup de chance que j'ai pu lui parler. «Mon petit, m'a-t-il dit, ce n'est pas que vous n'êtes pas méritoire, mais cette maison est beaucoup trop importante pour vous.» Pour autant, il m'a recommandé à un ami, Roger-Louis Dupuy, qui m'a trouvé mon premier slogan: «Délicieux et sain, Danone est le dessert des digestions heureuses».
Vous modernisez aussi la production.
Je ne voulais plus voir, comme en Espagne, des hommes remuer des pelles pour évaporer le lait. J'ai donc expliqué mes besoins à un fabricant d'appareils de laboratoire, M. Lequeux. Pour moi, il a adapté plusieurs procédés - des pales électriques, un système de récupération de la buée... Un sous-traitant de Citroën m'a aussi conçu une machine pour laver les pots. Je crois que je devais intriguer tous ces messieurs.
Quand avez-vous commencé à innover?
J'ai lancé Dany, le premier yoghourt aromatisé aux fruits, en 1937. Contre l'avis général. Surtout, la législation d'alors interdisait d'introduire quoi que ce soit dans un produit laitier. Je suis donc allé voir les gens des fraudes, qui m'ont permis de faire un essai pendant trois mois. Et, finalement, c'est la réglementation qui a été modifiée.
La guerre contraint Daniel Carasso à se réfugier aux Etats-Unis, en novembre 1941, après avoir pris soin de placer l'entreprise entre des mains amies. A New York, il rencontre, par l'entremise de son beau-père, le Dr Herman Baruch.
C'était un homme très important. Lors d'un dîner, apprenant que je faisais des yoghourts à Paris, il m'a raconté que son père médecin lui avait toujours dit que ce produit était merveilleux pour la santé. Il s'est alors tourné vers mon beau-père et a dit: «J'aimerais faire des affaires avec ce garçon.» Son objectif était d'apprendre aux Américains à mieux se nourrir. C'est comme cela, sans un sou, que j'ai pu, avec lui et quelques autres associés, constituer, en 1942, Dannon Milk Products. J'apportais la marque, le know-how et une petite affaire en pleine déconfiture que j'avais rachetée à un couple de Grecs. En échange, j'étais nommé président et je recevais 50% des parts. C'est également sur sa recommandation que j'ai pu rencontrer le grand designer Raymond Loewy. «Danone, le nom ne va pas, m'a-t-il expliqué. Les Américains vont prononcer «Dénoni».» Sur une grande feuille de papier, il a alors écrit «Dannon» en appuyant sur le «a» et en supprimant le «e». Puis il m'a dessiné un logo en ajoutant «real yoghurt». Il ne m'a pas demandé un cent!
Les choses sont plus compliquées avec les syndicats...
Je parlais encore mal l'anglais. Mon avocat me conseillait de ne pas négocier directement. Moi, je pensais malgré tout qu'il fallait que je rencontre personnellement le délégué. Il s'appelait Max Sweeny. C'était un Irlandais, costaud, qui représentait le Syndicat des transporteurs. Il ne voulait pas entrer dans mon bureau de crainte qu'on l'accuse de collusion. Il m'a présenté un contrat, calqué sur les salaires de la profession. Ce projet était insupportable pour ma jeune entreprise et je lui ai dit: «Je veux bien porter l'uniforme, mais à condition que vous me le fassiez sur mesure.» On a eu de longues discussions et on a fini par trouver un terrain d'entente.
De retour en France, Daniel Carasso va bénéficier de l'élévation du niveau de vie. Durant les Trente Glorieuses, Danone multiplie les innovations et change de dimension. Cette rapide expansion pose vite des problèmes logistiques.
J'avais toujours pensé, jusque-là, que je devais contrôler la distribution sans faire appel à des intermédiaires. Danone était un enfant qui devait être choyé par sa mère et non par une nurse. Mais, face à la demande croissante, il fallait s'organiser autrement. C'est pour cela, dans les années 1950, que nous avons noué des accords avec le groupe Gervais, dont les produits étaient complémentaires des nôtres, et créé des centres de distribution communs. Ce partenariat nous a conduits, au printemps 1967, à fusionner. Notre objectif avec Jacques Corbière [président de Gervais] était alors, aussi, de nous diversifier dans l'alimentaire, et nous avons commencé à racheter, dans les pâtes, la société Milliat Frères puis le leader, Panzani, et, dans les conserves, les marques Petitjean et Lhuissier.
Au tournant des années 1970, Gervais Danone est déjà la première affaire française de produits laitiers. Mais la concurrence s'internationalise. De son côté, Antoine Riboud, qui dirige le groupe verrier BSN, cherche à renforcer sa nouvelle branche alimentaire.
J'ai rencontré Antoine Riboud en 1972, à Fontainebleau, lors d'un conseil du Cedep, qui était un organisme de perfectionnement des cadres. J'avais entendu parler de lui à l'occasion de la tentative d'OPA de BSN sur Saint-Gobain. Le courant est tout de suite passé entre nous. Comme moi, Antoine avait envie de faire de Danone une marque consommée dans le monde entier. Nous avons fini par fusionner nos sociétés en 1973. C'est l'une de nos meilleures décisions. En trente ans, les Riboud ont bâti l'un des premiers groupes alimentaires mondiaux.
Aujourd'hui, il se consomme chaque jour dans le monde quelque 80 millions de pots de Danone. Antoine Riboud est décédé le 5 mai 2002, six ans après avoir installé son fils, Franck, aux commandes. Si Danone devait demain faire l'objet d'une OPA, comment réagiriez-vous?
Je me réjouis, d'abord, qu'après tant d'années Danone soit si courtisé! Mais un tel événement m'affecterait, bien sûr. Cela étant, j'ai confiance en Franck pour garder le groupe indépendant. Il en a les atouts.
lexpress
Daniel Carasso, fils du fondateur de Danone, est mort ce dimanche à l'âge de 103 ans. Il y a cinq ans, Burno Abescat l'avait rencontré pour un grand entretien. Voici les paroles de cet «acteur clef», selon le mot de Félix Torres et Pierre Labasse, de l'histoire de la firme alimentaire. Cet Espagnol polyglotte avait accepté de recevoir en exclusivité L'Express à Barcelone, où il résidait - là même où son père, Isaac, avait lancé Danone en 1919 - et de raconter les origines de ce qui est devenu l'une des premières marques alimentaires du monde
Comment votre père a-t-il eu l'idée de faire des yoghourts?
Comme tous les juifs d'Espagne, ma famille a été expulsée en 1492. Elle s'est installée à Salonique, alors dans l'Empire turc, où elle a vécu quatre siècles en gardant la nationalité espagnole. Mon père, Isaac, y est né. Lorsqu'il est rentré à Barcelone, en 1912, il a d'abord repris son métier de négociant en huile d'olive. Ce n'est qu'après la Première Guerre mondiale qu'il s'est lancé dans la fabrication de yoghourts. A Salonique, c'était un produit courant que les commerçants vendaient au kilo dans les rues et dont mon père connaissait les vertus. Mais, pour lui, cette activité ne devait être qu'un hobby!
Quand commence l'histoire de Danone?
En 1919, calle Los Angeles, près des Ramblas, dans un petit atelier au rez-de-chaussée d'une maison dont nous occupions le dernier étage. Mon père a commencé seul, avec un neveu et deux employés. Mais c'était un esprit ouvert, curieux des progrès scientifiques. Sur les conseils de médecins, il a introduit dans ses yoghourts des ferments lactiques qu'il faisait venir de l'Institut Pasteur, à Paris. Son produit était sophistiqué, mais sa réalisation restait empirique: le lait était chauffé dans deux cuves en cuivre étamé - il n'y avait pas d'acier inoxydable - et remué à la main à l'aide de pelles en bois. Je me souviens qu'il faisait très chaud et humide. Puis le liquide, presque bouillant, était versé dans les pots à l'aide de brocs. Sans le savoir, mon père pasteurisait le lait et stérilisait les pots! Les premiers yoghourts, vendus à l'origine dans les pharmacies, devaient être livrés dès le lendemain matin. Pour cela, mon père a eu l'idée de faire appel à des employés de la poste et des tramways.
Il avait aussi le sens du marketing...
Il a tout de suite attaché de l'importance à la présentation et fait spécialement fabriquer des pots et des couvercles en porcelaine décorée qui étaient consignés. Et puis, il a trouvé la marque. Il me surnommait alors affectueusement «Danon» - «petit Daniel» en catalan. Comme il s'agissait d'un nom propre et qu'il ne pouvait pas l'enregistrer sous cette forme, il a ajouté un «e».
Daniel Carasso est l'aîné des trois enfants d'Isaac et son seul fils. Après des études de commerce à Marseille, un stage de bactériologie à l'Institut Pasteur à Paris, et une expérience professionnelle sans lendemain, le jeune homme décide de suivre les traces de son père, mais en France. Le 6 février 1929, la Société parisienne du yoghourt Danone débute son activité dans une boutique du XVIIIe arrondissement. Et la première usine ouvre en 1932, à Levallois-Perret.
Mon rêve était de compléter l'?uvre paternelle en lui donnant une dimension plus moderne et internationale. J'avais tous les culots. Au début, j'ai même osé mettre sur mes pots une petite étiquette: «Préparé selon les prescriptions du Pr Metchnikoff, de l'Institut Pasteur»... J'étais un peu inconscient!
Très vite, vous faites appel à la pub...
Pour moi, le yoghourt devait être un aliment de santé mais aussi de plaisir, afin de toucher une plus large clientèle. Je suis donc allé voir Etienne Damour, qui dirigeait à l'époque la plus grande agence de publicité de Paris. Je n'avais pas de rendez-vous, et c'est par un coup de chance que j'ai pu lui parler. «Mon petit, m'a-t-il dit, ce n'est pas que vous n'êtes pas méritoire, mais cette maison est beaucoup trop importante pour vous.» Pour autant, il m'a recommandé à un ami, Roger-Louis Dupuy, qui m'a trouvé mon premier slogan: «Délicieux et sain, Danone est le dessert des digestions heureuses».
Vous modernisez aussi la production.
Je ne voulais plus voir, comme en Espagne, des hommes remuer des pelles pour évaporer le lait. J'ai donc expliqué mes besoins à un fabricant d'appareils de laboratoire, M. Lequeux. Pour moi, il a adapté plusieurs procédés - des pales électriques, un système de récupération de la buée... Un sous-traitant de Citroën m'a aussi conçu une machine pour laver les pots. Je crois que je devais intriguer tous ces messieurs.
Quand avez-vous commencé à innover?
J'ai lancé Dany, le premier yoghourt aromatisé aux fruits, en 1937. Contre l'avis général. Surtout, la législation d'alors interdisait d'introduire quoi que ce soit dans un produit laitier. Je suis donc allé voir les gens des fraudes, qui m'ont permis de faire un essai pendant trois mois. Et, finalement, c'est la réglementation qui a été modifiée.
La guerre contraint Daniel Carasso à se réfugier aux Etats-Unis, en novembre 1941, après avoir pris soin de placer l'entreprise entre des mains amies. A New York, il rencontre, par l'entremise de son beau-père, le Dr Herman Baruch.
C'était un homme très important. Lors d'un dîner, apprenant que je faisais des yoghourts à Paris, il m'a raconté que son père médecin lui avait toujours dit que ce produit était merveilleux pour la santé. Il s'est alors tourné vers mon beau-père et a dit: «J'aimerais faire des affaires avec ce garçon.» Son objectif était d'apprendre aux Américains à mieux se nourrir. C'est comme cela, sans un sou, que j'ai pu, avec lui et quelques autres associés, constituer, en 1942, Dannon Milk Products. J'apportais la marque, le know-how et une petite affaire en pleine déconfiture que j'avais rachetée à un couple de Grecs. En échange, j'étais nommé président et je recevais 50% des parts. C'est également sur sa recommandation que j'ai pu rencontrer le grand designer Raymond Loewy. «Danone, le nom ne va pas, m'a-t-il expliqué. Les Américains vont prononcer «Dénoni».» Sur une grande feuille de papier, il a alors écrit «Dannon» en appuyant sur le «a» et en supprimant le «e». Puis il m'a dessiné un logo en ajoutant «real yoghurt». Il ne m'a pas demandé un cent!
Les choses sont plus compliquées avec les syndicats...
Je parlais encore mal l'anglais. Mon avocat me conseillait de ne pas négocier directement. Moi, je pensais malgré tout qu'il fallait que je rencontre personnellement le délégué. Il s'appelait Max Sweeny. C'était un Irlandais, costaud, qui représentait le Syndicat des transporteurs. Il ne voulait pas entrer dans mon bureau de crainte qu'on l'accuse de collusion. Il m'a présenté un contrat, calqué sur les salaires de la profession. Ce projet était insupportable pour ma jeune entreprise et je lui ai dit: «Je veux bien porter l'uniforme, mais à condition que vous me le fassiez sur mesure.» On a eu de longues discussions et on a fini par trouver un terrain d'entente.
De retour en France, Daniel Carasso va bénéficier de l'élévation du niveau de vie. Durant les Trente Glorieuses, Danone multiplie les innovations et change de dimension. Cette rapide expansion pose vite des problèmes logistiques.
J'avais toujours pensé, jusque-là, que je devais contrôler la distribution sans faire appel à des intermédiaires. Danone était un enfant qui devait être choyé par sa mère et non par une nurse. Mais, face à la demande croissante, il fallait s'organiser autrement. C'est pour cela, dans les années 1950, que nous avons noué des accords avec le groupe Gervais, dont les produits étaient complémentaires des nôtres, et créé des centres de distribution communs. Ce partenariat nous a conduits, au printemps 1967, à fusionner. Notre objectif avec Jacques Corbière [président de Gervais] était alors, aussi, de nous diversifier dans l'alimentaire, et nous avons commencé à racheter, dans les pâtes, la société Milliat Frères puis le leader, Panzani, et, dans les conserves, les marques Petitjean et Lhuissier.
Au tournant des années 1970, Gervais Danone est déjà la première affaire française de produits laitiers. Mais la concurrence s'internationalise. De son côté, Antoine Riboud, qui dirige le groupe verrier BSN, cherche à renforcer sa nouvelle branche alimentaire.
J'ai rencontré Antoine Riboud en 1972, à Fontainebleau, lors d'un conseil du Cedep, qui était un organisme de perfectionnement des cadres. J'avais entendu parler de lui à l'occasion de la tentative d'OPA de BSN sur Saint-Gobain. Le courant est tout de suite passé entre nous. Comme moi, Antoine avait envie de faire de Danone une marque consommée dans le monde entier. Nous avons fini par fusionner nos sociétés en 1973. C'est l'une de nos meilleures décisions. En trente ans, les Riboud ont bâti l'un des premiers groupes alimentaires mondiaux.
Aujourd'hui, il se consomme chaque jour dans le monde quelque 80 millions de pots de Danone. Antoine Riboud est décédé le 5 mai 2002, six ans après avoir installé son fils, Franck, aux commandes. Si Danone devait demain faire l'objet d'une OPA, comment réagiriez-vous?
Je me réjouis, d'abord, qu'après tant d'années Danone soit si courtisé! Mais un tel événement m'affecterait, bien sûr. Cela étant, j'ai confiance en Franck pour garder le groupe indépendant. Il en a les atouts.
lexpress
Shai Agassi (Israel)
Le Time Magazine a publié jeudi sa liste des 100 personnes les plus influentes de l’année 2009
Selon Guysen : “Deux Israéliens y figurent cette année : le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman et le leader de la high-tech israélienne Shaï Agassi. Avigdor Lieberman apparaît dans la catégorie “Leaders et révolutionnaires” et Shaï Agassi a été nommé dans la catégorie scientifiques et penseurs. En 2008, Tsipi Livni était la seule figure israélienne à faire partie de la liste”.—
ISRAELVALLEY PLUS
UN ARTICLE PUBLIE L’AN DERNIER DANS ISRAELVALLEY
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le projet israélien de voiture électrique, associant la start-up de Shaï Agassi et l’alliance Renault-Nissan, ne laisse pas indifférent.
Dimanche 11 mai, les instigateurs de « Project Better Place » l’ont illustré à Tel-Aviv, à l’occasion d’un premier rapport d’étape, couplé d’un essai du prototype.
« Nous avons été submergés de demandes. Pas moins de trente pays se sont déclarés intéressés par notre concept depuis son lancement officiel à la fin du mois de janvier dernier», a affirmé l’entrepreneur israélien Shaï Agassi. Nous avons dû même mettre en ligne en anglais la législation israélienne dans le domaine de la taxation automobile ! ».
Le Danemark a été le premier à s’inscrire sur la liste des intéressés, sa compagnie Dong Energie (spécialisée dans l’énergie éolienne) ayant signé une lettre d’intention pour adopter la solution globale de « Project Better Place ».
Une adhésion d’autant plus flatteuse que le Danemark fait partie des pays les plus en pointe dans le domaine des énergies alternatives. Mais la direction de la start-up n’exclut pas d’annoncer d’autres protocoles avant la mise en place en Israël des premiers réseaux électriques en 2010.
Selon le journal économique israélien « Globes » de ce jour, Shai Agassi serait en pourparlers avec un état du Golfe Persique, désireux de décliner la formule dans l’énergie solaire…
Pour l’enfant prodige de la « high tech » israélienne, passé par les rangs de SAP, et qui partage son temps entre son pays d’origine et la Sillicon Valley, une chose est claire : le projet voiture électrique va changer l’image de l’Etat Hébreu.
« Depuis le lancement de Sussita (ndlr : la voiture israélienne best seller des années 60), rien ne s’était passé dans le domaine automobile dans notre pays !
Avec ce projet calqué sur celui de la téléphonie mobile, j’espère bâtir non pas un mais plusieurs Nokia en Israël », a poursuivi Shaï Agassi, pour qui Renault-Nissan devra injecter « entre 500 millions et 1 milliard de dollars » dans le programme.
A ses yeux, la création de cette solution globale s’apparente en effet « non pas à l’établissement d’un monopole » mais à la mise en place d’un « nouveau standard » ouvert à tous.
Par ailleurs, Moshe Kaplinsky, l’ex-adjoint du chef de l’Etat-major de Tsahal, qui a pris les commandes de la start-up « Better Place Israël », a présenté les résultats d’un sondage indiquant que la plupart des Israéliens adhéraient au concept.
Selon cette étude de marché lancée auprès d’un millier de consommateurs, un Israélien sur six serait prêt à acquérir un véhicule électrique ; 46% jugent que le passage à une voiture électrique sera « facile » ; tout en se déclarant prêts à payer 10% plus cher pour un véhicule respectant l’environnement…
De son côté, Idan Ofer, CEO d’Israel Corp, qui a mis plus de 100 millions de dollars dans cette aventure, s’est félicité de la notoriété du projet, auprès des constructeurs automobiles. «
En un an, le prix du brut est passé de 80 à 120 dollars : il est clair que la Chine et l’Inde seront également amenés à adopter la voiture sans essence. A nous d’être prêts ! »—
israelvalley
le blog de shai Agassi
Selon Guysen : “Deux Israéliens y figurent cette année : le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman et le leader de la high-tech israélienne Shaï Agassi. Avigdor Lieberman apparaît dans la catégorie “Leaders et révolutionnaires” et Shaï Agassi a été nommé dans la catégorie scientifiques et penseurs. En 2008, Tsipi Livni était la seule figure israélienne à faire partie de la liste”.—
ISRAELVALLEY PLUS
UN ARTICLE PUBLIE L’AN DERNIER DANS ISRAELVALLEY
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le projet israélien de voiture électrique, associant la start-up de Shaï Agassi et l’alliance Renault-Nissan, ne laisse pas indifférent.
Dimanche 11 mai, les instigateurs de « Project Better Place » l’ont illustré à Tel-Aviv, à l’occasion d’un premier rapport d’étape, couplé d’un essai du prototype.
« Nous avons été submergés de demandes. Pas moins de trente pays se sont déclarés intéressés par notre concept depuis son lancement officiel à la fin du mois de janvier dernier», a affirmé l’entrepreneur israélien Shaï Agassi. Nous avons dû même mettre en ligne en anglais la législation israélienne dans le domaine de la taxation automobile ! ».
Le Danemark a été le premier à s’inscrire sur la liste des intéressés, sa compagnie Dong Energie (spécialisée dans l’énergie éolienne) ayant signé une lettre d’intention pour adopter la solution globale de « Project Better Place ».
Une adhésion d’autant plus flatteuse que le Danemark fait partie des pays les plus en pointe dans le domaine des énergies alternatives. Mais la direction de la start-up n’exclut pas d’annoncer d’autres protocoles avant la mise en place en Israël des premiers réseaux électriques en 2010.
Selon le journal économique israélien « Globes » de ce jour, Shai Agassi serait en pourparlers avec un état du Golfe Persique, désireux de décliner la formule dans l’énergie solaire…
Pour l’enfant prodige de la « high tech » israélienne, passé par les rangs de SAP, et qui partage son temps entre son pays d’origine et la Sillicon Valley, une chose est claire : le projet voiture électrique va changer l’image de l’Etat Hébreu.
« Depuis le lancement de Sussita (ndlr : la voiture israélienne best seller des années 60), rien ne s’était passé dans le domaine automobile dans notre pays !
Avec ce projet calqué sur celui de la téléphonie mobile, j’espère bâtir non pas un mais plusieurs Nokia en Israël », a poursuivi Shaï Agassi, pour qui Renault-Nissan devra injecter « entre 500 millions et 1 milliard de dollars » dans le programme.
A ses yeux, la création de cette solution globale s’apparente en effet « non pas à l’établissement d’un monopole » mais à la mise en place d’un « nouveau standard » ouvert à tous.
Par ailleurs, Moshe Kaplinsky, l’ex-adjoint du chef de l’Etat-major de Tsahal, qui a pris les commandes de la start-up « Better Place Israël », a présenté les résultats d’un sondage indiquant que la plupart des Israéliens adhéraient au concept.
Selon cette étude de marché lancée auprès d’un millier de consommateurs, un Israélien sur six serait prêt à acquérir un véhicule électrique ; 46% jugent que le passage à une voiture électrique sera « facile » ; tout en se déclarant prêts à payer 10% plus cher pour un véhicule respectant l’environnement…
De son côté, Idan Ofer, CEO d’Israel Corp, qui a mis plus de 100 millions de dollars dans cette aventure, s’est félicité de la notoriété du projet, auprès des constructeurs automobiles. «
En un an, le prix du brut est passé de 80 à 120 dollars : il est clair que la Chine et l’Inde seront également amenés à adopter la voiture sans essence. A nous d’être prêts ! »—
israelvalley
le blog de shai Agassi
Raphaël Haddad (France)
Durban II
Raphaël Haddad: «J’avais des nez plein les poches»
A la tête d’une association juive, Raphaël Haddad a lancé son nez de clown sur Ahmadinejad pour dénoncer une mascarade.
Renaud Michiels - le 22 avril 2009
Le Matin
La scène a déjà fait le tour du monde. Plusieurs fois. Lundi, lors de la conférence de l’ONU sur le racisme, à Genève, trois clowns ont perturbé le discours haineux de Mahmoud Ahmadinejad. Deux, sur les balcons, hurlaient «raciste» et «honte». Le dernier, dans la salle principale, face au président iranien, lui a balancé un nez rouge à la figure.
«Je l’ai raté»
«Je l’ai raté, soupire Raphaël Haddad. Puis je n’ai eu que 3-4 secondes avant que les gardes interviennent.» Le Parisien de 24 ans n’a donc pas eu le temps de puiser dans ses munitions pour un second essai. «J’avais encore des nez plein les poches», sourit-il. Titulaire d’un master de conseil en stratégie d’entreprise, l’auteur de l’attentat clownesque est aussi président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF). «Nous étions en fait en tout dix membres», raconte-t-il.
Pourquoi se grimer en clown? «On martèle depuis des mois qu’un sommet contre le racisme dirigé par la Libye de Kadhafi ne peut être que grotesque. Le noble combat de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme est complètement dévoyé. On voulait dénoncer le ridicule du sommet, montrer la bouffonnerie de ce cirque.» L’idée des clowns était née.
Pour le reste, à en croire Raphaël, rien de plus facile que d’entrer à l’ONU pour s’en prendre symboliquement à un président. «En tant qu’ONG, on était accrédités. Ma perruque était dans ma sacoche, et ça ne sonne pas au détecteur de métaux… Nous sommes entrés tranquillement mais nous étions à l’étage. Le plus compliqué semblait de pénétrer dans la salle du bas, qui nous était interdite. J’y suis allé au culot. J’ai simplement franchi la porte d’entrée avec naturel et personne ne m’a rien demandé.»
Le clown récidive
Il a ensuite attendu le bon moment. «Je ne me sentais pas en danger. Je pensais qu’en clown, je n’aurais pas l’air bien menaçant… L’idée restait de répondre aux agressions du président iranien par le grotesque.» La cible sera manquée, mais l’effet médiatique énorme. Puis les trois gardes ont viré – «gentiment», souligne-t-il – Raphaël de la salle tandis qu’il clamait qu’un «raciste ne peut combattre le racisme». Un minibus l’a ensuite mené aux portes de l’ONU avec ses deux compères clowns.
Et après, au trou? Interrogatoire musclé? «Rien de tout ça. On nous a posé trois petites questions, on nous a enlevé nos badges. C’est tout.»
L’UEJF, précise-t-il, n’est pas coutumière des coups d’éclat: l’association mène surtout des actions de prévention de l’antisémitisme. Mais Raphaël Haddad a peut-être pris goût au spectaculaire. Loin d’avoir filé à Paris, il a rameuté hier une soixantaine d’autres membres. «On est rentrés, on a distribué des nez rouges. Et on s’est tous fait virer.»
lematin
Raphaël Haddad: «J’avais des nez plein les poches»
A la tête d’une association juive, Raphaël Haddad a lancé son nez de clown sur Ahmadinejad pour dénoncer une mascarade.
Renaud Michiels - le 22 avril 2009
Le Matin
La scène a déjà fait le tour du monde. Plusieurs fois. Lundi, lors de la conférence de l’ONU sur le racisme, à Genève, trois clowns ont perturbé le discours haineux de Mahmoud Ahmadinejad. Deux, sur les balcons, hurlaient «raciste» et «honte». Le dernier, dans la salle principale, face au président iranien, lui a balancé un nez rouge à la figure.
«Je l’ai raté»
«Je l’ai raté, soupire Raphaël Haddad. Puis je n’ai eu que 3-4 secondes avant que les gardes interviennent.» Le Parisien de 24 ans n’a donc pas eu le temps de puiser dans ses munitions pour un second essai. «J’avais encore des nez plein les poches», sourit-il. Titulaire d’un master de conseil en stratégie d’entreprise, l’auteur de l’attentat clownesque est aussi président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF). «Nous étions en fait en tout dix membres», raconte-t-il.
Pourquoi se grimer en clown? «On martèle depuis des mois qu’un sommet contre le racisme dirigé par la Libye de Kadhafi ne peut être que grotesque. Le noble combat de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme est complètement dévoyé. On voulait dénoncer le ridicule du sommet, montrer la bouffonnerie de ce cirque.» L’idée des clowns était née.
Pour le reste, à en croire Raphaël, rien de plus facile que d’entrer à l’ONU pour s’en prendre symboliquement à un président. «En tant qu’ONG, on était accrédités. Ma perruque était dans ma sacoche, et ça ne sonne pas au détecteur de métaux… Nous sommes entrés tranquillement mais nous étions à l’étage. Le plus compliqué semblait de pénétrer dans la salle du bas, qui nous était interdite. J’y suis allé au culot. J’ai simplement franchi la porte d’entrée avec naturel et personne ne m’a rien demandé.»
Le clown récidive
Il a ensuite attendu le bon moment. «Je ne me sentais pas en danger. Je pensais qu’en clown, je n’aurais pas l’air bien menaçant… L’idée restait de répondre aux agressions du président iranien par le grotesque.» La cible sera manquée, mais l’effet médiatique énorme. Puis les trois gardes ont viré – «gentiment», souligne-t-il – Raphaël de la salle tandis qu’il clamait qu’un «raciste ne peut combattre le racisme». Un minibus l’a ensuite mené aux portes de l’ONU avec ses deux compères clowns.
Et après, au trou? Interrogatoire musclé? «Rien de tout ça. On nous a posé trois petites questions, on nous a enlevé nos badges. C’est tout.»
L’UEJF, précise-t-il, n’est pas coutumière des coups d’éclat: l’association mène surtout des actions de prévention de l’antisémitisme. Mais Raphaël Haddad a peut-être pris goût au spectaculaire. Loin d’avoir filé à Paris, il a rameuté hier une soixantaine d’autres membres. «On est rentrés, on a distribué des nez rouges. Et on s’est tous fait virer.»
lematin
Ronald Levy (USA)
Un professeur américain devient le premier Juif à gagner le 'Prix Nobel arabe', prix international de médecine. Ronald Levy, qui dirige le département d'oncologie à l'université de Stanford, a déclaré au quotidien Haaretz qu'en tant que juif américain marié à une Israélienne, il ne pensait jamais pouvoir gagner le concours financé par l'Arabie Saoudite.
Le développement d'un médicament qui a révolutionné le traitement de nombreux types de cancer a valu à son inventeur, Ronald Levy, MD, 2009 King Faisal International Prize in Medicine.
Plus de 30 ans, Levy, maintenant chef de la division d'oncologie à la Stanford University School of Medicine, a entrepris un programme de recherche qui exploite le pouvoir de l'organisme de son propre système immunitaire à combattre le cancer. Lévy a développé la notion que le médicament fait à partir d'un produit naturellement une protéine sanguine appelée anticorps peut être une machine de lutte contre le cancer.
Le 29 Mars, Levy, qui détient le Robert K. et Helen K. Summy professeur à Stanford, seront honorés pour cette découverte séminale de redevances par l'Arabie saoudite, qui présentera Levy avec son plus prestigieux prix international à ce jour.
Rituxan, de la drogue à l'issue de travaux de Levy, a été approuvé par la Food and Drug Administration en 1997, ce qui en fait le premier anticorps pour le traitement du cancer. "Maintenant, il est recommandé pour le traitement du lymphome de presque tous les patients, et plus de 1 million de personnes ont été traitées avec jusqu'à présent", at-il dit.
Selon Levy, lorsqu'il est combiné avec d'autres médicaments et la radiothérapie, Rituxan est réussi à réduire la taille de la tumeur dans la plupart des patients qui sont traités. Initialement développé pour le traitement du lymphome, un cancer du système immunitaire, cette classe de médicaments est maintenant partie de la norme de traitement pour un large éventail de cancers, y compris le cancer du sein, du côlon et des poumons. «Les anticorps monoclonaux ont transformé la façon dont est traité le cancer», a déclaré Levy, qui est un membre de la Stanford Cancer Center.
Levy rejoint le rang de l'élite de 19 Américains, qui ont reçu des Prix International Roi Fayçal en médecine car ils ont d'abord été attribué en 1982. The King Faisal Foundation, une organisation philanthropique fondée en 1976 par les huit fils de feu le roi Fayçal bin Abdulaziz Al Saud, de prix d'environ cinq prix chaque année à ceux qui font des contributions notables dans les domaines des études islamiques et de service, en langue arabe et de la littérature , de la science et la médecine.
«J'ai été nommé par le doyen de la Pizzo Faisal attribuer au moins huit ou neuf mois. Il a demandé ma permission, et j'ai dit 'OK' », a déclaré Levy, rappelant la conversation avec Philip Pizzo, MD, le doyen de la faculté de médecine. "Je ne pense pas qu'il soit très probable que je serais choisi. Au moment où j'ai découvert, ma photo est déjà sur la base du site Web. "
Levy's efforts ont porté sur le traitement des lymphomes. Former l'épine dorsale du système immunitaire sont les lymphocytes B, les globules blancs qui sonnent l'alarme en réponse à des envahisseurs étrangers. Quand un agent pathogène pénètre dans l'organisme, les lymphocytes B produisent des anticorps, des protéines qui circulent dans le sang et marque pour la destruction des agents pathogènes. Dans les lymphomes, les cellules B se multiplient de façon incontrôlée, finalement l'éviction des cellules saines.
"Dr. Ron Levy est l'un des plus remarquable et le médecin-scientifiques accomplis dans le monde », a déclaré le Pizzo. «Avec près de laser-like se concentrer, il a consacré sa carrière à démêler des moyens novateurs de traiter les lymphomes malins. Lui et ses collègues ont pratiquement transformé notre connaissance de l'immunologie tumorale et sur la biologie du cancer, et ses recherches ont abouti à des améliorations spectaculaires dans le traitement et la survie des patients atteints de lymphome ».
Rituxan cible une protéine, appelée CD20, retrouvée sur la surface des cellules B normales et présentes dans de nombreuses tumeurs de lymphome. La prévalence de la drogue CD20 rend relativement économique: il n'est pas nécessaire pour concocter un anticorps sur mesure pour chaque patient. Bien que les objectifs de Rituxan normal des lymphocytes B en plus des cellules tumorales, il provoque moins d'effets secondaires que les traitements contre le cancer. Étonnamment, les résultats de la drogue en des dommages permanents au système immunitaire.
Deux scientifiques travaillant en Angleterre, a ouvert la voie pour le traitement du cancer Levy succès. En 1975, Georges Koehler, Ph.D., et Cesar Milstein, Ph.D., a créé ce qu'on appelle les hybridomes. «Ils ont collé des anticorps anti-cellules avec des cellules cancéreuses à produire des hybridomes, qui vit toujours et a fourni un approvisionnement permanent des anticorps monoclonaux, a déclaré M. Levy.
Hybridomas pourraient être utilisés pour produire de très spécifique des anticorps qui pourraient cibler un marqueur particulier, comme une protéine qui est présente uniquement sur les cellules cancéreuses. "Avec cette découverte, je me suis rendu compte il y avait un potentiel d'usages thérapeutiques. J'ai décidé d'utiliser cette approche contre les cellules cancéreuses, et elle a effectivement travaillé, "a déclaré Levy. En collaboration avec Richard Miller, MD, puis un autre en oncologie et en maintenant un professeur adjoint de clinique en oncologie à l'université de Stanford, et David Maloney, MD, PhD, un étudiant en médecine de Stanford, et maintenant professeur d'oncologie à l'Université de Washington, Levy injecté anticorps monoclonaux à partir de l'hybridome de souris en cellules humains, et les anticorps monoclonaux éliminer les cellules cancéreuses, mais pas les cellules normales.
En 1981, Levy et son équipe ont guéri leur premier patient, et quatre ans plus tard, ils ont lancé une entreprise, appelée IDEC Pharmaceuticals, d'abord à créer des anticorps pour chaque patient. L'équipe a rapidement réalisé que la personnalisation des anticorps monoclonaux pour chaque patient est techniquement trop difficile, lent et coûteux. C'est quand ils ont commencé à travailler sur ce qui est devenu Rituxan.
Pour célébrer la réalisation de ses recherches, Levy sera Voyage à Riyad pour recevoir un certificat écrit en calligraphie arabe décrire son travail, une montre commémorative de 24 carats, 200 grammes d'or médaillon et 200000 $. Dans son discours, il va raconter la nature de son travail et son impact. Il a également souligner que le cancer est un problème universel, et la solution traverse les frontières culturelles, nationales, ethniques et religieuses. "Le problème du cancer n'a pas été résolu. Cela exigera beaucoup plus de travail impliquant des collaborations internationales, "a déclaré Levy.
Bien que Levy a reçu de nombreux honneurs et distinctions, d'être un membre de l'Académie nationale des sciences de recevoir la Médaille d'Honneur de l'American Cancer Society, il a reconnu le caractère unique de la Faisal prix. "Il transcende au-delà de la science et la médecine seul. Il a un aspect inter-culturel, et offre une occasion d'avoir un impact au-delà de la science. "
Levy actuels de la recherche se concentre sur le développement de vaccins pour traiter le cancer. "Un vaccin enseigner le système immunitaire afin de lancer sa propre bataille contre le cancer. L'avantage de ce vaccin est que vous n'avez à administrer une fois, et il comprend un mélange complexe qui va déclencher une réponse multiforme à la fois », dit-il.
"Nous ne sommes pas, autant que nous le souhaiterions, nous avons beaucoup à faire", at-il dit. "Le système immunitaire est très puissant, et je tiens à tirer encore plus de pouvoir de celui-ci. Mais c'est une seule approche. Je tiens à le combiner avec d'autres approches, certains encore à découvrir, c'est la partie intéressante. "
Stanford University Medical Center intègre la recherche, l'enseignement de la médecine et les soins aux patients dans les trois institutions - Stanford University School of Medicine, Stanford Hospital & Clinics et de Lucile Packard Children's Hospital de Stanford. Pour de plus amples renseignements, s'il vous plaît visitez le site Web du centre médical de l'Office de la Communication et affaires publiques
Le développement d'un médicament qui a révolutionné le traitement de nombreux types de cancer a valu à son inventeur, Ronald Levy, MD, 2009 King Faisal International Prize in Medicine.
Plus de 30 ans, Levy, maintenant chef de la division d'oncologie à la Stanford University School of Medicine, a entrepris un programme de recherche qui exploite le pouvoir de l'organisme de son propre système immunitaire à combattre le cancer. Lévy a développé la notion que le médicament fait à partir d'un produit naturellement une protéine sanguine appelée anticorps peut être une machine de lutte contre le cancer.
Le 29 Mars, Levy, qui détient le Robert K. et Helen K. Summy professeur à Stanford, seront honorés pour cette découverte séminale de redevances par l'Arabie saoudite, qui présentera Levy avec son plus prestigieux prix international à ce jour.
Rituxan, de la drogue à l'issue de travaux de Levy, a été approuvé par la Food and Drug Administration en 1997, ce qui en fait le premier anticorps pour le traitement du cancer. "Maintenant, il est recommandé pour le traitement du lymphome de presque tous les patients, et plus de 1 million de personnes ont été traitées avec jusqu'à présent", at-il dit.
Selon Levy, lorsqu'il est combiné avec d'autres médicaments et la radiothérapie, Rituxan est réussi à réduire la taille de la tumeur dans la plupart des patients qui sont traités. Initialement développé pour le traitement du lymphome, un cancer du système immunitaire, cette classe de médicaments est maintenant partie de la norme de traitement pour un large éventail de cancers, y compris le cancer du sein, du côlon et des poumons. «Les anticorps monoclonaux ont transformé la façon dont est traité le cancer», a déclaré Levy, qui est un membre de la Stanford Cancer Center.
Levy rejoint le rang de l'élite de 19 Américains, qui ont reçu des Prix International Roi Fayçal en médecine car ils ont d'abord été attribué en 1982. The King Faisal Foundation, une organisation philanthropique fondée en 1976 par les huit fils de feu le roi Fayçal bin Abdulaziz Al Saud, de prix d'environ cinq prix chaque année à ceux qui font des contributions notables dans les domaines des études islamiques et de service, en langue arabe et de la littérature , de la science et la médecine.
«J'ai été nommé par le doyen de la Pizzo Faisal attribuer au moins huit ou neuf mois. Il a demandé ma permission, et j'ai dit 'OK' », a déclaré Levy, rappelant la conversation avec Philip Pizzo, MD, le doyen de la faculté de médecine. "Je ne pense pas qu'il soit très probable que je serais choisi. Au moment où j'ai découvert, ma photo est déjà sur la base du site Web. "
Levy's efforts ont porté sur le traitement des lymphomes. Former l'épine dorsale du système immunitaire sont les lymphocytes B, les globules blancs qui sonnent l'alarme en réponse à des envahisseurs étrangers. Quand un agent pathogène pénètre dans l'organisme, les lymphocytes B produisent des anticorps, des protéines qui circulent dans le sang et marque pour la destruction des agents pathogènes. Dans les lymphomes, les cellules B se multiplient de façon incontrôlée, finalement l'éviction des cellules saines.
"Dr. Ron Levy est l'un des plus remarquable et le médecin-scientifiques accomplis dans le monde », a déclaré le Pizzo. «Avec près de laser-like se concentrer, il a consacré sa carrière à démêler des moyens novateurs de traiter les lymphomes malins. Lui et ses collègues ont pratiquement transformé notre connaissance de l'immunologie tumorale et sur la biologie du cancer, et ses recherches ont abouti à des améliorations spectaculaires dans le traitement et la survie des patients atteints de lymphome ».
Rituxan cible une protéine, appelée CD20, retrouvée sur la surface des cellules B normales et présentes dans de nombreuses tumeurs de lymphome. La prévalence de la drogue CD20 rend relativement économique: il n'est pas nécessaire pour concocter un anticorps sur mesure pour chaque patient. Bien que les objectifs de Rituxan normal des lymphocytes B en plus des cellules tumorales, il provoque moins d'effets secondaires que les traitements contre le cancer. Étonnamment, les résultats de la drogue en des dommages permanents au système immunitaire.
Deux scientifiques travaillant en Angleterre, a ouvert la voie pour le traitement du cancer Levy succès. En 1975, Georges Koehler, Ph.D., et Cesar Milstein, Ph.D., a créé ce qu'on appelle les hybridomes. «Ils ont collé des anticorps anti-cellules avec des cellules cancéreuses à produire des hybridomes, qui vit toujours et a fourni un approvisionnement permanent des anticorps monoclonaux, a déclaré M. Levy.
Hybridomas pourraient être utilisés pour produire de très spécifique des anticorps qui pourraient cibler un marqueur particulier, comme une protéine qui est présente uniquement sur les cellules cancéreuses. "Avec cette découverte, je me suis rendu compte il y avait un potentiel d'usages thérapeutiques. J'ai décidé d'utiliser cette approche contre les cellules cancéreuses, et elle a effectivement travaillé, "a déclaré Levy. En collaboration avec Richard Miller, MD, puis un autre en oncologie et en maintenant un professeur adjoint de clinique en oncologie à l'université de Stanford, et David Maloney, MD, PhD, un étudiant en médecine de Stanford, et maintenant professeur d'oncologie à l'Université de Washington, Levy injecté anticorps monoclonaux à partir de l'hybridome de souris en cellules humains, et les anticorps monoclonaux éliminer les cellules cancéreuses, mais pas les cellules normales.
En 1981, Levy et son équipe ont guéri leur premier patient, et quatre ans plus tard, ils ont lancé une entreprise, appelée IDEC Pharmaceuticals, d'abord à créer des anticorps pour chaque patient. L'équipe a rapidement réalisé que la personnalisation des anticorps monoclonaux pour chaque patient est techniquement trop difficile, lent et coûteux. C'est quand ils ont commencé à travailler sur ce qui est devenu Rituxan.
Pour célébrer la réalisation de ses recherches, Levy sera Voyage à Riyad pour recevoir un certificat écrit en calligraphie arabe décrire son travail, une montre commémorative de 24 carats, 200 grammes d'or médaillon et 200000 $. Dans son discours, il va raconter la nature de son travail et son impact. Il a également souligner que le cancer est un problème universel, et la solution traverse les frontières culturelles, nationales, ethniques et religieuses. "Le problème du cancer n'a pas été résolu. Cela exigera beaucoup plus de travail impliquant des collaborations internationales, "a déclaré Levy.
Bien que Levy a reçu de nombreux honneurs et distinctions, d'être un membre de l'Académie nationale des sciences de recevoir la Médaille d'Honneur de l'American Cancer Society, il a reconnu le caractère unique de la Faisal prix. "Il transcende au-delà de la science et la médecine seul. Il a un aspect inter-culturel, et offre une occasion d'avoir un impact au-delà de la science. "
Levy actuels de la recherche se concentre sur le développement de vaccins pour traiter le cancer. "Un vaccin enseigner le système immunitaire afin de lancer sa propre bataille contre le cancer. L'avantage de ce vaccin est que vous n'avez à administrer une fois, et il comprend un mélange complexe qui va déclencher une réponse multiforme à la fois », dit-il.
"Nous ne sommes pas, autant que nous le souhaiterions, nous avons beaucoup à faire", at-il dit. "Le système immunitaire est très puissant, et je tiens à tirer encore plus de pouvoir de celui-ci. Mais c'est une seule approche. Je tiens à le combiner avec d'autres approches, certains encore à découvrir, c'est la partie intéressante. "
Stanford University Medical Center intègre la recherche, l'enseignement de la médecine et les soins aux patients dans les trois institutions - Stanford University School of Medicine, Stanford Hospital & Clinics et de Lucile Packard Children's Hospital de Stanford. Pour de plus amples renseignements, s'il vous plaît visitez le site Web du centre médical de l'Office de la Communication et affaires publiques
Maurice Druon (France)
Maurice Druon, un seigneur des lettres est mort
L'ancien secrétaire perpétuel de l'Académie française est décédé à l'âge de 90 ans. Il était l'auteur du «Chant des partisans» et de la série romanesque «Les Rois maudits».
Dans son Journal, le critique Matthieu Galey fait de Maurice Druon le portrait suivant : «Superbe, solaire, heureux et portant beau. À 37 ans, voici un homme qui a su tirer profit de sa timbale Goncourt. Un contrat mirifique lui assure 800 000 francs par mois contre un certain nombre de feuilletons historiques.»
Nous sommes en 1955. Druon est alors le roi de Paris. Il le restera longtemps : écrivain, élu à l'Académie française, homme politique (ministre et député), couvert de décorations, il fut durant un demi-siècle un authentique personnage de la vie publique française.
Élu de Paris, il avait affirmé un jour : «Je possède un tiers de l'Arc de triomphe. Impossible de sortir de l'indivision.» La formule est belle. Parlait-il du XVIIe arrondissement, dont il fut le député (et qui partage l'Étoile avec le VIIIe et le XVIe) ou de lui-même ? Car Maurice Druon était amateur de capes et d'épées, de grande histoire, de personnages picaresques. Volontiers théâtral, portant canne et chapeau, il s'honorait d'une généalogie complexe et prestigieuse, posée sur plusieurs continents. Arrière-petit-neveu du poète Charles Cros, et surtout propre neveu de Joseph Kessel et pour mieux dire son fils spirituel, il avait rejoint à Londres en 1942 le général de Gaulle, un homme à sa mesure dont il fit un jour la description suivante : «Haut, droit, dans son uniforme et les leggings, il m'apparut comme un chevalier du Moyen Âge, majestueux et déterminé .»
Il y avait chez lui du capteur de gloire comme il y a des capteurs solaires. Il était revenu de la Deuxième Guerre mondiale auréolé d'un prestige aux rayons multiples : en 1939, il avait adressé au directeur de France Soir, Pierre Lazareff, un article intitulé «J'ai vingt ans et je pars». Et il tint parole. Quelques mois plus tard, il était sur la Loire aux côtés des cadets de Saumur et chargea l'ennemi avec une authentique bravoure. Replié avec sa troupe du côté de Bordeaux, il campa dans une propriété ; chez Montaigne, assurait-il, dont il put contempler à loisir la fameuse tour, pendant que la République s'écroulait. Il vécut ainsi la débâcle la plus littéraire qui soit.
Druon était ainsi, à la fois dans l'action et dans la représentation. En 1943, se trouvant à Londres avec son oncle prestigieux Jeff Kessel (Druon est le patronyme de son père adoptif), il composa un hymne, le «Chant des partisans», qui devient dans la Résistance un chant de marche, d'espoir et de bravade. «Ami, entends-tu». Une Marseillaise FFL. Ce refrain, composé par Anne Marly, mit le feu aux maquis, galvanisa les énergies
À partir de 1944, on retrouva Druon en Alsace et en Allemagne comme correspondant de guerre. Il écrivit La Dernière Brigade, inspiré par son expérience d'officier de cavalerie.
Le triomphe des «Rois maudits»
En 1948, son roman Les Grandes Familles fut couronné par le prix Goncourt. Maurice Druon devint alors une figure de premier plan de la scène intellectuelle et publique française, qu'il ne quittera jamais plus. Son atelier littéraire, dirigé par Edmonde Charles-Roux et qui utilisait le talent de fines plumes, telles celles de Matthieu Galey ou Pierre de Lacretelle, faisait peut-être sourire les bas-bleus mais rencontra un succès jamais vu depuis Alexandre Dumas. Les Rois maudits fit un triomphe et la fortune de leur auteur. Druon fut plébiscité par des millions de lecteurs. Écoutons une nouvelle fois Galey, aux premières loges pour observer le phénomène : «Entre un appel de son éditeur anglais, les confidences interminables d'une comtesse italienne - une emmerderesse me chuchote-t-il en couvrant l'appareil de sa main gauche -, les questions d'un journaliste de la radio et le rituel coup de fil chez Del Duca pour savoir où en sont les ventes aujourd'hui, J'ai vite compris que sa vie était un enfer, qu'il n'avait jamais une minute à lui, qu'il faudrait trois secrétaires au lieu de deux.»
Son œuvre est abondante, diverse. On y trouve du roman, du théâtre (il fut représenté au Français), de l'essai politique, de la biographie (Alexandre le Grand), des Mémoires. Et même du conte pour enfants : Tistou les pouces verts. Il était disert, brillant, inattendu. Galey raconte qu'il tenait à ce qu'un des épisodes des Rois maudits se passât à Avignon l'été 1327 pour la seule raison que c'est l'année où Laure a rencontré Pétrarque. Pareil détail signe un auteur.
Le mot qui résume Maurice Druon, par quelque sens qu'on le prenne, c'est l'engagement : engagement militaire quand le sort du pays le requérait, engagement politique, au service de ses idées. Cela passa, puisque tel était son tempérament, par de jolies passes d'armes, par voie de presse le plus souvent. Nommé par Pierre Messmer ministre des Affaires culturelles en 1973, il se singularisa par de courageuses prises de position contre les abus du monde culturel. Une de ses déclarations est restée célèbre : «Les gens qui viennent à la porte de ce ministère avec une sébile dans une main et un cocktail Molotov dans l'autre devront choisir. » Il devint la bête noire de toute une profession (on ne parlait pas encore à l'époque d'intermittents du spectacle). Les conformistes l'exécraient. Il n'en avait cure, jouant volontiers les provocateurs mais s'élevant également avec vigueur contre la féminisation abusive des titres, et plus largement contre l'appauvrissement de la langue française. Il prit mille fois part au débat public, et souvent de façon tonitruante, d'une voix de bronze, au risque de se laisser enfermer dans la caricature.
«Le Malraux de Pompidou»
Ses combats et l'âme qui les menait valaient mieux que cela. Paul Morand note dans son journal : «À l'Académie, Druon, mon voisin, et moi batifolions sur les verbes “délasser” et “délacer” ; aujourd'hui, il se réveille ministre de la Culture. C'est le Malraux de Pompidou.» On ne saurait mieux décrire la formidable énergie qui animait le personnage.
Le Figaro lui ouvrit souvent ses portes pour y accueillir ses chroniques sur le bon français, quelque tribune pour fustiger l'usage approximatif de la langue par un ministre, quelque opinion sur les sondages ou la réforme des institutions. On lui prête un mot malheureux à l'annonce de la candidature de Marguerite Yourcenar à l'Académie française en 1980, qui annonçait l'ouverture de l'institution aux femmes : «D'ici peu vous aurez quarante bonnes femmes qui tricoteront pendant les séances du dictionnaire.» Il affectionnait volontiers le rôle de gardien du Temple, que ce soit celui du gaullisme, de la France ou de l'Académie.
Ses dernières charges firent quelque bruit. Toujours l'Académie : en 2003, par une vigoureuse tribune dans Le Figaro Littéraire, il s'éleva contre l'élection de Valéry Giscard d'Estaing, vidant ainsi une querelle vieille de trente ans, lorsque VGE obtint le soutien de Jacques Chirac, affaiblissant ainsi le candidat gaulliste Jacques Chaban-Delmas. Plus tard, Druon s'en prit encore à François Bayrou, s'attirant de la part de ce dernier une magnifique réplique, cinglante et enlevée, l'un et l'autre prouvant que la polémique permet souvent de donner le meilleur de soi-même. Il n'y a pas de grands hommes, il n'y a que de grandes querelles, n'est-ce pas ?
Maurice Druon avait été élu en 1966 à l'Académie française au fauteuil de Georges Duhamel. Il servit cette institution, dont il fut, durant plus de dix ans, le secrétaire perpétuel. Sa carrière exceptionnelle dissimulait une blessure, et sous l'abondance de titres et de reconnaissances qui définit sa vie, on trouvait le désir ardent de recouvrir la dépouille tragique de son père Lazare Kessel (tragiquement disparu à sa naissance) d'un linceul d'honneurs et de respectabilité.
le figaro
L'ancien secrétaire perpétuel de l'Académie française est décédé à l'âge de 90 ans. Il était l'auteur du «Chant des partisans» et de la série romanesque «Les Rois maudits».
Dans son Journal, le critique Matthieu Galey fait de Maurice Druon le portrait suivant : «Superbe, solaire, heureux et portant beau. À 37 ans, voici un homme qui a su tirer profit de sa timbale Goncourt. Un contrat mirifique lui assure 800 000 francs par mois contre un certain nombre de feuilletons historiques.»
Nous sommes en 1955. Druon est alors le roi de Paris. Il le restera longtemps : écrivain, élu à l'Académie française, homme politique (ministre et député), couvert de décorations, il fut durant un demi-siècle un authentique personnage de la vie publique française.
Élu de Paris, il avait affirmé un jour : «Je possède un tiers de l'Arc de triomphe. Impossible de sortir de l'indivision.» La formule est belle. Parlait-il du XVIIe arrondissement, dont il fut le député (et qui partage l'Étoile avec le VIIIe et le XVIe) ou de lui-même ? Car Maurice Druon était amateur de capes et d'épées, de grande histoire, de personnages picaresques. Volontiers théâtral, portant canne et chapeau, il s'honorait d'une généalogie complexe et prestigieuse, posée sur plusieurs continents. Arrière-petit-neveu du poète Charles Cros, et surtout propre neveu de Joseph Kessel et pour mieux dire son fils spirituel, il avait rejoint à Londres en 1942 le général de Gaulle, un homme à sa mesure dont il fit un jour la description suivante : «Haut, droit, dans son uniforme et les leggings, il m'apparut comme un chevalier du Moyen Âge, majestueux et déterminé .»
Il y avait chez lui du capteur de gloire comme il y a des capteurs solaires. Il était revenu de la Deuxième Guerre mondiale auréolé d'un prestige aux rayons multiples : en 1939, il avait adressé au directeur de France Soir, Pierre Lazareff, un article intitulé «J'ai vingt ans et je pars». Et il tint parole. Quelques mois plus tard, il était sur la Loire aux côtés des cadets de Saumur et chargea l'ennemi avec une authentique bravoure. Replié avec sa troupe du côté de Bordeaux, il campa dans une propriété ; chez Montaigne, assurait-il, dont il put contempler à loisir la fameuse tour, pendant que la République s'écroulait. Il vécut ainsi la débâcle la plus littéraire qui soit.
Druon était ainsi, à la fois dans l'action et dans la représentation. En 1943, se trouvant à Londres avec son oncle prestigieux Jeff Kessel (Druon est le patronyme de son père adoptif), il composa un hymne, le «Chant des partisans», qui devient dans la Résistance un chant de marche, d'espoir et de bravade. «Ami, entends-tu». Une Marseillaise FFL. Ce refrain, composé par Anne Marly, mit le feu aux maquis, galvanisa les énergies
À partir de 1944, on retrouva Druon en Alsace et en Allemagne comme correspondant de guerre. Il écrivit La Dernière Brigade, inspiré par son expérience d'officier de cavalerie.
Le triomphe des «Rois maudits»
En 1948, son roman Les Grandes Familles fut couronné par le prix Goncourt. Maurice Druon devint alors une figure de premier plan de la scène intellectuelle et publique française, qu'il ne quittera jamais plus. Son atelier littéraire, dirigé par Edmonde Charles-Roux et qui utilisait le talent de fines plumes, telles celles de Matthieu Galey ou Pierre de Lacretelle, faisait peut-être sourire les bas-bleus mais rencontra un succès jamais vu depuis Alexandre Dumas. Les Rois maudits fit un triomphe et la fortune de leur auteur. Druon fut plébiscité par des millions de lecteurs. Écoutons une nouvelle fois Galey, aux premières loges pour observer le phénomène : «Entre un appel de son éditeur anglais, les confidences interminables d'une comtesse italienne - une emmerderesse me chuchote-t-il en couvrant l'appareil de sa main gauche -, les questions d'un journaliste de la radio et le rituel coup de fil chez Del Duca pour savoir où en sont les ventes aujourd'hui, J'ai vite compris que sa vie était un enfer, qu'il n'avait jamais une minute à lui, qu'il faudrait trois secrétaires au lieu de deux.»
Son œuvre est abondante, diverse. On y trouve du roman, du théâtre (il fut représenté au Français), de l'essai politique, de la biographie (Alexandre le Grand), des Mémoires. Et même du conte pour enfants : Tistou les pouces verts. Il était disert, brillant, inattendu. Galey raconte qu'il tenait à ce qu'un des épisodes des Rois maudits se passât à Avignon l'été 1327 pour la seule raison que c'est l'année où Laure a rencontré Pétrarque. Pareil détail signe un auteur.
Le mot qui résume Maurice Druon, par quelque sens qu'on le prenne, c'est l'engagement : engagement militaire quand le sort du pays le requérait, engagement politique, au service de ses idées. Cela passa, puisque tel était son tempérament, par de jolies passes d'armes, par voie de presse le plus souvent. Nommé par Pierre Messmer ministre des Affaires culturelles en 1973, il se singularisa par de courageuses prises de position contre les abus du monde culturel. Une de ses déclarations est restée célèbre : «Les gens qui viennent à la porte de ce ministère avec une sébile dans une main et un cocktail Molotov dans l'autre devront choisir. » Il devint la bête noire de toute une profession (on ne parlait pas encore à l'époque d'intermittents du spectacle). Les conformistes l'exécraient. Il n'en avait cure, jouant volontiers les provocateurs mais s'élevant également avec vigueur contre la féminisation abusive des titres, et plus largement contre l'appauvrissement de la langue française. Il prit mille fois part au débat public, et souvent de façon tonitruante, d'une voix de bronze, au risque de se laisser enfermer dans la caricature.
«Le Malraux de Pompidou»
Ses combats et l'âme qui les menait valaient mieux que cela. Paul Morand note dans son journal : «À l'Académie, Druon, mon voisin, et moi batifolions sur les verbes “délasser” et “délacer” ; aujourd'hui, il se réveille ministre de la Culture. C'est le Malraux de Pompidou.» On ne saurait mieux décrire la formidable énergie qui animait le personnage.
Le Figaro lui ouvrit souvent ses portes pour y accueillir ses chroniques sur le bon français, quelque tribune pour fustiger l'usage approximatif de la langue par un ministre, quelque opinion sur les sondages ou la réforme des institutions. On lui prête un mot malheureux à l'annonce de la candidature de Marguerite Yourcenar à l'Académie française en 1980, qui annonçait l'ouverture de l'institution aux femmes : «D'ici peu vous aurez quarante bonnes femmes qui tricoteront pendant les séances du dictionnaire.» Il affectionnait volontiers le rôle de gardien du Temple, que ce soit celui du gaullisme, de la France ou de l'Académie.
Ses dernières charges firent quelque bruit. Toujours l'Académie : en 2003, par une vigoureuse tribune dans Le Figaro Littéraire, il s'éleva contre l'élection de Valéry Giscard d'Estaing, vidant ainsi une querelle vieille de trente ans, lorsque VGE obtint le soutien de Jacques Chirac, affaiblissant ainsi le candidat gaulliste Jacques Chaban-Delmas. Plus tard, Druon s'en prit encore à François Bayrou, s'attirant de la part de ce dernier une magnifique réplique, cinglante et enlevée, l'un et l'autre prouvant que la polémique permet souvent de donner le meilleur de soi-même. Il n'y a pas de grands hommes, il n'y a que de grandes querelles, n'est-ce pas ?
Maurice Druon avait été élu en 1966 à l'Académie française au fauteuil de Georges Duhamel. Il servit cette institution, dont il fut, durant plus de dix ans, le secrétaire perpétuel. Sa carrière exceptionnelle dissimulait une blessure, et sous l'abondance de titres et de reconnaissances qui définit sa vie, on trouvait le désir ardent de recouvrir la dépouille tragique de son père Lazare Kessel (tragiquement disparu à sa naissance) d'un linceul d'honneurs et de respectabilité.
le figaro
Che Guevara (Argentine)
Blog : Sérum de Liberté
Che Guevara et Ariel Sharon sont-ils cousins ?
Certains le perçoivent comme un assassin fanatique qui, au nom de très discutables convictions, tua des centaines de personnes. D'autres le considèrent comme un glorieux héros, défenseur des faibles et des opprimés, un personnage romantique qui charme les jeunes du monde entier en occupant une place de choix sur leurs T-shirts. Mais qui était-il en réalité, ce révolutionnaire sud-américain qui atteignit le pouvoir à Cuba et mourut en terre étrangère, objet, avant et après sa mort, d'un amour inconditionné de la part de ses admirateurs et de grand mépris de la part de ses ennemis ?
Après seulement quarante ans depuis le décès du Ché, les agences de renseignement des deux ex-grands blocs ont ouvert leurs archives en dévoilant la véritable identité du mythe de la révolution cubaine. Les documents déclassifiés tout récemment nous laissent pénétrer en profondeur dans la personnalité et l'?uvre d'Ernesto dit « Ché » Guevara (1). Il y est question de la découverte de son appartenance au peuple juif et de son attachement, pendant quelques années qui lui restaient a vivre, a son peuple et sa terre.
Tout commença en 1964, lorsque sa mère, Célia, sentant la mort s'approcher et tenaillée par les remords (elle décéda en mai 1965), révéla à son fils l'histoire si longtemps cachée de sa famille. Célia naquit en 1908 à Buenos-Aires au sein d'une famille juive sioniste et très pratiquante, issue de l'immigration russe. On la nomma Célia en souvenir d'une tante tuée pendant un pogrom. Jusqu'à l'âge de 18 ans Célia Sharon crût dans le milieu fermé du quartier juif de la capitale argentine, recevant une éducation très respectueuse des traditions. A 18 ans elle quitta sa famille pour pouvoir se marier avec un catholique argentin, le médecin Ernesto Guevara Linch, en renonçant ainsi pour toujours à sa judéité et même a son patronyme Sharon. Un an après elle mis au monde Ernesto.
L'éducation du Ché et de ses frères et s'urs ne pouvait rendre lointainement imaginable l'idée d'avoir des racines israélites. Célia occulta habilement et obstinément ses origines, sans en dire mot non plus à son propre mari. Cependant, peu de temps avant son trépas, elle décida d'en parler à son fils Ernesto. Celui-ci apprit avec stupeur que selon la Torah , étant donné que sa mère était juive, il l'était lui aussi, et que dans le vieux monde il avait des cousins germains. Des cousins juifs comme lui ! Célia savait que son frère Samuel, de 18 ans son aîné, fervent sioniste, avait quitté la Russie et émigré en Israël (connue encore sous le nom de Palestine).
Les confidences de sa mère bouleversèrent complètement l'esprit du Ché, qui, jusqu'alors, ne s'était jamais intéressé ni à la culture hébraïque ni à Israël. Il commença à étudier avec acharnement tous les textes sacrés, tous les livres ayant trait au judaïsme, il plongea corps et âme dans toute la documentation qu'il parvint à se procurer.
Dans les années 60 l'état hébreu jouissait encore de la sympathie de l'opinion publique de par le monde : une minorité était parvenue, mue par une farouche volonté, à s'affranchir du joug britannique, ce qui forçait le respect et l'admiration à l'étranger. C'est à ce moment là que le Ché ressentit une intense nécessité d'acquérir des éléments plus forts afin de se lier physiquement à la Terre de ses aïeuls. Il se rendit en Égypte, la République Arabe Unie, où il passa une semaine jusqu'au 24 février (2). Le 1er mars il réapparut dans la Vallée du Nil, faisant durer deux semaines son séjour en Egypte. Oui, mais où précisément ? Où M. Ernesto Ché Guévara, Ministre Cubain et Président de la Banque Nationale de Cuba se trouvait-il exactement dans la semaine intermédiaire, entre le 24 février et le 1er mars ?
Ce n'est que tout récemment, en 2007, que la CIA a divulgué le contenu ultra secret de certains dossiers concernant le célèbre révolutionnaire, d'où il en ressort ce qui suit : le 24 février, Guévara quitta l'Egypte et s'embarqua vers Chypre d'où il atteignit Israël. Ce fut la première fois de sa vie qu'il foula le sol de ses ancêtres. Il y arriva incognito dans le seul but d'y rencontrer et d'y établir des relations personnelles et politiques avec la famille de son oncle Samuel. Il découvrit l'existence d'un cousin germain ayant le même âge. Il ne perdit pas de temps et alla aussitôt à Tel-Aviv pour y rencontrer le mystérieux cousin : il s'agissait du Général Ariel Sharon, commandant de la Première Division Blindée de Tsahal !
Il n'y a pas très longtemps le journal israélien Maariv a publié un reportage affirmant que l'Argentin Ernesto Ché Guévara et l'ex Premier Ministre israélien Sharon étaient cousins germains et qu'ils se rencontraient secrètement très souvent. Célia de la Serna (3) était « en fait une juive russe ayant fui les pogroms, son nom était Sheinerman, s'ur cadette de Shmuël Sheinerman, père de Ariel Sharon, émigré en Palestine au début du vingtième siècle ». Ce n'est qu'en 1965, juste avant de mourir, que Célia expliqua au Che son étroit lien familial avec Ariel Sharon. Le Ché se rendit en Israël sous fausse identité, y prit contact avec son célèbre parent et s'inscrivit dans un institut supérieur d'études rabbiniques. Conclusion implicite du rapport ? Attendu que sa mère était juive (4) et qu'il suivait avec zèle les doctrines talmudiques (5), Ernesto Guévara doit être considéré juif à tous les effets. Ces informations sont toutefois remises en cause par un biographe israélien du Ché qui les attribue aux milieux contre-révolutionnaires russes dont l'objectif est la mise en exergue du rapprochement idéologique entre sionisme et révolution russo-soviétique : tout cela ne serait qu'une réponse sioniste au « Protocole des Sages de Sion » (source : Alef).
Traduction libre de l'italien par Myriam BENTOLILA
Che Guevara et Ariel Sharon sont-ils cousins ?
Certains le perçoivent comme un assassin fanatique qui, au nom de très discutables convictions, tua des centaines de personnes. D'autres le considèrent comme un glorieux héros, défenseur des faibles et des opprimés, un personnage romantique qui charme les jeunes du monde entier en occupant une place de choix sur leurs T-shirts. Mais qui était-il en réalité, ce révolutionnaire sud-américain qui atteignit le pouvoir à Cuba et mourut en terre étrangère, objet, avant et après sa mort, d'un amour inconditionné de la part de ses admirateurs et de grand mépris de la part de ses ennemis ?
Après seulement quarante ans depuis le décès du Ché, les agences de renseignement des deux ex-grands blocs ont ouvert leurs archives en dévoilant la véritable identité du mythe de la révolution cubaine. Les documents déclassifiés tout récemment nous laissent pénétrer en profondeur dans la personnalité et l'?uvre d'Ernesto dit « Ché » Guevara (1). Il y est question de la découverte de son appartenance au peuple juif et de son attachement, pendant quelques années qui lui restaient a vivre, a son peuple et sa terre.
Tout commença en 1964, lorsque sa mère, Célia, sentant la mort s'approcher et tenaillée par les remords (elle décéda en mai 1965), révéla à son fils l'histoire si longtemps cachée de sa famille. Célia naquit en 1908 à Buenos-Aires au sein d'une famille juive sioniste et très pratiquante, issue de l'immigration russe. On la nomma Célia en souvenir d'une tante tuée pendant un pogrom. Jusqu'à l'âge de 18 ans Célia Sharon crût dans le milieu fermé du quartier juif de la capitale argentine, recevant une éducation très respectueuse des traditions. A 18 ans elle quitta sa famille pour pouvoir se marier avec un catholique argentin, le médecin Ernesto Guevara Linch, en renonçant ainsi pour toujours à sa judéité et même a son patronyme Sharon. Un an après elle mis au monde Ernesto.
L'éducation du Ché et de ses frères et s'urs ne pouvait rendre lointainement imaginable l'idée d'avoir des racines israélites. Célia occulta habilement et obstinément ses origines, sans en dire mot non plus à son propre mari. Cependant, peu de temps avant son trépas, elle décida d'en parler à son fils Ernesto. Celui-ci apprit avec stupeur que selon la Torah , étant donné que sa mère était juive, il l'était lui aussi, et que dans le vieux monde il avait des cousins germains. Des cousins juifs comme lui ! Célia savait que son frère Samuel, de 18 ans son aîné, fervent sioniste, avait quitté la Russie et émigré en Israël (connue encore sous le nom de Palestine).
Les confidences de sa mère bouleversèrent complètement l'esprit du Ché, qui, jusqu'alors, ne s'était jamais intéressé ni à la culture hébraïque ni à Israël. Il commença à étudier avec acharnement tous les textes sacrés, tous les livres ayant trait au judaïsme, il plongea corps et âme dans toute la documentation qu'il parvint à se procurer.
Dans les années 60 l'état hébreu jouissait encore de la sympathie de l'opinion publique de par le monde : une minorité était parvenue, mue par une farouche volonté, à s'affranchir du joug britannique, ce qui forçait le respect et l'admiration à l'étranger. C'est à ce moment là que le Ché ressentit une intense nécessité d'acquérir des éléments plus forts afin de se lier physiquement à la Terre de ses aïeuls. Il se rendit en Égypte, la République Arabe Unie, où il passa une semaine jusqu'au 24 février (2). Le 1er mars il réapparut dans la Vallée du Nil, faisant durer deux semaines son séjour en Egypte. Oui, mais où précisément ? Où M. Ernesto Ché Guévara, Ministre Cubain et Président de la Banque Nationale de Cuba se trouvait-il exactement dans la semaine intermédiaire, entre le 24 février et le 1er mars ?
Ce n'est que tout récemment, en 2007, que la CIA a divulgué le contenu ultra secret de certains dossiers concernant le célèbre révolutionnaire, d'où il en ressort ce qui suit : le 24 février, Guévara quitta l'Egypte et s'embarqua vers Chypre d'où il atteignit Israël. Ce fut la première fois de sa vie qu'il foula le sol de ses ancêtres. Il y arriva incognito dans le seul but d'y rencontrer et d'y établir des relations personnelles et politiques avec la famille de son oncle Samuel. Il découvrit l'existence d'un cousin germain ayant le même âge. Il ne perdit pas de temps et alla aussitôt à Tel-Aviv pour y rencontrer le mystérieux cousin : il s'agissait du Général Ariel Sharon, commandant de la Première Division Blindée de Tsahal !
Il n'y a pas très longtemps le journal israélien Maariv a publié un reportage affirmant que l'Argentin Ernesto Ché Guévara et l'ex Premier Ministre israélien Sharon étaient cousins germains et qu'ils se rencontraient secrètement très souvent. Célia de la Serna (3) était « en fait une juive russe ayant fui les pogroms, son nom était Sheinerman, s'ur cadette de Shmuël Sheinerman, père de Ariel Sharon, émigré en Palestine au début du vingtième siècle ». Ce n'est qu'en 1965, juste avant de mourir, que Célia expliqua au Che son étroit lien familial avec Ariel Sharon. Le Ché se rendit en Israël sous fausse identité, y prit contact avec son célèbre parent et s'inscrivit dans un institut supérieur d'études rabbiniques. Conclusion implicite du rapport ? Attendu que sa mère était juive (4) et qu'il suivait avec zèle les doctrines talmudiques (5), Ernesto Guévara doit être considéré juif à tous les effets. Ces informations sont toutefois remises en cause par un biographe israélien du Ché qui les attribue aux milieux contre-révolutionnaires russes dont l'objectif est la mise en exergue du rapprochement idéologique entre sionisme et révolution russo-soviétique : tout cela ne serait qu'une réponse sioniste au « Protocole des Sages de Sion » (source : Alef).
Traduction libre de l'italien par Myriam BENTOLILA
Mikhaïl Gromov (Russie)
Mikhaïl Gromov, le génie qui venait du froid
Le mathématicien français d'origine russe Mikhaïl Gromov s'est vu attribuer jeudi le prestigieux prix Abel décerné chaque année par l'Académie norvégienne des sciences et des lettres
Inutile de chercher sa photo sur sa page personnelle du site Web de l'Institut des hautes études scientifiques (IHES), dont il est membre depuis 1982 : Mikhaïl Gromov y a mis celle d'un petit singe asiatique coloré. Facétie ? Pudeur et discrétion ? Le visage sec et parcheminé du grand géomètre franco-russe, pris entre une barbe grise hiératique et des sourcils broussailleux, devrait en tout cas devenir, pour quelques jours au moins, la figure même des mathématiques. L'Académie norvégienne des sciences et des lettres devait lui décerner, jeudi 26 mars, le prix Abel, créé en 2003 par la Fondation Abel pour pallier l'absence de prix Nobel de maths. A la différence de la célèbre médaille Fields (décernée tous les quatre ans à des chercheurs de moins de 40 ans), cette distinction couronne l'ensemble d'une oeuvre.
Eclairage De Poincaré à Gromov, une tradition française
Celle de Misha Gromov est considérable. Il est ainsi le père du "h-principe" (h, pour homotopique), des fondements de la topologie symplectique, des notions de courbe pseudo-holomorphe ou de groupe hyperbolique... "Typiquement, sa méthode est d'accumuler une série de concepts qui paraissent au premier abord un peu grossiers et simples, dit le mathématicien Jean-Pierre Bourguignon, directeur de l'IHES. Mais quand vous parvenez à les enchaîner comme il faut - c'est-à-dire comme il le fait - alors des phénomènes mathématiques complètement nouveaux apparaissent brusquement."
Misha Gromov ne s'est pas rendu célèbre par la démonstration tonitruante d'une conjecture. "Il est plutôt un concepteur, quelqu'un qui, dans un seul article, aligne une centaine de théorèmes que la communauté des mathématiciens mettra dix ou quinze ans à absorber", explique M. Bourguignon. Le géomètre français d'origine russe ignorait jusqu'au 26 mars à midi qu'il était lauréat du prix le mieux doté des maths - seuls ses pairs ont donc pu être interrogés.
Pour le mathématicien Marcel Berger, ex-directeur de l'IHES, il faut revenir à des figures "comme celles de Bernhard Riemann (1826-1866) ou Henri Poincaré (1854-1912)" pour retrouver des savants dont les travaux ont autant irrigué à la fois la géométrie, l'analyse et l'algèbre. "Quelqu'un a un jour demandé à Einstein ce qu'il faisait quand il avait une idée, résume M. Berger ; il a répondu : "Des idées, on en a une ou deux dans sa vie" ; Misha Gromov, lui, en a eu cinq ou six."
Né en décembre 1943 en Russie, à Boksitogorsk, il découvre les mathématiques à 9 ans, grâce à sa mère qui lui offre Nombres et figures de Rademacher et Toeplitz. "J'étais incapable de tout comprendre, mais le livre m'a certainement influencé", dira-t-il, en 1999, dans un entretien accordé au physicien tchécoslovaque Georges Ripka et publié dans l'ouvrage Vivre savant sous le communisme (éd. Belin).
Il obtient un premier doctorat de l'université de Leningrad en 1968, et obtient un poste de maître-assistant. Mais il veut quitter l'Union soviétique. "Je voulus émigrer dès l'âge de 14 ans, dira-t-il à Georges Ripka. Je ne pouvais pas supporter le pays. La pression politique y était très déplaisante et elle ne venait pas que d'en haut." L'exemple offert par ses pairs vieillissant l'emplit d'effroi. "Les professeurs devaient enseigner de façon à témoigner du respect pour le régime, racontera-t-il. On ressentait la pression d'avoir toujours à exprimer sa soumission au système. On ne peut faire cela sans déformer sa personnalité et chaque mathématicien que je connus finit, à un certain âge, par développer une névrose accompagnée de troubles sévères. A mon avis, ils étaient devenus malades. Je n'ai pas voulu en arriver là."
Comment partir ? En entrant dans une manière de clandestinité mathématique. Car pour quitter l'URSS, mieux valait ne pas passer pour un cerveau d'exception. "Au début des années 1970, raconte Jean-Pierre Bourguignon, il quitte l'université et coupe les ponts avec la communauté académique en ne conservant par-devers lui aucun document ni aucun écrit mathématique d'aucune sorte." Qu'a fait Misha Gromov pendant cette clandestinité ? Il dira avoir été employé dans un institut de météorologie puis dans un centre de recherche sur la pâte à papier... Quelques légendes se sont forgées sur cette période dont il n'aime guère parler.
Ayant revendiqué le nom de sa mère pour établir ses nouveaux papiers d'identité, il obtient l'autorisation d'émigrer vers Israël en 1974. Mais lors d'une escale à Rome, il file aux Etats-Unis où Jim Simons, un mathématicien devenu aujourd'hui financier, lui offre un poste de professeur à l'université de l'Etat de New York à Stony Brook. "Ce furent des années extraordinaires, se souvient M. Bourguignon. Il a en quelque sorte été "confessé" par les mathématiciens de Long Island et il a pu raconter tout ce qu'il avait gardé dans sa tête et qu'il n'avait pu écrire pendant sa "clandestinité mathématique". Nous étions abasourdis." Au début des années 1980, il rejoint l'université Paris-VI puis, en 1982, devient professeur permanent à l'IHES. C'est toujours là, à Bures-sur-Yvette (Essonne), qu'il mène ses recherches.
Stéphane Foucart lemonde
Page a IHES
Le mathématicien français d'origine russe Mikhaïl Gromov s'est vu attribuer jeudi le prestigieux prix Abel décerné chaque année par l'Académie norvégienne des sciences et des lettres
Inutile de chercher sa photo sur sa page personnelle du site Web de l'Institut des hautes études scientifiques (IHES), dont il est membre depuis 1982 : Mikhaïl Gromov y a mis celle d'un petit singe asiatique coloré. Facétie ? Pudeur et discrétion ? Le visage sec et parcheminé du grand géomètre franco-russe, pris entre une barbe grise hiératique et des sourcils broussailleux, devrait en tout cas devenir, pour quelques jours au moins, la figure même des mathématiques. L'Académie norvégienne des sciences et des lettres devait lui décerner, jeudi 26 mars, le prix Abel, créé en 2003 par la Fondation Abel pour pallier l'absence de prix Nobel de maths. A la différence de la célèbre médaille Fields (décernée tous les quatre ans à des chercheurs de moins de 40 ans), cette distinction couronne l'ensemble d'une oeuvre.
Eclairage De Poincaré à Gromov, une tradition française
Celle de Misha Gromov est considérable. Il est ainsi le père du "h-principe" (h, pour homotopique), des fondements de la topologie symplectique, des notions de courbe pseudo-holomorphe ou de groupe hyperbolique... "Typiquement, sa méthode est d'accumuler une série de concepts qui paraissent au premier abord un peu grossiers et simples, dit le mathématicien Jean-Pierre Bourguignon, directeur de l'IHES. Mais quand vous parvenez à les enchaîner comme il faut - c'est-à-dire comme il le fait - alors des phénomènes mathématiques complètement nouveaux apparaissent brusquement."
Misha Gromov ne s'est pas rendu célèbre par la démonstration tonitruante d'une conjecture. "Il est plutôt un concepteur, quelqu'un qui, dans un seul article, aligne une centaine de théorèmes que la communauté des mathématiciens mettra dix ou quinze ans à absorber", explique M. Bourguignon. Le géomètre français d'origine russe ignorait jusqu'au 26 mars à midi qu'il était lauréat du prix le mieux doté des maths - seuls ses pairs ont donc pu être interrogés.
Pour le mathématicien Marcel Berger, ex-directeur de l'IHES, il faut revenir à des figures "comme celles de Bernhard Riemann (1826-1866) ou Henri Poincaré (1854-1912)" pour retrouver des savants dont les travaux ont autant irrigué à la fois la géométrie, l'analyse et l'algèbre. "Quelqu'un a un jour demandé à Einstein ce qu'il faisait quand il avait une idée, résume M. Berger ; il a répondu : "Des idées, on en a une ou deux dans sa vie" ; Misha Gromov, lui, en a eu cinq ou six."
Né en décembre 1943 en Russie, à Boksitogorsk, il découvre les mathématiques à 9 ans, grâce à sa mère qui lui offre Nombres et figures de Rademacher et Toeplitz. "J'étais incapable de tout comprendre, mais le livre m'a certainement influencé", dira-t-il, en 1999, dans un entretien accordé au physicien tchécoslovaque Georges Ripka et publié dans l'ouvrage Vivre savant sous le communisme (éd. Belin).
Il obtient un premier doctorat de l'université de Leningrad en 1968, et obtient un poste de maître-assistant. Mais il veut quitter l'Union soviétique. "Je voulus émigrer dès l'âge de 14 ans, dira-t-il à Georges Ripka. Je ne pouvais pas supporter le pays. La pression politique y était très déplaisante et elle ne venait pas que d'en haut." L'exemple offert par ses pairs vieillissant l'emplit d'effroi. "Les professeurs devaient enseigner de façon à témoigner du respect pour le régime, racontera-t-il. On ressentait la pression d'avoir toujours à exprimer sa soumission au système. On ne peut faire cela sans déformer sa personnalité et chaque mathématicien que je connus finit, à un certain âge, par développer une névrose accompagnée de troubles sévères. A mon avis, ils étaient devenus malades. Je n'ai pas voulu en arriver là."
Comment partir ? En entrant dans une manière de clandestinité mathématique. Car pour quitter l'URSS, mieux valait ne pas passer pour un cerveau d'exception. "Au début des années 1970, raconte Jean-Pierre Bourguignon, il quitte l'université et coupe les ponts avec la communauté académique en ne conservant par-devers lui aucun document ni aucun écrit mathématique d'aucune sorte." Qu'a fait Misha Gromov pendant cette clandestinité ? Il dira avoir été employé dans un institut de météorologie puis dans un centre de recherche sur la pâte à papier... Quelques légendes se sont forgées sur cette période dont il n'aime guère parler.
Ayant revendiqué le nom de sa mère pour établir ses nouveaux papiers d'identité, il obtient l'autorisation d'émigrer vers Israël en 1974. Mais lors d'une escale à Rome, il file aux Etats-Unis où Jim Simons, un mathématicien devenu aujourd'hui financier, lui offre un poste de professeur à l'université de l'Etat de New York à Stony Brook. "Ce furent des années extraordinaires, se souvient M. Bourguignon. Il a en quelque sorte été "confessé" par les mathématiciens de Long Island et il a pu raconter tout ce qu'il avait gardé dans sa tête et qu'il n'avait pu écrire pendant sa "clandestinité mathématique". Nous étions abasourdis." Au début des années 1980, il rejoint l'université Paris-VI puis, en 1982, devient professeur permanent à l'IHES. C'est toujours là, à Bures-sur-Yvette (Essonne), qu'il mène ses recherches.
Stéphane Foucart lemonde
Page a IHES
Yigal Ronen (Israel)
Sciences & Technologies Israéliennes
La Russie décore un chercheur israélien spécialisé dans le nucléaire.
Le professeur Yigal Ronen, du département du génie nucléaire de l'université Ben Gourion de Béersheva, doit être fait docteur honoris causa de l'Académie russe des sciences.
15 Février 2009
Il s'agit de l'une des plus hautes distinctions de l'Académie. Le prof. Ronen a mené plusieurs études sur les relations entre la composition des particules du noyau atomique et ses autres caractéristiques, ainsi que sur le développement de combustible nucléaire pour les fusées.
Guysen Israel News
web site du Professeur Ronen
La Russie décore un chercheur israélien spécialisé dans le nucléaire.
Le professeur Yigal Ronen, du département du génie nucléaire de l'université Ben Gourion de Béersheva, doit être fait docteur honoris causa de l'Académie russe des sciences.
15 Février 2009
Il s'agit de l'une des plus hautes distinctions de l'Académie. Le prof. Ronen a mené plusieurs études sur les relations entre la composition des particules du noyau atomique et ses autres caractéristiques, ainsi que sur le développement de combustible nucléaire pour les fusées.
Guysen Israel News
web site du Professeur Ronen
Naim Kattan (Canada)
Naïm Kattan, de l’Irak au Canada
Un écrivain majeur de la littérature québécoise
Né à Bagdad en 1928, Naïm Kattan fait partie de ce peuple juif implanté en Mésopotamie depuis la nuit des temps. Emigré au Canada, il compte aujourd’hui parmi les auteurs majeurs de la littérature québécoise et parmi les meilleurs défenseurs de la langue française. Ecoutez-le parler de ses trois villes de naissance, de l’exil et de la mémoire, des Juifs et des Kurdes, de la langue arabe et du français. Un entretien exceptionnel proposé par François-Pierre Nizery.
Né à Bagdad en 1928, Naïm Kattan fait partie de ce peuple juif implanté en Mésopotamie depuis la nuit des temps. Écrivain de naissance ou presque (il suffit de lire Adieu Babylone pour s’en rendre compte), il écrit d’abord en arabe, sa langue maternelle, puis en français lorsqu’il choisit de poursuivre ses études de littérature à la Sorbonne à Paris et d’émigrer au Canada en 1954, où il exerce le métier de journaliste au Nouveau Journal en 1961 et dans les pages littéraires du Devoir dont il est toujours chroniqueur. Il est aujourd’hui l’un des écrivains majeurs de la littérature québécoise, dont il a été pendant de nombreuses années un promoteur infatigable, notamment lorsqu’il dirigeait le Conseil des Arts du Canada.
Parmi toutes ses œuvres littéraires (une quarantaine au total), suggérons la lecture de quatre d’entre elles.
D’abord, Le Réel et le Théâtral, publié en 1970 chez Hurtubise au Canada et chez Denoël en France, un essai pour tenter de cerner les deux mondes qui l’habitent, l’Orient et l’Occident, à travers leurs deux façons d’appréhender ce qui les entoure, le “théâtral” marque de l’Occident, et le “réel” marque de l’Orient.
Ensuite, Adieu Babylone, publié chez Julliard en 1975 et réédité dans la collection Espaces Libres d’Albin Michel en 2003, avec une préface de Michel Tournier, un roman inspiré de sa jeunesse en Irak et qui dit bien des choses sur la situation, mal connue, des Juifs d’Irak à l’époque.
La Fiancée promise, publié chez Hurtubise en 1983, est un roman agréable et presque léger dans la forme, avec beaucoup de dialogues, et puissant sur le fond, avec des réflexions subtiles et profondes sur les contrastes identitaires qu’on peut vivre lorsqu’on débarque et qu’on s’installe à Montréal.
Enfin L’Anniversaire, publié en 2000 aux éditions Québec-Amérique, un roman épistolaire, propre à une réflexion d’autant plus profonde que chaque lettre se trouve toujours mise en cause par une sorte de “contre-lettre” qui dit le “réel” et contredit le “théâtral”.
Outre cette activité d’écrivain, Naïm Kattan est directeur de la revue Les Écrits, la plus ancienne revue littéraire du Québec, et membre de l’Académie des Lettres du Québec. Sa contribution au rayonnement de la langue française dans le monde lui a valu de recevoir en 2007 le prix Hervé Deluen décerné par l’Académie française. Ajoutons qu’il est correspondant de la revue littéraire Riveneuve Continents.
Le commencement : Babylone
L’écrivain commence par rappeler pourquoi depuis si longtemps le cœur de l’Irak, Babylone, fait partie de l’âme juive. Et d’évoquer quelques souvenirs d’enfance, et notamment ses premières années d’écolier à l’Alliance Israélite Universelle, une école fondée par la communauté juive de France, où l’on enseignait quatre langues – l’arabe, le français, l’anglais et l’hébreu. « Chaque année, on nous emmenait en excursion pour une journée à Babylone, à une centaine de kilomètres de Bagdad. Le professeur nous en montrait les ruines et nous décrivait une ville, une ville architecturalement très développée avec ses jardins suspendus et ses courants d’eau qui n’existent plus. Il nous rappelait que nos ancêtres les Juifs étaient venus ici comme prisonniers, esclaves de Nabuchodonosor, qu’ils étaient devenus libres grâce à un livre, que ce livre-là, ils l’avaient lu, étudié, commenté. Pendant des siècles ils avaient écrit le Talmud. Le grand commentaire, le grand débat sur le judaïsme et le monde a été écrit à Babylone. L’enfant que j’étais alors rêvait déjà d’être écrivain, mais il faut rester très humble lorsque l’on appartient à une communauté à laquelle on doit le Talmud. Je me disais : “Que vais-je faire pour être à la hauteur de ce patrimoine ?” Les Juifs sont restés vingt siècles en Irak, ils ont collaboré à toutes sortes d’activités sur place, avec les chrétiens, avec les musulmans. Ils ont choisi la langue du pays, l’arabe. Ils ont été fiers d’appartenir à une si longue tradition. Un jour, lors d’un colloque aux États-Unis sur les Séfarades, certains participants, des Juifs d’Égypte et du Maghreb, évoquaient l’ancienneté de leur implantation. Je leur ai répliqué en leur rappelant qu’Abraham était né non loin de Bagdad, à un endroit où je m’étais rendu. L’Irak, pour les Juifs, est un lieu de mémoire biblique. Jonas est de Ninive dans le nord, il y a aussi le tombeau d’Ézéchiel, le prophète Daniel est passé par là. L’Irak est la première terre des religions ».
Mes trois villes de naissance : Bagdad, Paris, Montréal
Naïm Katan apporte sa réflexion à la notion de groupe. Selon lui, être juif, c’est un esprit plus que l’affirmation d’une identité ou la revendication d’un pouvoir. L’exil oblige à s’intégrer à d’autres cultures, à les regarder, à supporter leur regard. Il décrit très bien cette mixité, cette réciprocité du regard dans Adieu Babylone.
« J’ai toujours prétendu que je ne suis pas un exilé. Il y a, dans les versets de la Bible et les écrits religieux juifs, une nostalgie du retour à Jérusalem, mais il y a aussi dans Jérémie des versets qui disent “Il faut célébrer le pays où vous êtes. Même si vous étiez forcés d’y aller, il faut le célébrer parce que c’est là où se déroule votre vie et c’est le bien-être de ce pays-là qui pourra aussi être votre bien-être”. J’ai pris les deux versions et je me suis dit que pour moi, il y avait une mémoire et que la mémoire me sauve de l’exil. Dans mon livre Les Villes de naissance, j’écris que je suis né dans trois villes. Je suis né à Bagdad, ma ville biologique de naissance. Je suis né à Paris où, pour la première fois, j’ai pu vraiment connaître la culture occidentale, pas seulement dans les livres mais dans le réel, le théâtre, l’art, la musique et aussi (j’avais dix-huit ans quand je suis arrivé !) le rapport avec les femmes. Les relations entre une jeune fille et un jeune garçon n’étaient pas interdites. C’est là que j’ai eu mon premier tête-à-tête avec une jeune fille. Ma troisième ville de naissance, c’est Montréal, ma ville depuis cinquante ans, qui contient toutes les autres villes. Je fais de chaque ville où je vis une ville de naissance, ce qui veut dire que j’accepte d’être loin d’une culture et d’une mémoire, et si j’emporte la culture et la mémoire avec moi, je ne suis pas en exil. L’identité est toujours en mouvement. L’identité fixe arrive après la mort. La culture française n’est pas définissable. Elle est toujours en mouvement. On peut définir le XVIe siècle, le XVIIe siècle (je l’ai fait à la Sorbonne), mais on ne peut pas dire que l’identité française est fixe. Avec la Francophonie, elle est encore moins fixe. Elle est mondiale, mais d’une manière différente par rapport au XIXe siècle. Je ne suis pas en exil tout en étant fidèle à ma mémoire. Ce n’est pas contradictoire. Je porte Bagdad en moi, j’ai écrit quelques romans qui s’y passent, mais ma ville c’est Montréal ».
Son regard sur l’Irak actuel
« Autrefois, Bagdad était une ville juive à 25,30%. Il n’y a plus de Juifs aujourd’hui. Les derniers sont partis en 1951. Ils sont vivants, mais ailleurs. Avec mes amis, avec des chrétiens et des musulmans, nous voulions à l’époque fonder la nouvelle littérature irakienne. C’était ma ville, mon pays. Quand je vois aujourd’hui à la télévision ces visages d’enfants meurtris, je ressens une émotion profonde. Ces enfants, ces visages, ce sont ceux avec lesquels j’ai vécu. Quand on parle des Kurdes, je pense à mon professeur d’histoire et géographie qui était kurde. Pour moi, le mot kurde n’évoque pas simplement un groupe qui lutte et qui essaie de conquérir le droit d’être lui-même, c’est l’identité de celui qui m’a appris comment lire l’Histoire. C’est très douloureux. Si un pays souffre comme l’Irak, c’est que le monde va mal ».
De l’arabe, de l’hébreu et des langues d’accueil
François-Pierre Nizery aborde ensuite avec son invité la question de la langue en lui posant ces questions : « Ce que vous avez dit précédemment de l’esprit juif, de l’exil, ne vous préparait-il pas à envisager naturellement la langue comme une terre d’accueil, comme un lieu où l’on choisit de s’installer et d’aller à la rencontre d’autres regards, d’autres gestes, d’autres mots sans que cette mixité n’altère l’esprit des origines ? Car sur le territoire des langues, il y a toujours d’abord la maison natale. Pour vous, la maison natale, c’est l’arabe. Y a-t-il une manière juive de parler et d’écrire l’arabe ? »
Voici la réponse de Naïm Kattan :
« L’arabe écrit est le même pour tout le monde. Au Maroc, on l’appelle l’arabe classique. Mais il y a l’arabe parlé qui est différent de l’arabe écrit. Les musulmans ont leur propre dialecte, les chrétiens ont le leur. Les gens de Mossoul, de Bassora, de Bagdad ont leur dialecte. Mais tout le monde se comprend. Les Juifs de Bagdad avaient le leur aussi. Ils apprenaient l’hébreu d’abord pour des raisons religieuses. Ils envoyaient leurs enfants à l’école pour apprendre à lire le Kaddish, car si quelqu’un meurt et qu’il n’y a personne pour lire la prière, le mort n’est pas reçu par Dieu et par le ciel. Les caractères hébreux étaient aussi devenus une manière d’écrire l’arabe. Maimonide a écrit ses livres en arabe mais avec des caractères hébraïques. Pour les Juifs, il ne s’agissait pas d’un code secret, mais d’une façon de mieux correspondre. Cela restait de la langue arabe. Du reste, notre école, l’Alliance israélite universelle, était considérée comme la meilleure école du pays en arabe. Beaucoup d’écrivains irakiens étaient juifs. La première revue littéraire irakienne dans les années 30 a été fondée par des Juifs. Mais ce n’était pas une revue juive, c’était une revue littéraire, qui n’avait rien à voir avec une communauté mais avec le pays ».
A la question « écrivez-vous encore en arabe », il répond : « J’écris des lettres, mais je ne peux plus écrire des livres en arabe. Après quarante livres en français, c’est impossible. Je me bats assez avec le français pour ne pas devoir me battre aussi avec l’arabe. Je parle arabe avec des amis, avec bonheur, mais ce sont des conversations personnelles ».
François-Pierre Nizery propose alors à son invité d’approfondir cette question de la rencontre des langues, sur la façon dont elles peuvent se croiser, s’enrichir : « Concernant l’hébreu, je voudrais citer un prêtre catholique que j’ai entendu un jour dire : “En hébreu, il n’y a pas de passé ou de futur, il n’y a que l’accompli et l’inaccompli.” Décidément, le dialogue des langues, c’est vraiment complexe. »
Réponse de Naïm Kattan : « Ce qu’a dit ce prêtre est tout à fait juste. C’est le cas pour l’hébreu et aussi pour l’arabe. Les langues sémites n’ont pas de passé ni de futur, mais elles ont le présent. Le présent est ce qui est l’essentiel. Il n’y a pas de verbe être en hébreu, et dans les langues sémitiques en général. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai eu tant de mal à passer d’une langue à l’autre. J’ai connu vingt ans de silence avant d’écrire littérairement en français. La première difficulté, c’était le genre. La neige, c’est le neige en arabe ; le soleil, c’est la soleil ; la lune, c’est le lune. Dans ma tête, la neige est toujours le neige ; le soleil, la soleil. La deuxième difficulté, c’est le rapport avec le temps. Jean Grosjean, qui m’a incité à écrire Le Réel et le Théâtral, et qui était, soit dit en passant, anciennement prêtre, connaissait l’arabe et l’hébreu et un jour il m’a dit : “Vous avez un problème avec le verbe français, mais ne vous affranchissez pas du verbe sémite, c’est votre rapport avec le réel, le réel c’est le présent.” Dans mes écrits, je passe très souvent au présent. Je suis habitué à obéir aux règles. Le français est très rigoureux et j’essaie de ne pas transgresser les règles primordiales de la langue, mais mon rapport avec le temps reste différent. Pour autant, je ne ressens pas l’entrechoc des deux langues dont parle Vénus Khoury-Ghata dans sa contribution au “Livre d’or” de l’Observatoire Européen du Plurilinguisme. Chez moi, c’est intériorisé. Ce n’est plus ouvertement visible car je ne vis plus dans le monde arabe. »
Pourquoi j’ai choisi le français ? Parce que c’était la langue de la liberté.
François-Pierre Nizery : « La langue française est maintenant votre langue par excellence, votre langue d’écriture privilégiée, celle que vous défendez. Alors, pourquoi ce choix, quel en a été le déclic initial et comment vous sentez-vous aujourd’hui dans la maison de la langue française ? Que vous apporte-t-elle finalement de plus qu’une langue comme l’anglais, que vous pratiquez aussi ? »
Réponse de Naïm Kattan : « Pourquoi n’ai-je pas choisi l’anglais au départ ? J’aurais pu effectivement, je lisais dans ma jeunesse des livres en français mais aussi en anglais. J’ai choisi le français pour des raisons émotives. L’anglais était la langue des occupants, des colonisateurs. On était sous régime britannique. Même si on ne voyait pas les Anglais, on leur était soumis. À l’époque, j’étais un patriote. Je voulais la liberté. Le français était la langue de la liberté. Je me souviens d’un débat au Brésil avec Tahar Ben Jelloun qui me disait : “Ah oui bien sûr, tu n’es pas né au Maroc. Pour toi le français est la langue de la liberté. Pour moi, c’est celle du colonisateur.” Je ne suis pas né dans une colonie française. Toutes mes lectures d’écrivains français me prouvent que la langue française est la langue de la libération, de l’affranchissement. J’ai adhéré au français car c’était la langue qui correspondait le plus à mes rêves d’enfant, la langue de la présence de la liberté. On peut trouver ça dans d’autres langues mais moi je l’ai découvert dans le français ».
François-Pierre Nizery : « Cette liberté ne se crée-t-elle pas dans la variété, la pluralité des territoires d’expression française ? »
Réponse de Naïm Kattan : « Certainement. L’universalisme du français n’est pas celui de la France. C’est peut-être celui du Québec, de la Belgique, de l’Afrique. Ce qu’il y a d’important dans une langue, c’est que toutes les cultures y trouvent leur place. Le français n’est pas la langue d’une culture mais de toutes les cultures, y compris pour les Français eux-mêmes. Quand on lit Chateaubriand sur l’Amérique, Malraux sur l’Asie, on sait que le monde existe à l’intérieur de cette langue. C’est un monde où l’aspiration à la liberté est toujours présente. Ça m’a nourri et ça me nourrit encore. Être un écrivain québécois et canadien, écrire en français c’est appartenir davantage à l’universel et entretenir un rapport d’autant plus intime avec le français. Je ne suis pas un pauvre cousin lointain mais un participant à la culture française. Quand je lis Chateaubriand, Racine, Molière, Proust, je lis mes ancêtres et mes maîtres, et je dis, humblement, que j’appartiens à cette langue et à cette culture. Racine n’appartient pas qu’à la France, il appartient à tous ceux qui peuvent le lire et l’écouter ».
"J’ai choisi le Québec où m’attendaient quelques surprises..."
Naïm Kattan a choisi de ne pas rester en France pour partir vers le Grand Nord. Qu’allait-il y chercher ? Est-il allé à la rencontre d’autres cultures immigrées ? Se sent-il profondément québécois ? A ces questions, il répond ainsi :
« Il y a d’abord les circonstances matérielles de la vie. J’avais du mal à m’installer en France. Il y avait des lois, c’était très compliqué. Et puis un ami hollandais m’a signalé que, sur un bateau hollandais voguant vers les États-Unis, des conférences étaient organisées pendant la traversée et qu’on était demandeur de conférenciers. Il m’a suggéré de poser ma candidature de sorte que je puisse ainsi voyager gratuitement vers les États-Unis. Il y avait une certaine liberté de migration vers l’Amérique et je devais en profiter. Mais je voulais une Amérique où l’on parle français. J’ai donc choisi Montréal. J’ai choisi le Québec où quelques petites surprises m’attendaient. D’abord, ceux qui parlaient français étaient catholiques. Dans les années 50, le Québec était très catholique. Ça a changé depuis. Il reste beaucoup de catholiques mais ce n’est plus un pays où l’Église est ultra présente. À l’époque, on me posait souvent la question, y compris lorsque je postulais à un emploi : “Vous êtes juif, mais vous appartenez à quelle paroisse ?” C’était une difficulté au départ, mais cela m’a permis par la suite de me lier d’amitié avec ceux qui voulaient changer le Québec, revoir le passé, aller de l’avant, non pas pour faire de la politique, mais plutôt de l’histoire. Dans mon roman L’Anniversaire, le personnage principal est un historien qui vient d’Alep en Syrie. Après avoir été un peu partout en Amérique, notamment au Brésil, il s’installe à Montréal et devient le grand historien du Québec. Et il dit ceci sur l’Histoire : s’il a consacré sa vie à l’histoire du Canada français, lui le Juif d’Alep, c’est parce qu’il est pris par les peuples qui ne veulent pas mourir, parce qu’il est émotivement associé et solidaire de toutes les cultures qui se battent pour ne pas mourir. Et moi, je me bats pour la culture française au Québec, parce que c’est aussi une culture, comme la culture juive, qui ne veut pas mourir et je suis complètement solidaire de cela. Je me considère comme francophone et juif même si la majorité des francophones au Québec n’est pas juive. Partout dans le monde, les Juifs sont une minorité. Malgré tout, cela m’incite à me reconnaître dans cet univers qui tient à sa mémoire et à sa culture. Cette culture-là est très précieuse, très valable et très vivante. Oui, la culture du Québec, maintenant, est multiple. Quand je suis arrivé au Conseil des Arts, il y avait une quinzaine de romans publiés en français. Maintenant, il y en a plus de 300. En une génération, il y a eu une révolution culturelle au Québec qu’on ne reconnaît pas toujours. Moi je la vis cette révolution ! Je l’ai vécue de l’intérieur au Conseil des Arts. J’ai vu le foisonnement de peintres, de musiciens, de gens du théâtre. C’est merveilleux ! C’est mon peuple. Je ne peux pas en dire du bien ou du mal, c’est mon peuple ».
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Un écrivain majeur de la littérature québécoise
Né à Bagdad en 1928, Naïm Kattan fait partie de ce peuple juif implanté en Mésopotamie depuis la nuit des temps. Emigré au Canada, il compte aujourd’hui parmi les auteurs majeurs de la littérature québécoise et parmi les meilleurs défenseurs de la langue française. Ecoutez-le parler de ses trois villes de naissance, de l’exil et de la mémoire, des Juifs et des Kurdes, de la langue arabe et du français. Un entretien exceptionnel proposé par François-Pierre Nizery.
Né à Bagdad en 1928, Naïm Kattan fait partie de ce peuple juif implanté en Mésopotamie depuis la nuit des temps. Écrivain de naissance ou presque (il suffit de lire Adieu Babylone pour s’en rendre compte), il écrit d’abord en arabe, sa langue maternelle, puis en français lorsqu’il choisit de poursuivre ses études de littérature à la Sorbonne à Paris et d’émigrer au Canada en 1954, où il exerce le métier de journaliste au Nouveau Journal en 1961 et dans les pages littéraires du Devoir dont il est toujours chroniqueur. Il est aujourd’hui l’un des écrivains majeurs de la littérature québécoise, dont il a été pendant de nombreuses années un promoteur infatigable, notamment lorsqu’il dirigeait le Conseil des Arts du Canada.
Parmi toutes ses œuvres littéraires (une quarantaine au total), suggérons la lecture de quatre d’entre elles.
D’abord, Le Réel et le Théâtral, publié en 1970 chez Hurtubise au Canada et chez Denoël en France, un essai pour tenter de cerner les deux mondes qui l’habitent, l’Orient et l’Occident, à travers leurs deux façons d’appréhender ce qui les entoure, le “théâtral” marque de l’Occident, et le “réel” marque de l’Orient.
Ensuite, Adieu Babylone, publié chez Julliard en 1975 et réédité dans la collection Espaces Libres d’Albin Michel en 2003, avec une préface de Michel Tournier, un roman inspiré de sa jeunesse en Irak et qui dit bien des choses sur la situation, mal connue, des Juifs d’Irak à l’époque.
La Fiancée promise, publié chez Hurtubise en 1983, est un roman agréable et presque léger dans la forme, avec beaucoup de dialogues, et puissant sur le fond, avec des réflexions subtiles et profondes sur les contrastes identitaires qu’on peut vivre lorsqu’on débarque et qu’on s’installe à Montréal.
Enfin L’Anniversaire, publié en 2000 aux éditions Québec-Amérique, un roman épistolaire, propre à une réflexion d’autant plus profonde que chaque lettre se trouve toujours mise en cause par une sorte de “contre-lettre” qui dit le “réel” et contredit le “théâtral”.
Outre cette activité d’écrivain, Naïm Kattan est directeur de la revue Les Écrits, la plus ancienne revue littéraire du Québec, et membre de l’Académie des Lettres du Québec. Sa contribution au rayonnement de la langue française dans le monde lui a valu de recevoir en 2007 le prix Hervé Deluen décerné par l’Académie française. Ajoutons qu’il est correspondant de la revue littéraire Riveneuve Continents.
Le commencement : Babylone
L’écrivain commence par rappeler pourquoi depuis si longtemps le cœur de l’Irak, Babylone, fait partie de l’âme juive. Et d’évoquer quelques souvenirs d’enfance, et notamment ses premières années d’écolier à l’Alliance Israélite Universelle, une école fondée par la communauté juive de France, où l’on enseignait quatre langues – l’arabe, le français, l’anglais et l’hébreu. « Chaque année, on nous emmenait en excursion pour une journée à Babylone, à une centaine de kilomètres de Bagdad. Le professeur nous en montrait les ruines et nous décrivait une ville, une ville architecturalement très développée avec ses jardins suspendus et ses courants d’eau qui n’existent plus. Il nous rappelait que nos ancêtres les Juifs étaient venus ici comme prisonniers, esclaves de Nabuchodonosor, qu’ils étaient devenus libres grâce à un livre, que ce livre-là, ils l’avaient lu, étudié, commenté. Pendant des siècles ils avaient écrit le Talmud. Le grand commentaire, le grand débat sur le judaïsme et le monde a été écrit à Babylone. L’enfant que j’étais alors rêvait déjà d’être écrivain, mais il faut rester très humble lorsque l’on appartient à une communauté à laquelle on doit le Talmud. Je me disais : “Que vais-je faire pour être à la hauteur de ce patrimoine ?” Les Juifs sont restés vingt siècles en Irak, ils ont collaboré à toutes sortes d’activités sur place, avec les chrétiens, avec les musulmans. Ils ont choisi la langue du pays, l’arabe. Ils ont été fiers d’appartenir à une si longue tradition. Un jour, lors d’un colloque aux États-Unis sur les Séfarades, certains participants, des Juifs d’Égypte et du Maghreb, évoquaient l’ancienneté de leur implantation. Je leur ai répliqué en leur rappelant qu’Abraham était né non loin de Bagdad, à un endroit où je m’étais rendu. L’Irak, pour les Juifs, est un lieu de mémoire biblique. Jonas est de Ninive dans le nord, il y a aussi le tombeau d’Ézéchiel, le prophète Daniel est passé par là. L’Irak est la première terre des religions ».
Mes trois villes de naissance : Bagdad, Paris, Montréal
Naïm Katan apporte sa réflexion à la notion de groupe. Selon lui, être juif, c’est un esprit plus que l’affirmation d’une identité ou la revendication d’un pouvoir. L’exil oblige à s’intégrer à d’autres cultures, à les regarder, à supporter leur regard. Il décrit très bien cette mixité, cette réciprocité du regard dans Adieu Babylone.
« J’ai toujours prétendu que je ne suis pas un exilé. Il y a, dans les versets de la Bible et les écrits religieux juifs, une nostalgie du retour à Jérusalem, mais il y a aussi dans Jérémie des versets qui disent “Il faut célébrer le pays où vous êtes. Même si vous étiez forcés d’y aller, il faut le célébrer parce que c’est là où se déroule votre vie et c’est le bien-être de ce pays-là qui pourra aussi être votre bien-être”. J’ai pris les deux versions et je me suis dit que pour moi, il y avait une mémoire et que la mémoire me sauve de l’exil. Dans mon livre Les Villes de naissance, j’écris que je suis né dans trois villes. Je suis né à Bagdad, ma ville biologique de naissance. Je suis né à Paris où, pour la première fois, j’ai pu vraiment connaître la culture occidentale, pas seulement dans les livres mais dans le réel, le théâtre, l’art, la musique et aussi (j’avais dix-huit ans quand je suis arrivé !) le rapport avec les femmes. Les relations entre une jeune fille et un jeune garçon n’étaient pas interdites. C’est là que j’ai eu mon premier tête-à-tête avec une jeune fille. Ma troisième ville de naissance, c’est Montréal, ma ville depuis cinquante ans, qui contient toutes les autres villes. Je fais de chaque ville où je vis une ville de naissance, ce qui veut dire que j’accepte d’être loin d’une culture et d’une mémoire, et si j’emporte la culture et la mémoire avec moi, je ne suis pas en exil. L’identité est toujours en mouvement. L’identité fixe arrive après la mort. La culture française n’est pas définissable. Elle est toujours en mouvement. On peut définir le XVIe siècle, le XVIIe siècle (je l’ai fait à la Sorbonne), mais on ne peut pas dire que l’identité française est fixe. Avec la Francophonie, elle est encore moins fixe. Elle est mondiale, mais d’une manière différente par rapport au XIXe siècle. Je ne suis pas en exil tout en étant fidèle à ma mémoire. Ce n’est pas contradictoire. Je porte Bagdad en moi, j’ai écrit quelques romans qui s’y passent, mais ma ville c’est Montréal ».
Son regard sur l’Irak actuel
« Autrefois, Bagdad était une ville juive à 25,30%. Il n’y a plus de Juifs aujourd’hui. Les derniers sont partis en 1951. Ils sont vivants, mais ailleurs. Avec mes amis, avec des chrétiens et des musulmans, nous voulions à l’époque fonder la nouvelle littérature irakienne. C’était ma ville, mon pays. Quand je vois aujourd’hui à la télévision ces visages d’enfants meurtris, je ressens une émotion profonde. Ces enfants, ces visages, ce sont ceux avec lesquels j’ai vécu. Quand on parle des Kurdes, je pense à mon professeur d’histoire et géographie qui était kurde. Pour moi, le mot kurde n’évoque pas simplement un groupe qui lutte et qui essaie de conquérir le droit d’être lui-même, c’est l’identité de celui qui m’a appris comment lire l’Histoire. C’est très douloureux. Si un pays souffre comme l’Irak, c’est que le monde va mal ».
De l’arabe, de l’hébreu et des langues d’accueil
François-Pierre Nizery aborde ensuite avec son invité la question de la langue en lui posant ces questions : « Ce que vous avez dit précédemment de l’esprit juif, de l’exil, ne vous préparait-il pas à envisager naturellement la langue comme une terre d’accueil, comme un lieu où l’on choisit de s’installer et d’aller à la rencontre d’autres regards, d’autres gestes, d’autres mots sans que cette mixité n’altère l’esprit des origines ? Car sur le territoire des langues, il y a toujours d’abord la maison natale. Pour vous, la maison natale, c’est l’arabe. Y a-t-il une manière juive de parler et d’écrire l’arabe ? »
Voici la réponse de Naïm Kattan :
« L’arabe écrit est le même pour tout le monde. Au Maroc, on l’appelle l’arabe classique. Mais il y a l’arabe parlé qui est différent de l’arabe écrit. Les musulmans ont leur propre dialecte, les chrétiens ont le leur. Les gens de Mossoul, de Bassora, de Bagdad ont leur dialecte. Mais tout le monde se comprend. Les Juifs de Bagdad avaient le leur aussi. Ils apprenaient l’hébreu d’abord pour des raisons religieuses. Ils envoyaient leurs enfants à l’école pour apprendre à lire le Kaddish, car si quelqu’un meurt et qu’il n’y a personne pour lire la prière, le mort n’est pas reçu par Dieu et par le ciel. Les caractères hébreux étaient aussi devenus une manière d’écrire l’arabe. Maimonide a écrit ses livres en arabe mais avec des caractères hébraïques. Pour les Juifs, il ne s’agissait pas d’un code secret, mais d’une façon de mieux correspondre. Cela restait de la langue arabe. Du reste, notre école, l’Alliance israélite universelle, était considérée comme la meilleure école du pays en arabe. Beaucoup d’écrivains irakiens étaient juifs. La première revue littéraire irakienne dans les années 30 a été fondée par des Juifs. Mais ce n’était pas une revue juive, c’était une revue littéraire, qui n’avait rien à voir avec une communauté mais avec le pays ».
A la question « écrivez-vous encore en arabe », il répond : « J’écris des lettres, mais je ne peux plus écrire des livres en arabe. Après quarante livres en français, c’est impossible. Je me bats assez avec le français pour ne pas devoir me battre aussi avec l’arabe. Je parle arabe avec des amis, avec bonheur, mais ce sont des conversations personnelles ».
François-Pierre Nizery propose alors à son invité d’approfondir cette question de la rencontre des langues, sur la façon dont elles peuvent se croiser, s’enrichir : « Concernant l’hébreu, je voudrais citer un prêtre catholique que j’ai entendu un jour dire : “En hébreu, il n’y a pas de passé ou de futur, il n’y a que l’accompli et l’inaccompli.” Décidément, le dialogue des langues, c’est vraiment complexe. »
Réponse de Naïm Kattan : « Ce qu’a dit ce prêtre est tout à fait juste. C’est le cas pour l’hébreu et aussi pour l’arabe. Les langues sémites n’ont pas de passé ni de futur, mais elles ont le présent. Le présent est ce qui est l’essentiel. Il n’y a pas de verbe être en hébreu, et dans les langues sémitiques en général. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai eu tant de mal à passer d’une langue à l’autre. J’ai connu vingt ans de silence avant d’écrire littérairement en français. La première difficulté, c’était le genre. La neige, c’est le neige en arabe ; le soleil, c’est la soleil ; la lune, c’est le lune. Dans ma tête, la neige est toujours le neige ; le soleil, la soleil. La deuxième difficulté, c’est le rapport avec le temps. Jean Grosjean, qui m’a incité à écrire Le Réel et le Théâtral, et qui était, soit dit en passant, anciennement prêtre, connaissait l’arabe et l’hébreu et un jour il m’a dit : “Vous avez un problème avec le verbe français, mais ne vous affranchissez pas du verbe sémite, c’est votre rapport avec le réel, le réel c’est le présent.” Dans mes écrits, je passe très souvent au présent. Je suis habitué à obéir aux règles. Le français est très rigoureux et j’essaie de ne pas transgresser les règles primordiales de la langue, mais mon rapport avec le temps reste différent. Pour autant, je ne ressens pas l’entrechoc des deux langues dont parle Vénus Khoury-Ghata dans sa contribution au “Livre d’or” de l’Observatoire Européen du Plurilinguisme. Chez moi, c’est intériorisé. Ce n’est plus ouvertement visible car je ne vis plus dans le monde arabe. »
Pourquoi j’ai choisi le français ? Parce que c’était la langue de la liberté.
François-Pierre Nizery : « La langue française est maintenant votre langue par excellence, votre langue d’écriture privilégiée, celle que vous défendez. Alors, pourquoi ce choix, quel en a été le déclic initial et comment vous sentez-vous aujourd’hui dans la maison de la langue française ? Que vous apporte-t-elle finalement de plus qu’une langue comme l’anglais, que vous pratiquez aussi ? »
Réponse de Naïm Kattan : « Pourquoi n’ai-je pas choisi l’anglais au départ ? J’aurais pu effectivement, je lisais dans ma jeunesse des livres en français mais aussi en anglais. J’ai choisi le français pour des raisons émotives. L’anglais était la langue des occupants, des colonisateurs. On était sous régime britannique. Même si on ne voyait pas les Anglais, on leur était soumis. À l’époque, j’étais un patriote. Je voulais la liberté. Le français était la langue de la liberté. Je me souviens d’un débat au Brésil avec Tahar Ben Jelloun qui me disait : “Ah oui bien sûr, tu n’es pas né au Maroc. Pour toi le français est la langue de la liberté. Pour moi, c’est celle du colonisateur.” Je ne suis pas né dans une colonie française. Toutes mes lectures d’écrivains français me prouvent que la langue française est la langue de la libération, de l’affranchissement. J’ai adhéré au français car c’était la langue qui correspondait le plus à mes rêves d’enfant, la langue de la présence de la liberté. On peut trouver ça dans d’autres langues mais moi je l’ai découvert dans le français ».
François-Pierre Nizery : « Cette liberté ne se crée-t-elle pas dans la variété, la pluralité des territoires d’expression française ? »
Réponse de Naïm Kattan : « Certainement. L’universalisme du français n’est pas celui de la France. C’est peut-être celui du Québec, de la Belgique, de l’Afrique. Ce qu’il y a d’important dans une langue, c’est que toutes les cultures y trouvent leur place. Le français n’est pas la langue d’une culture mais de toutes les cultures, y compris pour les Français eux-mêmes. Quand on lit Chateaubriand sur l’Amérique, Malraux sur l’Asie, on sait que le monde existe à l’intérieur de cette langue. C’est un monde où l’aspiration à la liberté est toujours présente. Ça m’a nourri et ça me nourrit encore. Être un écrivain québécois et canadien, écrire en français c’est appartenir davantage à l’universel et entretenir un rapport d’autant plus intime avec le français. Je ne suis pas un pauvre cousin lointain mais un participant à la culture française. Quand je lis Chateaubriand, Racine, Molière, Proust, je lis mes ancêtres et mes maîtres, et je dis, humblement, que j’appartiens à cette langue et à cette culture. Racine n’appartient pas qu’à la France, il appartient à tous ceux qui peuvent le lire et l’écouter ».
"J’ai choisi le Québec où m’attendaient quelques surprises..."
Naïm Kattan a choisi de ne pas rester en France pour partir vers le Grand Nord. Qu’allait-il y chercher ? Est-il allé à la rencontre d’autres cultures immigrées ? Se sent-il profondément québécois ? A ces questions, il répond ainsi :
« Il y a d’abord les circonstances matérielles de la vie. J’avais du mal à m’installer en France. Il y avait des lois, c’était très compliqué. Et puis un ami hollandais m’a signalé que, sur un bateau hollandais voguant vers les États-Unis, des conférences étaient organisées pendant la traversée et qu’on était demandeur de conférenciers. Il m’a suggéré de poser ma candidature de sorte que je puisse ainsi voyager gratuitement vers les États-Unis. Il y avait une certaine liberté de migration vers l’Amérique et je devais en profiter. Mais je voulais une Amérique où l’on parle français. J’ai donc choisi Montréal. J’ai choisi le Québec où quelques petites surprises m’attendaient. D’abord, ceux qui parlaient français étaient catholiques. Dans les années 50, le Québec était très catholique. Ça a changé depuis. Il reste beaucoup de catholiques mais ce n’est plus un pays où l’Église est ultra présente. À l’époque, on me posait souvent la question, y compris lorsque je postulais à un emploi : “Vous êtes juif, mais vous appartenez à quelle paroisse ?” C’était une difficulté au départ, mais cela m’a permis par la suite de me lier d’amitié avec ceux qui voulaient changer le Québec, revoir le passé, aller de l’avant, non pas pour faire de la politique, mais plutôt de l’histoire. Dans mon roman L’Anniversaire, le personnage principal est un historien qui vient d’Alep en Syrie. Après avoir été un peu partout en Amérique, notamment au Brésil, il s’installe à Montréal et devient le grand historien du Québec. Et il dit ceci sur l’Histoire : s’il a consacré sa vie à l’histoire du Canada français, lui le Juif d’Alep, c’est parce qu’il est pris par les peuples qui ne veulent pas mourir, parce qu’il est émotivement associé et solidaire de toutes les cultures qui se battent pour ne pas mourir. Et moi, je me bats pour la culture française au Québec, parce que c’est aussi une culture, comme la culture juive, qui ne veut pas mourir et je suis complètement solidaire de cela. Je me considère comme francophone et juif même si la majorité des francophones au Québec n’est pas juive. Partout dans le monde, les Juifs sont une minorité. Malgré tout, cela m’incite à me reconnaître dans cet univers qui tient à sa mémoire et à sa culture. Cette culture-là est très précieuse, très valable et très vivante. Oui, la culture du Québec, maintenant, est multiple. Quand je suis arrivé au Conseil des Arts, il y avait une quinzaine de romans publiés en français. Maintenant, il y en a plus de 300. En une génération, il y a eu une révolution culturelle au Québec qu’on ne reconnaît pas toujours. Moi je la vis cette révolution ! Je l’ai vécue de l’intérieur au Conseil des Arts. J’ai vu le foisonnement de peintres, de musiciens, de gens du théâtre. C’est merveilleux ! C’est mon peuple. Je ne peux pas en dire du bien ou du mal, c’est mon peuple ».
canalacademie
Claude Berri (France)
Figure incontournable du cinéma français, Claude Berri, qui avait été hospitalisé d'urgence dans la nuit de samedi à dimanche à l'hôpital de la Salpétrière à Paris, est décédé lundi matin des suites "d'un accident vasculaire cérébral". Il était âgé de 74 ans.
Un deuil terrible pour le cinéma français. Claude Berri, admis au service de réanimation de la Salpétrière dans la nuit de samedi à dimanche, est décédé lundi matin des suites "d'un accident vasculaire cérébral". Dès dimanche après-midi, les médecins se montraient très pessimistes en raison d'un "hématome intracrânien". Claude Berri avait déjà souffert d'un accident vasculaire cérébral il y a quelques années.
Né Claude Langmann en 1934, il était le fils d'un fourreur et d'une ouvrière. Après avoir brièvement exercé le métier de son père, il s'était lancé dans une carrière de comédien, prenant le nom de Berri. Il a joué notamment dans "Rue de l'Estrapade" (1952) de Jacques Becker et "Le blé en herbe" (1953) de Claude Autant-Lara. Mais son succès restait modeste. En tant que réalisateur en revanche, le succès fut immédiat. Son premier court-métrage, "Le Poulet" (1962) remporta l'Oscar du meilleur court-métrage en 1965. De 1967 à 1970, Claude Berri a produit, réalisé et interprété quatre longs métrages à l'inspiration très autobiographique : "Le vieil homme et l'enfant" avec Michel Simon, "Mazel Tov", "Le pistonné" et "Le cinéma de papa". En 1983, "Tchao Pantin" avec Coluche est un énorme succès tout comme les adaptations de Pagnol, "Jean de Florette" et "Manon des sources" qui ont suivi. En 1993, son adaptation de "Germinal" d'Emile Zola réunit une pléiade de célébrités (Gérard Depardieu, Laurent Terzieff, Jean Carmet, Miou-Miou, Anny Duperey...). Parmi la vingtaine de films à son actif Claude Berri aura également réalisé "Lucie Aubrac" (1997), "La débandade" (1999), "Une femme de ménage" (2002), "L'un reste l'autre part" (2005), inspiré de la vie du cinéaste, dont l'un des enfants, le comédien Julien Rassam, décédé en 2002, était devenu tétraplégique en 1998. Sorti au printemps 2007, son dernier opus, "Ensemble c'est tout" tiré du best-seller d'Anna Gavalda réunissait Audrey Tautou et Guillaume Canet.
Outre ses propres oeuvres, le fondateur de Renn Productions (1963) avait produit une cinquantaine de films éclectiques : "Tess" de Roman Polanski, "Astérix contre César" de Claude Zidi, "La Reine Margot" de Patrick Chéreau, "L'Ours" et "L'Amant" de Jean-Jacques Annaud et plus récemment "Bienvenue chez les Ch'tis" de Dany Boon. Mais aussi les réalisateurs Eric Rohmer, Maurice Pialat, André Téchiné, Claude Sautet, Philippe de Broca, Alain Chabat, Les Inconnus, Costa-Gavras...
Claude Berri a aussi été président de la Cinémathèque Française de septembre 2003 à juin 2007. Enfin, il a mis sa vie à nu dans un livre "Autoportrait", publié en 2003. Il était aussi le père du producteur et acteur Thomas Langmann et le compagnon de la romancière Nathalie Rheims.
Grand amateur et collectionneur d'art, Claude Berri a ouvert en mars dernier à Paris un lieu dévolu à l'art contemporain, l'Espace Claude Berri. Cet espace, situé dans le quartier du Marais à Paris, a pour but de "montrer des artistes que je ne connaissais pas avant", avait affirmé le cinéaste dans une présentation de ce nouveau site. Le cinéaste collectionnait depuis les années 1970, de l'art moderne et contemporain, du design ou de la photographie. Il a rassemblé une des plus importantes collections d'art contemporain en France, avec des oeuvres de Robert Ryman, Richard Serra, Bruce Nauman, Dan Flavin, Paul McCarthy, Wim Delvoye ou Subodh Gupta.
Claude Berri était en train de réaliser avec François Dupeyron +Trésor+, une comédie avec Mathilde Seigner et Alain Chabat, son vingtième film en tant que réalisateur. Le film se poursuivra malgré sa disparition.europe1
Un deuil terrible pour le cinéma français. Claude Berri, admis au service de réanimation de la Salpétrière dans la nuit de samedi à dimanche, est décédé lundi matin des suites "d'un accident vasculaire cérébral". Dès dimanche après-midi, les médecins se montraient très pessimistes en raison d'un "hématome intracrânien". Claude Berri avait déjà souffert d'un accident vasculaire cérébral il y a quelques années.
Né Claude Langmann en 1934, il était le fils d'un fourreur et d'une ouvrière. Après avoir brièvement exercé le métier de son père, il s'était lancé dans une carrière de comédien, prenant le nom de Berri. Il a joué notamment dans "Rue de l'Estrapade" (1952) de Jacques Becker et "Le blé en herbe" (1953) de Claude Autant-Lara. Mais son succès restait modeste. En tant que réalisateur en revanche, le succès fut immédiat. Son premier court-métrage, "Le Poulet" (1962) remporta l'Oscar du meilleur court-métrage en 1965. De 1967 à 1970, Claude Berri a produit, réalisé et interprété quatre longs métrages à l'inspiration très autobiographique : "Le vieil homme et l'enfant" avec Michel Simon, "Mazel Tov", "Le pistonné" et "Le cinéma de papa". En 1983, "Tchao Pantin" avec Coluche est un énorme succès tout comme les adaptations de Pagnol, "Jean de Florette" et "Manon des sources" qui ont suivi. En 1993, son adaptation de "Germinal" d'Emile Zola réunit une pléiade de célébrités (Gérard Depardieu, Laurent Terzieff, Jean Carmet, Miou-Miou, Anny Duperey...). Parmi la vingtaine de films à son actif Claude Berri aura également réalisé "Lucie Aubrac" (1997), "La débandade" (1999), "Une femme de ménage" (2002), "L'un reste l'autre part" (2005), inspiré de la vie du cinéaste, dont l'un des enfants, le comédien Julien Rassam, décédé en 2002, était devenu tétraplégique en 1998. Sorti au printemps 2007, son dernier opus, "Ensemble c'est tout" tiré du best-seller d'Anna Gavalda réunissait Audrey Tautou et Guillaume Canet.
Outre ses propres oeuvres, le fondateur de Renn Productions (1963) avait produit une cinquantaine de films éclectiques : "Tess" de Roman Polanski, "Astérix contre César" de Claude Zidi, "La Reine Margot" de Patrick Chéreau, "L'Ours" et "L'Amant" de Jean-Jacques Annaud et plus récemment "Bienvenue chez les Ch'tis" de Dany Boon. Mais aussi les réalisateurs Eric Rohmer, Maurice Pialat, André Téchiné, Claude Sautet, Philippe de Broca, Alain Chabat, Les Inconnus, Costa-Gavras...
Claude Berri a aussi été président de la Cinémathèque Française de septembre 2003 à juin 2007. Enfin, il a mis sa vie à nu dans un livre "Autoportrait", publié en 2003. Il était aussi le père du producteur et acteur Thomas Langmann et le compagnon de la romancière Nathalie Rheims.
Grand amateur et collectionneur d'art, Claude Berri a ouvert en mars dernier à Paris un lieu dévolu à l'art contemporain, l'Espace Claude Berri. Cet espace, situé dans le quartier du Marais à Paris, a pour but de "montrer des artistes que je ne connaissais pas avant", avait affirmé le cinéaste dans une présentation de ce nouveau site. Le cinéaste collectionnait depuis les années 1970, de l'art moderne et contemporain, du design ou de la photographie. Il a rassemblé une des plus importantes collections d'art contemporain en France, avec des oeuvres de Robert Ryman, Richard Serra, Bruce Nauman, Dan Flavin, Paul McCarthy, Wim Delvoye ou Subodh Gupta.
Claude Berri était en train de réaliser avec François Dupeyron +Trésor+, une comédie avec Mathilde Seigner et Alain Chabat, son vingtième film en tant que réalisateur. Le film se poursuivra malgré sa disparition.europe1
Ted Lapidus (France)
Créateur et styliste français
Styliste en vogue des années 1960, il adorait les femmes, qui le lui rendaient bien.
Ted Lapidus qui révolutionna les années 1960 en habillant les femmes comme il les aimait dans la vie, dans la rue et non pas dans les salons ou sur papier glacé, vient de nous quitter. Il s'est éteint à la clinique de Mougins après s'être retiré à Cannes il y a une quinzaine d'années. Fortune faite ? Sans doute : la mode actuelle lui doit tout. Sa décontraction et son androgynie. Sa modernité. Ted Lapidus fut le couturier le plus moderne des Trente Glorieuses. En 1965, tailleur hors pair, cet inconnu lance le style unisexe et proclame la mobilisation générale de la femme à grand renfort de pardessus d'officier, de boutons dorés ciselés et d'épaulettes militaires. Les pantalons pattes d'ef sous cabans, Ted les rend soudain populaires. Françoise Hardy addict à Courrèges confirmera la tendance. Bardot, Marie Laforêt, Madeleine Robinson, la duchesse de Bedford seront ses fans. Alain Delon et Vadim, Capucine et Annabel Buffet ses mannequins. Époque étourdissante où ce grand amoureux de la femme escamota les minijupes sous des manteaux d'Il était une fois dans l'Ouest et où le Tout-Paris courait place Victor-Hugo. Il y avait ouvert une boutique commanditée par son copain Charles Aznavour et dirigée par son frère Bernard et sa belle-sœur Claudia. Chez les Lapidus, la famille, c'est sacré !
Ted poète et homme d'affaires. Il vous lisait ses poèmes au dessert et laisse un ouvrage de 700 pages qu'il envisageait de faire éditer prochainement. La technologie n'avait plus de secrets pour cet élève de l'École technique de Tokyo, quand il en sortit en 1949, décidé à révolutionner la mode en lui appliquant les principes de production normalisée. Il réalisera ce rêve en 1963 en s'associant, au grand scandale des puristes de la haute couture, avec La Belle Jardinière, un grand magasin populaire qui lui offrit de diffuser en grande série sa mode masculine et féminine. Personne n'était moins confidentiel que cet homme, aussi visionnaire dans son genre que le fut Pierre Cardin.
Comme Cardin, Ted démarra par un passage éclair chez Dior avant d'ouvrir avec sa jeune sœur Rosette dans son ombre, sa première maison de couture. Rue Marbeuf. Je me souviens de sa première collection. La presse était venue si nombreuse que le podium déborda des salons sur le trottoir, où les journalistes s'installèrent sur des sièges de fortune pour prendre des notes. Un grand couturier venait de leur tomber du 5e étage avec des silhouettes à la Kiraz. On lui fit une ovation. Quand la rue Marbeuf s'avéra trop exiguë, on s'envola au 32 de la rue François-Ier. C'était en 1982. La roue tourna. En 1986, un groupe canadien le rachète, qui le revend en 1989 à Franz Braha, PDG du groupe Paris Eco. Changement de mains en 1990 : la griffe passe entre celles d'Alain Mallard, qui, en 1993 la cède à une filiale du Crédit lyonnais. Ted attire les capitaux. Son affaire est internationalement connue. Mais le nom lourd à partager.
Ce n'est qu'en 1989 qu'Olivier Lapidus réconcilié avec son père prend la tête de la maison. Sous son nom enfin ! Nom magique qu'on ne partage pas.
Quand Rose Mett, la sœur de Ted ouvre sa maison de couture, elle renonce à son patronyme pour un nom créé de toutes pièces, Torrente. Quand son fils Olivier, sorti premier en 1983 de l'école de la chambre syndicale, fait son entrée dans la cour des grands, le droit au nom lui est refusé. Il sera, pendant des années, Olivier L avant de regagner, enfin, son droit au patronyme.lefigaro
Styliste en vogue des années 1960, il adorait les femmes, qui le lui rendaient bien.
Ted Lapidus qui révolutionna les années 1960 en habillant les femmes comme il les aimait dans la vie, dans la rue et non pas dans les salons ou sur papier glacé, vient de nous quitter. Il s'est éteint à la clinique de Mougins après s'être retiré à Cannes il y a une quinzaine d'années. Fortune faite ? Sans doute : la mode actuelle lui doit tout. Sa décontraction et son androgynie. Sa modernité. Ted Lapidus fut le couturier le plus moderne des Trente Glorieuses. En 1965, tailleur hors pair, cet inconnu lance le style unisexe et proclame la mobilisation générale de la femme à grand renfort de pardessus d'officier, de boutons dorés ciselés et d'épaulettes militaires. Les pantalons pattes d'ef sous cabans, Ted les rend soudain populaires. Françoise Hardy addict à Courrèges confirmera la tendance. Bardot, Marie Laforêt, Madeleine Robinson, la duchesse de Bedford seront ses fans. Alain Delon et Vadim, Capucine et Annabel Buffet ses mannequins. Époque étourdissante où ce grand amoureux de la femme escamota les minijupes sous des manteaux d'Il était une fois dans l'Ouest et où le Tout-Paris courait place Victor-Hugo. Il y avait ouvert une boutique commanditée par son copain Charles Aznavour et dirigée par son frère Bernard et sa belle-sœur Claudia. Chez les Lapidus, la famille, c'est sacré !
Ted poète et homme d'affaires. Il vous lisait ses poèmes au dessert et laisse un ouvrage de 700 pages qu'il envisageait de faire éditer prochainement. La technologie n'avait plus de secrets pour cet élève de l'École technique de Tokyo, quand il en sortit en 1949, décidé à révolutionner la mode en lui appliquant les principes de production normalisée. Il réalisera ce rêve en 1963 en s'associant, au grand scandale des puristes de la haute couture, avec La Belle Jardinière, un grand magasin populaire qui lui offrit de diffuser en grande série sa mode masculine et féminine. Personne n'était moins confidentiel que cet homme, aussi visionnaire dans son genre que le fut Pierre Cardin.
Comme Cardin, Ted démarra par un passage éclair chez Dior avant d'ouvrir avec sa jeune sœur Rosette dans son ombre, sa première maison de couture. Rue Marbeuf. Je me souviens de sa première collection. La presse était venue si nombreuse que le podium déborda des salons sur le trottoir, où les journalistes s'installèrent sur des sièges de fortune pour prendre des notes. Un grand couturier venait de leur tomber du 5e étage avec des silhouettes à la Kiraz. On lui fit une ovation. Quand la rue Marbeuf s'avéra trop exiguë, on s'envola au 32 de la rue François-Ier. C'était en 1982. La roue tourna. En 1986, un groupe canadien le rachète, qui le revend en 1989 à Franz Braha, PDG du groupe Paris Eco. Changement de mains en 1990 : la griffe passe entre celles d'Alain Mallard, qui, en 1993 la cède à une filiale du Crédit lyonnais. Ted attire les capitaux. Son affaire est internationalement connue. Mais le nom lourd à partager.
Ce n'est qu'en 1989 qu'Olivier Lapidus réconcilié avec son père prend la tête de la maison. Sous son nom enfin ! Nom magique qu'on ne partage pas.
Quand Rose Mett, la sœur de Ted ouvre sa maison de couture, elle renonce à son patronyme pour un nom créé de toutes pièces, Torrente. Quand son fils Olivier, sorti premier en 1983 de l'école de la chambre syndicale, fait son entrée dans la cour des grands, le droit au nom lui est refusé. Il sera, pendant des années, Olivier L avant de regagner, enfin, son droit au patronyme.lefigaro
Idan Segev (Israel)
La génétique perce les secrets du cerveau
Une équipe de chercheurs suisses et israéliens ont fait le pari insensé de modéliser l'activité neuronale du cerveau humain. Premiers résultats en 2015.
Notre génome a évolué très rapidement au cours du temps et c'est toujours vrai aujourd'hui. C'est pour cela que nous avons décidé de lancer un programme de recherche destiné à simuler son fonctionnement sur ordinateur. » Idan Segev est un chercheur hors normes. Outre son look de Rolling Stones décalé, il défend des projets qui sortent vraiment de l'ordinaire. Ce spécialiste des neurosciences de l'Université hébraïque de Jérusalem s'est mis en tête de créer une espèce de cerveau artificiel, construit en reliant des milliers d'ordinateurs entre eux. Face à un auditoire incrédule, ce mathématicien-biologiste ne ménage pas sa peine. Venu à Paris dans le cadre d'un colloque franco-israélien sur le cerveau, Idan Segev a présenté son projet « Blue Brain » comme s'il s'agissait d'un film de science-fiction. Le scénario commence par un pari insensé. Une équipe de chercheurs suisses et israéliens décide un beau matin de modéliser l'activité de l'inextricable réseau de neurones qui compose le cerveau humain. Une tâche colossale qui paraît hors de portée des techniques existantes. Dans un premier temps, il faudra se contenter de 10.000 processeurs branchés en parallèle simulant, ce qui se passe dans un petit échantillon de tissu cérébral. Une colonne de quelques millimètres cubes comprenant 6 couches de neurones superposées. Tout juste quelques milliers de cellules nerveuses reliées entre elles par 1 million de connexions. Les premiers résultats de ce challenge pourraient être disponibles en 2015. « C'est là que se trouve le futur des neurosciences », résume le chercheur. Mais il faudra attendre quelques dizaines d'années supplémentaires pour connaître la fin de l'histoire.
Derrière cette simulation se cache une question majeure : que se passe-t-il quand un événement imprévu change l'organisation du réseau ? C'est justement ce qui arrive quand une mutation génétique due au hasard modifie la taille ou l'organisation du système nerveux central. C'est ce qui s'est passé au fil de l'évolution. Le cerveau humain a pris du poids et ses performances n'ont cessé de progresser. « Il y a 5.800 ans, nos ancêtres ont commencé à écrire et à peindre. Ce phénomène de la découverte de l'art est arrivé d'un seul coup. Le même phénomène s'est produit pour l'acquisition du langage. » On s'en doute, cette théorie du saut quantique ne fait pas l'unanimité dans la communauté scientifique. De nombreux chercheurs penchent pour un scénario progressif, ponctué d'évolutions successives et de progrès « par petites touches ».
Un organe plastique
Malgré ces polémiques, Idan Segev n'en démord pas. « Le cerveau est un organe extrêmement plastique qui change tout le temps. Quand on lit un livre ou quand on écoute un orateur, les réseaux cérébraux se réorganisent en permanence. Une seule mutation peut entraîner des changements très rapides dans la structure neuronale. » L'encéphale de la souris est le terrain d'expérimentation préféré des neurologues. Grâce à ses 40 millions de neurones, 2.000 fois moins que les humains, ce mammifère se débrouille bien. En fait, plus que la taille du cerveau, c'est le nombre de gènes qui intrigue les scientifiques.
Avec ses 25.000 gènes, les rongeurs font pratiquement jeu égal avec les humains (voir illustration). « Comment se fait-il que des différences aussi minimes induisent des différences fonctionnelles aussi importantes », se demande Jean-Pierre Changeux, spécialiste incontournable des processus mentaux. Selon lui, l'existence de maladies monogéniques (dues à une seule mutation dans un seul gène) est une magnifique hypothèse de travail. C'est le cas de la microcéphalie, qui affecte la division cellulaire et entraîne la formation de cerveaux de petites tailles et des retards mentaux chez les humains. C'est la déficience d'une seule protéine (ASPM) qui est responsable de ce déficit.
A la naissance, le cerveau humain est très embryonnaire. « C'est le développement postnatal qui fait la différence. Le cerveau d'un nouveau-né est 5 fois plus léger qu'un cerveau adulte (1) », indique Jean-Pierre Changeux. Plus de la moitié des synapses (2) se constituent après la naissance. Ce réseau se constitue pendant les deux premières années de la vie, selon un processus de création destruction aléatoire assez mal connu. « Une liaison qui n'est pas sollicitée est détruite et, à l'inverse, une connexion utilisée est renforcée », précise le neurologue de l'Institut Pasteur.
Maladies neurodégénératives
C'est ce processus de renforcement qui permet d'acquérir des comportements culturels comme la lecture ou l'écriture. « L'activité du réseau joue un rôle critique au cours du développement », indique le chercheur. En d'autres termes, des circuits qui ne sont pas stimulés au bon moment sont éliminés. En fait, la nature considère qu'ils ne sont pas utiles et consomment de l'énergie sans aucun bénéfice pour l'organisme. On peut donc les éliminer sans nuire à la survie. A l'hôpital de la Salpétrière, à Paris, Alexis Brice travaille sur les bases génétiques des troubles neurodégénératifs et notamment la maladie de Parkinson.
La répétition d'une séquence particulière dans un gène spécifique induit la naissance plus ou moins tardive de la maladie. « Une surexpression de la protéine alpha-synucléine favorise le déclenchement des troubles et le nombre de copies détermine l'âge de démarrage », indique ce chercheur, qui dirige l'institut neurosciences, neurologie et psychiatrie de l'hôpital parisien. En Afrique du Nord, près de 40 % de certaines populations sont porteurs de la mutation. Tous ne développent pas la maladie, ce qui semble confirmer l'existence d'un gène protecteur non identifié. Ces mutations individuelles sont pourtant loin de tout expliquer. Pour Arnold Munnich, professeur de génétique à l'hôpital Necker Enfants malades à Paris et spécialiste des maladies génétiques chez l'enfant, l'engouement actuel pour les tests génétiques est une aberration dangereuse. « Les tests génétiques que l'on voit fleurir sur Internet sont une supercherie. » En fait, le pouvoir prédictif de ces analyses grossières est très limité. En revanche, ce spécialiste prédit un brillant futur à ces techniques quand elles sont bien encadrées par le monde médical. « C'est une aide au diagnostic très précieuse sans pour autant être de l'eugénisme. »
ALAIN PEREZ
(1) Un cerveau humain pèseen moyenne 1.500 grammes.(2) Il contient environ 100 milliards de neuroneset chaque neurone est reliéà d'autres neurones par 1.000et 10.000 connexions.
lesechos
Une équipe de chercheurs suisses et israéliens ont fait le pari insensé de modéliser l'activité neuronale du cerveau humain. Premiers résultats en 2015.
Notre génome a évolué très rapidement au cours du temps et c'est toujours vrai aujourd'hui. C'est pour cela que nous avons décidé de lancer un programme de recherche destiné à simuler son fonctionnement sur ordinateur. » Idan Segev est un chercheur hors normes. Outre son look de Rolling Stones décalé, il défend des projets qui sortent vraiment de l'ordinaire. Ce spécialiste des neurosciences de l'Université hébraïque de Jérusalem s'est mis en tête de créer une espèce de cerveau artificiel, construit en reliant des milliers d'ordinateurs entre eux. Face à un auditoire incrédule, ce mathématicien-biologiste ne ménage pas sa peine. Venu à Paris dans le cadre d'un colloque franco-israélien sur le cerveau, Idan Segev a présenté son projet « Blue Brain » comme s'il s'agissait d'un film de science-fiction. Le scénario commence par un pari insensé. Une équipe de chercheurs suisses et israéliens décide un beau matin de modéliser l'activité de l'inextricable réseau de neurones qui compose le cerveau humain. Une tâche colossale qui paraît hors de portée des techniques existantes. Dans un premier temps, il faudra se contenter de 10.000 processeurs branchés en parallèle simulant, ce qui se passe dans un petit échantillon de tissu cérébral. Une colonne de quelques millimètres cubes comprenant 6 couches de neurones superposées. Tout juste quelques milliers de cellules nerveuses reliées entre elles par 1 million de connexions. Les premiers résultats de ce challenge pourraient être disponibles en 2015. « C'est là que se trouve le futur des neurosciences », résume le chercheur. Mais il faudra attendre quelques dizaines d'années supplémentaires pour connaître la fin de l'histoire.
Derrière cette simulation se cache une question majeure : que se passe-t-il quand un événement imprévu change l'organisation du réseau ? C'est justement ce qui arrive quand une mutation génétique due au hasard modifie la taille ou l'organisation du système nerveux central. C'est ce qui s'est passé au fil de l'évolution. Le cerveau humain a pris du poids et ses performances n'ont cessé de progresser. « Il y a 5.800 ans, nos ancêtres ont commencé à écrire et à peindre. Ce phénomène de la découverte de l'art est arrivé d'un seul coup. Le même phénomène s'est produit pour l'acquisition du langage. » On s'en doute, cette théorie du saut quantique ne fait pas l'unanimité dans la communauté scientifique. De nombreux chercheurs penchent pour un scénario progressif, ponctué d'évolutions successives et de progrès « par petites touches ».
Un organe plastique
Malgré ces polémiques, Idan Segev n'en démord pas. « Le cerveau est un organe extrêmement plastique qui change tout le temps. Quand on lit un livre ou quand on écoute un orateur, les réseaux cérébraux se réorganisent en permanence. Une seule mutation peut entraîner des changements très rapides dans la structure neuronale. » L'encéphale de la souris est le terrain d'expérimentation préféré des neurologues. Grâce à ses 40 millions de neurones, 2.000 fois moins que les humains, ce mammifère se débrouille bien. En fait, plus que la taille du cerveau, c'est le nombre de gènes qui intrigue les scientifiques.
Avec ses 25.000 gènes, les rongeurs font pratiquement jeu égal avec les humains (voir illustration). « Comment se fait-il que des différences aussi minimes induisent des différences fonctionnelles aussi importantes », se demande Jean-Pierre Changeux, spécialiste incontournable des processus mentaux. Selon lui, l'existence de maladies monogéniques (dues à une seule mutation dans un seul gène) est une magnifique hypothèse de travail. C'est le cas de la microcéphalie, qui affecte la division cellulaire et entraîne la formation de cerveaux de petites tailles et des retards mentaux chez les humains. C'est la déficience d'une seule protéine (ASPM) qui est responsable de ce déficit.
A la naissance, le cerveau humain est très embryonnaire. « C'est le développement postnatal qui fait la différence. Le cerveau d'un nouveau-né est 5 fois plus léger qu'un cerveau adulte (1) », indique Jean-Pierre Changeux. Plus de la moitié des synapses (2) se constituent après la naissance. Ce réseau se constitue pendant les deux premières années de la vie, selon un processus de création destruction aléatoire assez mal connu. « Une liaison qui n'est pas sollicitée est détruite et, à l'inverse, une connexion utilisée est renforcée », précise le neurologue de l'Institut Pasteur.
Maladies neurodégénératives
C'est ce processus de renforcement qui permet d'acquérir des comportements culturels comme la lecture ou l'écriture. « L'activité du réseau joue un rôle critique au cours du développement », indique le chercheur. En d'autres termes, des circuits qui ne sont pas stimulés au bon moment sont éliminés. En fait, la nature considère qu'ils ne sont pas utiles et consomment de l'énergie sans aucun bénéfice pour l'organisme. On peut donc les éliminer sans nuire à la survie. A l'hôpital de la Salpétrière, à Paris, Alexis Brice travaille sur les bases génétiques des troubles neurodégénératifs et notamment la maladie de Parkinson.
La répétition d'une séquence particulière dans un gène spécifique induit la naissance plus ou moins tardive de la maladie. « Une surexpression de la protéine alpha-synucléine favorise le déclenchement des troubles et le nombre de copies détermine l'âge de démarrage », indique ce chercheur, qui dirige l'institut neurosciences, neurologie et psychiatrie de l'hôpital parisien. En Afrique du Nord, près de 40 % de certaines populations sont porteurs de la mutation. Tous ne développent pas la maladie, ce qui semble confirmer l'existence d'un gène protecteur non identifié. Ces mutations individuelles sont pourtant loin de tout expliquer. Pour Arnold Munnich, professeur de génétique à l'hôpital Necker Enfants malades à Paris et spécialiste des maladies génétiques chez l'enfant, l'engouement actuel pour les tests génétiques est une aberration dangereuse. « Les tests génétiques que l'on voit fleurir sur Internet sont une supercherie. » En fait, le pouvoir prédictif de ces analyses grossières est très limité. En revanche, ce spécialiste prédit un brillant futur à ces techniques quand elles sont bien encadrées par le monde médical. « C'est une aide au diagnostic très précieuse sans pour autant être de l'eugénisme. »
ALAIN PEREZ
(1) Un cerveau humain pèseen moyenne 1.500 grammes.(2) Il contient environ 100 milliards de neuroneset chaque neurone est reliéà d'autres neurones par 1.000et 10.000 connexions.
lesechos
Amos Oz (Israel)
Amos Oz sur les traces de Heine
Amos Oz vient d’être récompensé par le Prix Heine 2008, devenant ainsi le premier israélien à obtenir cette importante distinction allemande.
L’écrivain recevra officiellement son prix lors d’une cérémonie prévue le jour de l’anniversaire du célèbre poète Heine, le 13 décembre prochain. Cette cérémonie se déroulera dans la ville de Düsseldorf, ville natale du poète. Heinrich Heine, né le 13 décembre 1797, sous le nom de Harry Heine, et mort le 17 février 1856 à Paris, fut rappelons-le, l’un des plus importants poètes romantiques et journalistes allemands du XIX ème siècle, l’un des plus traduits de la poésie allemande. Rappelons également qu’Heine est né de parents juifs, sa mère issue d’une famille de banquiers et d’érudits, juifs libéraux, qui avait quitté la Hollande à la fin du XVII siècle, et son père d’une famille de marchands du nord de l’Allemagne, juifs orthodoxes.
Amos Oz, né Klauzner (à Jérusalem le 4 mai 1939), est un écrivain, romancier et journaliste israélien. Il est également professeur de littérature à l'Université Ben Gourion de Beer Shéva. Amos Oz est aussi engagé politiquement, cofondateur du mouvement d'extrême gauche La paix maintenant et l'un des partisans les plus fervents de la solution d'un double État au conflit israélo-palestinien.
La récompense accordée à Amos Oz sera assortie de la coquette somme de 65 000 dollars et remise par l’ancien président allemand Richard Von Weizsäcker.
Les nouvelles, romans ou essais d’Amos Oz ont eux-mêmes été traduits en plusieurs langues à travers le monde. Son livre, "Mon Michael" a d’ailleurs été consacré par la maison d’édition allemande Bertelsmann comme l’un "des ouvrages majeurs du XX ème siècle".
Amos Oz a reçu d’autres prix par le passé, notamment le Prix Bialik en 1986, le Prix Israël en 1998 et le Prix Goethe de littérature en 2005. Il a également été, à plusieurs reprises, pressenti pour le Prix Nobel de Littérature.a7fr
La page d'Amos Oz sur jewiheritage
Amos Oz vient d’être récompensé par le Prix Heine 2008, devenant ainsi le premier israélien à obtenir cette importante distinction allemande.
L’écrivain recevra officiellement son prix lors d’une cérémonie prévue le jour de l’anniversaire du célèbre poète Heine, le 13 décembre prochain. Cette cérémonie se déroulera dans la ville de Düsseldorf, ville natale du poète. Heinrich Heine, né le 13 décembre 1797, sous le nom de Harry Heine, et mort le 17 février 1856 à Paris, fut rappelons-le, l’un des plus importants poètes romantiques et journalistes allemands du XIX ème siècle, l’un des plus traduits de la poésie allemande. Rappelons également qu’Heine est né de parents juifs, sa mère issue d’une famille de banquiers et d’érudits, juifs libéraux, qui avait quitté la Hollande à la fin du XVII siècle, et son père d’une famille de marchands du nord de l’Allemagne, juifs orthodoxes.
Amos Oz, né Klauzner (à Jérusalem le 4 mai 1939), est un écrivain, romancier et journaliste israélien. Il est également professeur de littérature à l'Université Ben Gourion de Beer Shéva. Amos Oz est aussi engagé politiquement, cofondateur du mouvement d'extrême gauche La paix maintenant et l'un des partisans les plus fervents de la solution d'un double État au conflit israélo-palestinien.
La récompense accordée à Amos Oz sera assortie de la coquette somme de 65 000 dollars et remise par l’ancien président allemand Richard Von Weizsäcker.
Les nouvelles, romans ou essais d’Amos Oz ont eux-mêmes été traduits en plusieurs langues à travers le monde. Son livre, "Mon Michael" a d’ailleurs été consacré par la maison d’édition allemande Bertelsmann comme l’un "des ouvrages majeurs du XX ème siècle".
Amos Oz a reçu d’autres prix par le passé, notamment le Prix Bialik en 1986, le Prix Israël en 1998 et le Prix Goethe de littérature en 2005. Il a également été, à plusieurs reprises, pressenti pour le Prix Nobel de Littérature.a7fr
La page d'Amos Oz sur jewiheritage
Rahm Emanuel (USA)
Obama prend Rahm Emanuel comme bras droit
Rahm Emanuel et Barack Obama. Les deux hommes représentent l'Illinois et se sont rapprochés lorsque Barack Obama est arrivé à Washington, après avoir été élu sénateur en 2004.
Le représentant de l'Illinois au Congrès et ancien conseiller de Bill Clinton a accepté mercredi de devenir secrétaire général de la Maison-Blanche.
Parmi les nombreux noms cités pour faire partie de l'administration Obama, un désormais est sûr. Il s'agit de Rahm Emanuel. Ce représentant de l'Illinois a accepté mercredi de devenir le secrétaire général de la Maison-Blanche, a annoncé Barack Obama. Le parlementaire, âgé de 48 ans, a réfléchi à l'offre du futur président américain pendant plus de vingt-quatre heures. Il redoutait l'impact de cette nomination sur sa famille et ses trois jeunes enfants. Toutefois, à en croire certains journalistes, ce proche du 44e président des Etats-Unis convoitait, avant cette proposition prestigieuse, la place de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants, et aurait plutôt hésité entre les deux positions. Tous deux élus de l'Illinois, Rahm Emanuel et Barack Obama fréquentaient les mêmes cercles politiques à Chicago. Les deux hommes se sont rapprochés lorsque Barack Obama est arrivé à Washington, en 2004, après avoir été élu sénateur.
Rahm Emanuel apportera à Barack Obama sa connaissance du fonctionnement interne du Congrès où il siège depuis 2002. Responsable des investitures du parti de l'Ane pour les législatives, il a été le principal artisan du retour d'une majorité démocrate à la Chambre des Représentants en 2006. «Rahm est le golden boy de son parti, il a su choisir les bons candidats et trouver l'argent», reconnait-on du côté républicain. Un élu prodige qui n'a rien d'un agneau. Décrit comme «hyperactif» et comme le «chien d'attaque du parti», le numéro 4 des démocrates à la Chambre des représentants, qui suivit au lycée des cours de ballet, est redouté pour sa combativité. A Washington, on n'a pas oublié le poisson mort, en voie de décomposition, que Rahm Emmanuel envoya à un sondeur qui l'avait contrarié. «Certains jours, je me déteste en me réveillant», admet lui-même le représentant de l'Illinois.
Son penchant pour l'offensive devrait aider Barack Obama qui a mené une campagne basée sur l'unité nationale, à faire passer ses réformes les plus audacieuses, estiment les spécialistes. John Boehner, chef de la minorité républicaine à la Chambre des représentants, a aussitôt dénoncé «un choix ironique pour un président qui a promis de changer Washington et de rendre la politique plus courtoise».
A l'origine de la poignée de main Arafat - Rabin
Rahm Emmanuel connaît bien la Maison-Blanche : il y a travaillé en tant que conseiller politique sous l'administration Clinton, de 1993 à 1998. Le diplômé en communication, qui commença sa carrière, à la fin des années 80, auprès du maire de Chicago, a croisé le chemin de Bill Clinton à la fin 1991. Emanuel devient son collecteur de fond. Terriblement efficace il y gagne le surnom de «Rhambo» -, il récolte la somme record - à l'époque - de 72 millions de dollars. Ce trésor de guerre permet à Bill Clinton de balayer ses adversaires à la primaire démocrate et de survivre aux scandales qui éclatent lors de sa campagne de 1992. «Nous n'aurions jamais rien pu accomplir sans lui», déclara le 42e président américain. A la Maison-Blanche, Rahm Emanuel soigne l'image de son mentor. Il se montre ainsi très directif vis-à-vis de Tony Blair, qui doit tenir une conférence de presse au coté de Bill Clinton, alors empêtré en plein scandale Lewinsky : «ne foirez pas cette apparition, c'est important», lui lance-t-il, comptant redorer avec cette apparition «politique et sérieuse» le blason de Clinton.
A la fin de l'ère Clinton, Rahm Emanuel quitte brièvement la politique et se reconvertit dans la banque. Ses trois ans en tant que manager à la Dresner Kleinwort lui rapporteront plus de 16 millions de dollars. Cet intermède banquier s'achève en 2002 lorsqu'Emanuel se présente à la Chambre des représentants. Ayant siégé quelque temps, au conseil d'administration de l'organisme de prêts Freddie Mac, le parlementaire a toujours refusé de voter toute législation pouvant concerner son ancien employeur.
Rahm Emmanuel est, malgré lui, une figure du petit écran américain : il a inspiré dans la série «A la Maison-Blanche» le personnage de Josh Lyman. Ironiquement son frère, Ari, un célèbre agent de stars de Los Angeles, a lui servi de modèle pour créer Ari Gold, le héros de la comédie «Entourage». Rahm Emanuel est à l'origine d'une des images les plus célèbres de la présidence Clinton. Il a supervisé, jusqu'à la chorégraphie, la poignée de mains historique entre Rabin et Arafat lors de la signature, en 1993, des accords de paix d'Oslo.
«Il influera sur le président pour qu'il soit pro-israélien»
Le Proche-Orient tient une place cruciale dans le cœur du représentant de l'Illinois. Son père, Binyamin Emanuel, un pédiatre, est né en Israël et a émigré avec sa famille aux Etats-Unis dans les années 60. Peu avant la première guerre du Golfe, en 1991, Rahm Emanuel s'est porté volontaire, en tant que mécanicien, auprès d'un bureau de recrutement de Tsahal.Durant deux mois, il a réparé des blindés près de la frontière libanaise. Très pieux, il a tenu à obtenir, lors de l'examen du plan Paulson, une dispense de son rabbin pour pouvoir travailler en pleines fêtes du nouvel an juif de [Rosh Hashana].
Sa nomination a suscité l'enthousiasme de journaux israéliens. Maariv le présente comme «notre homme à la Maison Blanche». «Il va influer sur le président pour qu'il soit pro-israélien. Peut-il laisser sa conscience hors de la Maison-Blanche ?», a affirmé Binyamin Emanuel au quotidien le figaro
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Rahm Emanuel et Barack Obama. Les deux hommes représentent l'Illinois et se sont rapprochés lorsque Barack Obama est arrivé à Washington, après avoir été élu sénateur en 2004.
Le représentant de l'Illinois au Congrès et ancien conseiller de Bill Clinton a accepté mercredi de devenir secrétaire général de la Maison-Blanche.
Parmi les nombreux noms cités pour faire partie de l'administration Obama, un désormais est sûr. Il s'agit de Rahm Emanuel. Ce représentant de l'Illinois a accepté mercredi de devenir le secrétaire général de la Maison-Blanche, a annoncé Barack Obama. Le parlementaire, âgé de 48 ans, a réfléchi à l'offre du futur président américain pendant plus de vingt-quatre heures. Il redoutait l'impact de cette nomination sur sa famille et ses trois jeunes enfants. Toutefois, à en croire certains journalistes, ce proche du 44e président des Etats-Unis convoitait, avant cette proposition prestigieuse, la place de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants, et aurait plutôt hésité entre les deux positions. Tous deux élus de l'Illinois, Rahm Emanuel et Barack Obama fréquentaient les mêmes cercles politiques à Chicago. Les deux hommes se sont rapprochés lorsque Barack Obama est arrivé à Washington, en 2004, après avoir été élu sénateur.
Rahm Emanuel apportera à Barack Obama sa connaissance du fonctionnement interne du Congrès où il siège depuis 2002. Responsable des investitures du parti de l'Ane pour les législatives, il a été le principal artisan du retour d'une majorité démocrate à la Chambre des Représentants en 2006. «Rahm est le golden boy de son parti, il a su choisir les bons candidats et trouver l'argent», reconnait-on du côté républicain. Un élu prodige qui n'a rien d'un agneau. Décrit comme «hyperactif» et comme le «chien d'attaque du parti», le numéro 4 des démocrates à la Chambre des représentants, qui suivit au lycée des cours de ballet, est redouté pour sa combativité. A Washington, on n'a pas oublié le poisson mort, en voie de décomposition, que Rahm Emmanuel envoya à un sondeur qui l'avait contrarié. «Certains jours, je me déteste en me réveillant», admet lui-même le représentant de l'Illinois.
Son penchant pour l'offensive devrait aider Barack Obama qui a mené une campagne basée sur l'unité nationale, à faire passer ses réformes les plus audacieuses, estiment les spécialistes. John Boehner, chef de la minorité républicaine à la Chambre des représentants, a aussitôt dénoncé «un choix ironique pour un président qui a promis de changer Washington et de rendre la politique plus courtoise».
A l'origine de la poignée de main Arafat - Rabin
Rahm Emmanuel connaît bien la Maison-Blanche : il y a travaillé en tant que conseiller politique sous l'administration Clinton, de 1993 à 1998. Le diplômé en communication, qui commença sa carrière, à la fin des années 80, auprès du maire de Chicago, a croisé le chemin de Bill Clinton à la fin 1991. Emanuel devient son collecteur de fond. Terriblement efficace il y gagne le surnom de «Rhambo» -, il récolte la somme record - à l'époque - de 72 millions de dollars. Ce trésor de guerre permet à Bill Clinton de balayer ses adversaires à la primaire démocrate et de survivre aux scandales qui éclatent lors de sa campagne de 1992. «Nous n'aurions jamais rien pu accomplir sans lui», déclara le 42e président américain. A la Maison-Blanche, Rahm Emanuel soigne l'image de son mentor. Il se montre ainsi très directif vis-à-vis de Tony Blair, qui doit tenir une conférence de presse au coté de Bill Clinton, alors empêtré en plein scandale Lewinsky : «ne foirez pas cette apparition, c'est important», lui lance-t-il, comptant redorer avec cette apparition «politique et sérieuse» le blason de Clinton.
A la fin de l'ère Clinton, Rahm Emanuel quitte brièvement la politique et se reconvertit dans la banque. Ses trois ans en tant que manager à la Dresner Kleinwort lui rapporteront plus de 16 millions de dollars. Cet intermède banquier s'achève en 2002 lorsqu'Emanuel se présente à la Chambre des représentants. Ayant siégé quelque temps, au conseil d'administration de l'organisme de prêts Freddie Mac, le parlementaire a toujours refusé de voter toute législation pouvant concerner son ancien employeur.
Rahm Emmanuel est, malgré lui, une figure du petit écran américain : il a inspiré dans la série «A la Maison-Blanche» le personnage de Josh Lyman. Ironiquement son frère, Ari, un célèbre agent de stars de Los Angeles, a lui servi de modèle pour créer Ari Gold, le héros de la comédie «Entourage». Rahm Emanuel est à l'origine d'une des images les plus célèbres de la présidence Clinton. Il a supervisé, jusqu'à la chorégraphie, la poignée de mains historique entre Rabin et Arafat lors de la signature, en 1993, des accords de paix d'Oslo.
«Il influera sur le président pour qu'il soit pro-israélien»
Le Proche-Orient tient une place cruciale dans le cœur du représentant de l'Illinois. Son père, Binyamin Emanuel, un pédiatre, est né en Israël et a émigré avec sa famille aux Etats-Unis dans les années 60. Peu avant la première guerre du Golfe, en 1991, Rahm Emanuel s'est porté volontaire, en tant que mécanicien, auprès d'un bureau de recrutement de Tsahal.Durant deux mois, il a réparé des blindés près de la frontière libanaise. Très pieux, il a tenu à obtenir, lors de l'examen du plan Paulson, une dispense de son rabbin pour pouvoir travailler en pleines fêtes du nouvel an juif de [Rosh Hashana].
Sa nomination a suscité l'enthousiasme de journaux israéliens. Maariv le présente comme «notre homme à la Maison Blanche». «Il va influer sur le président pour qu'il soit pro-israélien. Peut-il laisser sa conscience hors de la Maison-Blanche ?», a affirmé Binyamin Emanuel au quotidien le figaro
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Israel Horovitz (USA)
Dramaturge américain né en 1939, acteur, metteur en scène et nouvelliste. Il est l'auteur d’une cinquantaine de pièces jouées sur toutes les scènes du monde
Sucre d'orge : une piece d'Horovitz
Une comédie qui n’en est pas vraiment une, des personnages à la fois cocasses et tragiques, des situations absurdes et pourtant pleines de sens… Sucre d’Orge est une pièce qui joue sur les contrastes, les décalages, les demi-teintes. Enlevé, vivant, le texte court, court, et va toujours là où on ne l’attend pas. Jusqu’au dénouement, qui n’a rien d’un point final.
Zuckerman et Joanna sont les deux personnages qui donnent corps et voix à ce texte. Ils auraient pu ne jamais se rencontrer, tant leur personnalité les oppose. Mais un accident les réunit et cette rencontre révèle leurs ressemblances : l’un comme l’autre se perd dans des fantasmes narcissiques ; les deux tentent vainement d’arracher de l’existence un petit bout de gloire ; ensemble, ils essaient à tout prix d’oublier qu’ils sont seuls…
Au-delà du cocasse et de l’absurde, cette pièce nous dit-elle que l’orgueil est notre premier maître, que la solitude est notre condition inéluctable ? Peut-être. Mais elle le dit en souriant et en faisant des pirouettes. Sucre d’Orge est un bonbon, un peu acide certes, mais qui a le goût de l’enfance. sucredorge
Le site d'Israel Horovitz
Sucre d'orge : une piece d'Horovitz
Une comédie qui n’en est pas vraiment une, des personnages à la fois cocasses et tragiques, des situations absurdes et pourtant pleines de sens… Sucre d’Orge est une pièce qui joue sur les contrastes, les décalages, les demi-teintes. Enlevé, vivant, le texte court, court, et va toujours là où on ne l’attend pas. Jusqu’au dénouement, qui n’a rien d’un point final.
Zuckerman et Joanna sont les deux personnages qui donnent corps et voix à ce texte. Ils auraient pu ne jamais se rencontrer, tant leur personnalité les oppose. Mais un accident les réunit et cette rencontre révèle leurs ressemblances : l’un comme l’autre se perd dans des fantasmes narcissiques ; les deux tentent vainement d’arracher de l’existence un petit bout de gloire ; ensemble, ils essaient à tout prix d’oublier qu’ils sont seuls…
Au-delà du cocasse et de l’absurde, cette pièce nous dit-elle que l’orgueil est notre premier maître, que la solitude est notre condition inéluctable ? Peut-être. Mais elle le dit en souriant et en faisant des pirouettes. Sucre d’Orge est un bonbon, un peu acide certes, mais qui a le goût de l’enfance. sucredorge
Le site d'Israel Horovitz
Dominique Strauss-Kahn (France)
Le directeur du Fonds monétaire international (FMI), le Français Dominique Strauss-Kahn, est la cible d’une enquête pour népotisme dans le cadre de relations intimes avec une subordonnée, une affaire qui fait écho au scandale ayant provoqué la chute du patron de la Banque Mondiale, Paul Wolfowitz, l’an dernier.
L’institution, qui est l’un des acteurs de premier plan ces dernières semaines avec l’explosion de la crise financière, a ouvert une enquête sur son directeur avec l’intention de tirer les choses au clair rapidement, a indiqué samedi un porte-parole à l’AFP.
Le cabinet d’avocats Morgan, Lewis and Bockius, retenu par le Fonds, doit rendre ses conclusions «d’ici la fin du mois», selon le porte-parole. «Toutes les allégations, et en particulier celles impliquant la haute direction, sont prises extrêmement au sérieux».
«Mme Nagy n'a subi aucune pression pour quitter le FMI»
DSK, considéré comme l’une des plus éminentes figures politiques européennes en matière d’économie, a été nommé en septembre 2007 à la tête du FMI pour réformer en profondeur cette institution.
A ce stade, le FMI n’a pas voulu entrer dans les détails de l’enquête, alors que le quotidien Wall Street Journal en a relaté les grandes lignes, dans son édition de samedi.
L’affaire porte sur une relation extra-conjugale qu’aurait eu M. Strauss-Kahn, âgé de 59 ans, avec Piroska Nagy, une ancienne haute responsable d’origine hongroise du département Afrique du FMI. M. Strauss-Kahn aurait approché Mme Nagy en décembre 2007. Les deux intéressés seraient devenus intimes début 2008, mais l’affaire aurait tourné court peu après, le mari de Mme Nagy ayant découvert des échanges de courriels compromettants.
Les enquêteurs se demandent si M. Strauss-Kahn, ex-ministre français de l’Economie à la tête du Fonds depuis un an, a fait preuve de favoritisme à l’égard de Mme Nagy dans le cadre de ses missions au sein du FMI, et s’il n’aurait pas également cherché à se venger, une fois la relation terminée.
Mme Nagy a démissionné en août, au moment où le Fonds a supprimé environ 600 postes. Son avocat a indiqué au Wall Street Journal qu’elle n’avait subi aucune pression pour quitter le FMI, et que ses émoluments de départ étaient équivalents à ceux perçus par ses pairs.
Au FMI, l’enquête a été déclenchée par le doyen de l’institution, Shakour Shaalan, qui représente l’Egypte et d’autres pays arabes au conseil d’administration du FMI après avoir «eu écho de certaines allégations cet été», a expliqué William Murray. «Le doyen a fait appel à un conseil externe pour mener une enquête et déterminer la validité de ces allégations».
Strauss-Kahn: «J’ai coopéré et je continue de coopérer»
Dans un communiqué, M. Strauss-Kahn a indiqué donner «son plein soutien» à cette enquête, portant «sur un incident survenu dans ma vie privée en janvier 2008».
«J’ai coopéré et je continue de coopérer», a-t-il poursuivi, en assurant «n’avoir jamais abusé de (sa) position de directeur du Fonds».
La volonté du FMI d’aller vite pour limiter l’ampleur d’un éventuel scandale fait écho à une affaire similaire concernant Paul Wolfowitz, l’ex-patron de la Banque mondiale, accusé en mai 2007 d’avoir indûment assuré l’avancement de sa compagne employée par la banque.
Outre la démission forcée de celui qui avait été initialement nommé pour assainir les pratiques de gestion de l’institution, l’affaire avait sérieusement écorné la crédibilité de la Banque mondiale, débouchant sur une véritable crise institutionnelle.
Un scandale d’une telle envergure serait malvenu pour le FMI à un moment où l’institution se concentre sur le soutien aux pays les plus touchés par la crise financière.
L’institution, qui réunit 185 pays, a multiplié les interventions depuis l’éclatement de la crise en septembre, plaidant en faveur d’actions concertées entre Etats. Elle a contribué au vaste plan de soutien élaboré par les pays du G7, le week-end dernier à Washington.
Dominique Strauss-Kahn, marié à la journaliste Anne Sinclair, est père de quatre enfants, nés de deux précédentes unions. liberation
Le bureau exécutif du FMI a blanchi son directeur, Dominique Strauss-Kahn, des accusations de favoritisme, selon un communiqué de l'organisme rendu public samedi 25 octobre au soir.
Le Blog de Dominique
Fiche sur l'Assemblee Nationale
Le site du FMI
L’institution, qui est l’un des acteurs de premier plan ces dernières semaines avec l’explosion de la crise financière, a ouvert une enquête sur son directeur avec l’intention de tirer les choses au clair rapidement, a indiqué samedi un porte-parole à l’AFP.
Le cabinet d’avocats Morgan, Lewis and Bockius, retenu par le Fonds, doit rendre ses conclusions «d’ici la fin du mois», selon le porte-parole. «Toutes les allégations, et en particulier celles impliquant la haute direction, sont prises extrêmement au sérieux».
«Mme Nagy n'a subi aucune pression pour quitter le FMI»
DSK, considéré comme l’une des plus éminentes figures politiques européennes en matière d’économie, a été nommé en septembre 2007 à la tête du FMI pour réformer en profondeur cette institution.
A ce stade, le FMI n’a pas voulu entrer dans les détails de l’enquête, alors que le quotidien Wall Street Journal en a relaté les grandes lignes, dans son édition de samedi.
L’affaire porte sur une relation extra-conjugale qu’aurait eu M. Strauss-Kahn, âgé de 59 ans, avec Piroska Nagy, une ancienne haute responsable d’origine hongroise du département Afrique du FMI. M. Strauss-Kahn aurait approché Mme Nagy en décembre 2007. Les deux intéressés seraient devenus intimes début 2008, mais l’affaire aurait tourné court peu après, le mari de Mme Nagy ayant découvert des échanges de courriels compromettants.
Les enquêteurs se demandent si M. Strauss-Kahn, ex-ministre français de l’Economie à la tête du Fonds depuis un an, a fait preuve de favoritisme à l’égard de Mme Nagy dans le cadre de ses missions au sein du FMI, et s’il n’aurait pas également cherché à se venger, une fois la relation terminée.
Mme Nagy a démissionné en août, au moment où le Fonds a supprimé environ 600 postes. Son avocat a indiqué au Wall Street Journal qu’elle n’avait subi aucune pression pour quitter le FMI, et que ses émoluments de départ étaient équivalents à ceux perçus par ses pairs.
Au FMI, l’enquête a été déclenchée par le doyen de l’institution, Shakour Shaalan, qui représente l’Egypte et d’autres pays arabes au conseil d’administration du FMI après avoir «eu écho de certaines allégations cet été», a expliqué William Murray. «Le doyen a fait appel à un conseil externe pour mener une enquête et déterminer la validité de ces allégations».
Strauss-Kahn: «J’ai coopéré et je continue de coopérer»
Dans un communiqué, M. Strauss-Kahn a indiqué donner «son plein soutien» à cette enquête, portant «sur un incident survenu dans ma vie privée en janvier 2008».
«J’ai coopéré et je continue de coopérer», a-t-il poursuivi, en assurant «n’avoir jamais abusé de (sa) position de directeur du Fonds».
La volonté du FMI d’aller vite pour limiter l’ampleur d’un éventuel scandale fait écho à une affaire similaire concernant Paul Wolfowitz, l’ex-patron de la Banque mondiale, accusé en mai 2007 d’avoir indûment assuré l’avancement de sa compagne employée par la banque.
Outre la démission forcée de celui qui avait été initialement nommé pour assainir les pratiques de gestion de l’institution, l’affaire avait sérieusement écorné la crédibilité de la Banque mondiale, débouchant sur une véritable crise institutionnelle.
Un scandale d’une telle envergure serait malvenu pour le FMI à un moment où l’institution se concentre sur le soutien aux pays les plus touchés par la crise financière.
L’institution, qui réunit 185 pays, a multiplié les interventions depuis l’éclatement de la crise en septembre, plaidant en faveur d’actions concertées entre Etats. Elle a contribué au vaste plan de soutien élaboré par les pays du G7, le week-end dernier à Washington.
Dominique Strauss-Kahn, marié à la journaliste Anne Sinclair, est père de quatre enfants, nés de deux précédentes unions. liberation
Le bureau exécutif du FMI a blanchi son directeur, Dominique Strauss-Kahn, des accusations de favoritisme, selon un communiqué de l'organisme rendu public samedi 25 octobre au soir.
Le Blog de Dominique
Fiche sur l'Assemblee Nationale
Le site du FMI